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MaghrebAlgérie: À un mois des législatives, une majorité de partis sans programme connu

04.04.2017 à 20 H 06 • Mis à jour le 04.04.2017 à 20 H 06 • Temps de lecture : 7 minutes
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À moins d’une semaine du début officiel de la campagne pour les élections législatives du 4 mai, la plupart des partis engagés dans la course n’ont toujours pas dévoilé leur programme dans le détail

À moins d’une semaine du début officiel de la campagne pour les élections législatives du 4 mai, la plupart des partis engagés dans la course n’ont toujours pas dévoilé leur programme dans le détail.


Le RCD et le RND utilisent Facebook pour diffuser par fragments leurs programmes. Sur son site, le parti de Mohsen Belabbes a diffusé le programme en français. « Convaincu de l’opportunité et de l’urgence de donner un nouveau départ à l’Algérie, le RCD a décidé de présenter des candidats aux élections législatives du 04 mai 2017. Nous n’avons aucun doute que par la mobilisation de tous, nous pouvons faire sortir le pays de l’impasse dans laquelle l’ont mené les gouvernants issus des partis de la fraude et de la corruption », écrit le RCD au début de ce texte de 26 pages.


L’idée principale du programme de ce parti d’opposition est « la réconciliation de l’État avec les citoyens ».

Le RND prend ses distances

Le RND, qui s’est toujours caché derrière l’application du « programme du président de la République », a publié enfin les grandes lignes de son « projet de société ». Les rédacteurs ont choisi la formule de « Pour… » aux fins de détailler le programme que le parti d’Ahmed Ouyahia veut appliquer dans le futur : « Pour l’accélération de la transition économique », « Pour la préservation de l’unité, de la stabilité et de l’unité du pays », « Pour la poursuite de l’amélioration de la gouvernance »


Le RND est dans une démarche de continuité mais semble marquer une distance dans sa vision par rapport à la politique du gouvernement Sellal. Le RND, qui a toujours vécu à l’ombre du système depuis sa création en 1997, cherche visiblement à s’en émanciper pour un objectif qui va au-delà des législatives ou des locales. Le RND vise, à première vue, la présidentielle de 2019 en utilisant la campagne pour les législatives comme un tremplin.


Le FLN sans programme

Le FLN, qui a fait partie, aux côtés du RND et du MSP, de la défunte « Alliance présidentielle », créée lors du premier mandat du président Abdelaziz Bouteflika, en 2000, n’a toujours pas publié son programme.


Comme le RND, le FLN a toujours considéré « le programme du président de la République » comme son propre plan d’action. Par paresse ou par habitude, le vieux parti n’a pas jugé utile de se doter d’un programme et d’une vision.


Le FLN qui, pour un temps, s’est réclamé de l’Internationale socialiste, n’a presque plus de « personnalité » idéologique. Il a épousé depuis la fin des années 1990 les thèses libérales du gouvernement sans se donner une marge critique.


Sur son site internet, le FLN s’intéresse plus aux aspects organiques qu’aux aspects politiques. Dans l’historique, il est rappelé que le FLN est né en 1954 et que la Déclaration du premier novembre est son premier programme. Que pense le FLN de la lutte contre la corruption, du modèle énergétique, de la relance de l’économie, du rôle du Parlement, de la culture, de la modernisation de l’armée, de la réforme fiscale, des relations internationales ? Rien.


Le « programme alternatif » du MSP

Les islamistes, qui ont créé des alliances pour s’adapter aux nouvelles contraintes de la loi électorale (avoir 4 % des voix pour se présenter à une nouvelle consultation), paraissent s’engager en rangs serrés.


Le MSP prévoit de publier deux jours avant le début de la campagne un « programme alternatif » qui « aura un impact dans la vie politique nationale », selon Abderrazal Makri, leader du parti.


Le programme propose « une vision » pour « sortir de la crise politique en Algérie » et construire « un consensus ». Il comprend également un volet économique détaillant le rôle de l’entreprise, « la pyramide des besoins » des Algériens, le partenariat privé-public, la révision des grands chantiers.


« Si nous obtenons la majorité ou avec d’autres partis, nous pourrons assurer que dans cinq ans l’Algérie sera le leader dans le domaine des services dans le monde arabe », a promis Makri dans une déclaration à la Radio nationale.


Le Front du Changement (FC), allié du MSP, n’est pas loin des idées de Mahfoud Nahnah, leader historique des Frères musulmans en Algérie. Le parti d’Abdelmajid Menasra n’a pas encore précisé s’il comptait s’appuyer sur son propre programme, publié sur le site du parti en 19 points, ou sur celui que propose le MSP dans une logique d’alliance.


Même interrogation pour le deuxième bloc islamiste, « El Itihad », formé d’El Adala, d’Ennahda et d’El Bina. El Itihad n’a pas encore détaillé son programme mais semble avoir adapté trois grandes idées : la sauvegarde du pays, la protection de l’intérêt général et le changement politique dans la tranquillité.


« La déclaration de principes » du MPA

Tajamou’a amel el djazair (TAJ) a choisi le slogan « Fidèles pour l’Algérie » pour la campagne pour les législatives, inspiré, sans doute, par le mot d’ordre de la campagne pour le quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika -« Notre serment pour l’Algérie »- en 2014. Le programme du parti de Amar Ghoul n’est pas encore disponible sur les supports médiatiques de cette formation politique qui semble cibler les jeunes et les femmes dans ses discours et messages. Le nouveau site de TAJ n’est pas accessible.


Le Mouvement populaire algérien (MPA), qui veut faire de « la politique autrement », a choisi aussi d’être présent sur Facebook. Le parti, qui n’a pas encore de site internet, a élaboré un programme politique, édité en arabe et en français qui sera diffusé bientôt, selon le service de communication du parti de Amara Benyounes.


Une copie d’une « Déclaration de principes » du MPA a été envoyée à la rédaction de TSA. Le MPA fait un plaidoyer pour le rassemblement des « forces démocratiques et patriotiques » et avance des propositions pour sortir de « l’économie rentière », pour « mettre l’islam à l’abri des manipulations politiques », pour la réhabilitation du « politique par la rupture avec la culture des appareils ».


« Le lien » du FFS

Le FFS n’a pas encore détaillé son programme électoral mais il a publié sur son site internet, ses statuts, les résolutions du 5e congrès et des analyses politiques sur, notamment, les derniers changements au sein de la Sonatrach.


Pour nourrir le débat politique, la Fédération FFS d’Alger a initié « un café littéraire », qui a eu comme premiers invités, dimanche 2 avril, l’écrivain Amin Khan et le journaliste Said Djaffar.


« La Charte » du Parti des travailleurs

Le Parti des travailleurs (PT) reste fidèle à son slogan : « Le parti qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu’il dit ». Sur son site, tous les documents relatifs à ce mouvement de gauche sont publiés dont la Charte. Une charte qui trace sa philosophie mais qui paraît dépassée dans certains points comme celui relatif à l’appel pour « la levée de ‘l’état d’urgence’ », déjà levé et la reconnaissance de Tamazight comme langue officielle, déjà reconnue. Le plan d’action du parti de Louisa Hanoune n’est pas encore mis en ligne alors que la version arabe du site du parti est en maintenance.


Les programmes des autres partis, comme le FNA ou l’ANR, sont peu visibles. Le FNA de Moussa Touati, dont les listes électorales portent le numéro 1, a diffusé sous forme d’image, sur sa page Facebook, un extrait de « la plateforme politique » du parti. Une plateforme sur laquelle s’est appuyée Moussa Touati lorsqu’il était candidat à la présidentielle en 2014.


L’ANR, qui soutient « le programme réformiste du président de la République » et qui se revendique du courant « républicain moderniste », annonce qu’il rendra public bientôt son programme. L’ANR de Belkacem Sahli veut « approfondir les réformes politiques », « diversifier l’économie » et « rationaliser les dépenses publiques ».

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