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Liberté de la presseUn blogueur algérien risque 25 ans de prison pour avoir interviewé un « diplomate israélien »

01.02.2017 à 14 H 07 • Mis à jour le 01.02.2017 à 14 H 07 • Temps de lecture : 2 minutes
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Pour une interview d’un « diplomate israélien » le 9 janvier dernier, Touati Marzoug, blogueur algérien a été mis sous mandat de dépôt, et risque jusqu’à 25 ans de prison. Reporters sans frontières (RSF) dénonce la disproportion des charges et de la peine encourue par le blogueur

Le blogueur Touati Merzoug a été incarcéré à la prison d’El Khemis le 17 janvier 2017 pour avoir publié un entretien skype avec une personne présentée comme diplomate israélien qui affirme qu’un bureau de liaison israélien existait à Alger avant les années 2000.


Pour avoir partagé cette information, Merzoug risque 10 à 20 ans de prison sur la base de l’article 71 du code pénal, alinéa 3, peine réservée à quiconque se rend coupable « d’entretien avec les agents d’une puissance étrangère, d’intelligence de nature à nuire à la situation diplomatique de l’Algérie ». A cela s’ajoute un autre chef d’inculpation pour lequel il encourt de un à cinq ans de prison pour « provocation directe par les mêmes moyens (discours proféré publiquement, affiché ou imprimé) incitant à un attroupement armé » (article 100 du code pénal).


Me Ikken Sofiane, membre  de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), a expliqué dans un entretien accordé à Radio Gouraya cité par Algérie-Focus que le blogueur est également accusé d’ « incitation au port d’arme contre l’État et incitation à l’attroupement armé contre l’État », un chef d’accusation pour lequel il encoure une peine supplémentaire de un à cinq ans de prison.


« Même si les propos tenus lors de cette interview ne sont pas aujourd'hui vérifiables, ces poursuites sur la base du code pénal sont injustifiées, affirme Virginie Dangles, rédactrice en chef de Reporters sans frontières. Rappelons nous de l’affaire tragique du journaliste Mohamed Tamalt, mort en prison, le 11 décembre dernier, après avoir publié des propos sur Facebook. Lui aussi a été poursuivi et condamné sur la base du code pénal alors qu’existe un code de la presse qui annule les peines d’emprisonnement contre ceux qui informent ».


Pour rappel, la Constitution algérienne, révisée en février 2016, interdit la détention arbitraire et insiste sur le caractère exceptionnel de la détention provisoire. Dans son rapport sorti en décembre, RSF recommandait aux autorités algériennes conformément à la Constitution adoptée le 7 février 2016 et aux obligations internationales de l’Algérie sur les droits humains, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), de réviser le code pénal en supprimant la peines d’emprisonnement pour les délits de presse notamment ceux concernant l’injure, l’outrage ou la diffamation.


L’Algérie est 129ème au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2016.


Avec RSF

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