JusticeAmbiance électrique au 5ème round du procès des « 25 de Gdim Izik »
Le procès de 25 personnes accusées d’avoir assassiné onze membres des forces de l’ordre en 2010 a repris lundi en fin de matinée à la Cour d’appel de Salé.
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Cette affaire sensible et très observée à l’international, avait été renvoyée en juillet dernier devant une juridiction civile, après un premier jugement par la justice militaire.
Avocats, proches des victimes et des accusés, observateurs nationaux et étrangers, journalistes, policiers et sécurité en civil… la salle du tribunal était comble lundi matin, dominée par un écran géant sur lequel étaient diffusés les débats.
L’entrée des accusés dans le box vitré a donné lieu à quelques brefs slogans. Jusqu’à la mi-journée, l’audience se déroulait sans incident notable.
A l’extérieur, devant la Cour d’appel, et comme lors des précédentes audiences, des partisans des deux camps, séparés de quelques mètres par un cordon de policiers, se faisaient face, lançant slogans et invectives.
Gdeim Izik : le procès explosif de 24 militants sahraouis https://t.co/gGLGOB2Lkx via @libe @guillaumereuge pic.twitter.com/0Pamkbq8WE
&mdash ACAT (@ACAT_France) March 13, 2017
« Non à l’impunité des assassins ! », scandaient dans une sono assourdissante plus d’une centaine de proches des victimes, brandissant des drapeaux rouges marocains et des portraits des militaires tués.
« Libération pour les prisonniers politiques », s’époumonaient de leur côté quelques dizaines de militants pro-Polisario.
Les débats en arabe, traduits en français et en espagnol, ont débuté autour de questions de procédure, avec ensuite la présentation des pièces à convictions : couteaux, haches, panneaux routiers, disques durs, et une ribambelle de téléphones portables sous cellophane.
Lors de la dernière audience, le 25 janvier, la Cour avait reconnu sa compétence pour juger les accusés, décidé de soumettre ces derniers à une expertise médicale et rejeté leur demande de mise en liberté provisoire.
Les 25 sont accusés de l’assassinat de 11 membres des forces de sécurité marocaines durant des émeutes déclenchées par le démantèlement en novembre 2010 du camp de Gdeim Izik, près de Laâyoune.
Au terme d’un feuilleton judiciaire très médiatique, les 25 accusés avaient été condamnés en 2013 par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité.
Le procès avait été jugé « inéquitable » par des ONG internationales, et en juillet dernier la Cour de cassation avait ordonné la tenue d’un nouveau procès, cette fois devant une juridiction civile.
Lundi, des avocats de la défense ont une nouvelle fois dénoncé des atteintes « aux droits fondamentaux ». Ce nouveau procès « se déroule dans des conditions tout à fait inéquitables, mais nous restons à leurs côtés », ont-ils déclaré.
« Nous avons confiance en la justice marocaine pour commémorer la mémoire de nos (…) martyrs », a estimé pour sa part à l’AFP Ahmed Atertour, président de l’Association de coordination des familles et amis des victimes de Gdeim Izik.
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