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PrésidentielleFrance: un débat inédit à onze secoué par l’entrée en jeu des «petits»

05.04.2017 à 01 H 15 • Mis à jour le 05.04.2017 à 01 H 15 • Temps de lecture : 3 minutes
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Les principaux candidats dans la course à la présidentielle française ont tenté de mettre en lumière leurs différences sur le plan économique lors d’un débat crucial, mardi soir, moins de trois semaines avant le premier tour de l’élection. Le débat télévisé portait sur trois thèmes: la création d’emplois, la protection des Français et le modèle social du pays. Les onze candidats à la présidentielle y ont pris part.

Première dans l'histoire des élections françaises, le débat télévisé réunissant la totalité des 11 candidats à la présidentielle a été mis en effervescence mardi par l'offensive parfois déroutante des six « petits » postulants qui ont permis de souligner davantage les lignes de fracture.


Quinze jours après un premier débat pugnace sur TF1 entre les cinq « grands » -Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon-, les six autres candidats les ont rejoints, cette fois sur les chaînes info BFM TV et CNews : Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO), François Asselineau (UPR), Jean Lassalle et Jacques Cheminade.



Soucieux de détoner pour ce rare moment de large exposition, ceux-ci ont marqué leurs différences, à l'image d'un Nicolas Dupont-Aignan particulièrement cinglant envers François Fillon, directement ou plus indirectement, en lançant en préambule : « j'ai toujours servi les Français sans jamais me servir ».


La voix rocailleuse de Lassalle rappelant qu'il était « fils de berger, frère de berger », la sortie acide contre les « politiciens corrompus » de Philippe Poutou, les flèches décochées par Nathalie Arthaud, « dans le camp des travailleurs » contre « le grand patronat », ainsi que « l'indépendance de la France », mantra de François Asselineau, ont donné de la couleur au débat.



Les échanges se sont ainsi rapidement animés autour du thème de l'Europe, où les lignes de fracture entre les candidats se sont nettement dessinées entre les tenants du renforcement de la construction européenne (Macron), ceux plaidant pour la renégociation des traités (Mélenchon et Hamon) et ceux demandant un « Frexit » et/ou la sortie immédiate de l'euro (Le Pen, Asselineau...).



Sur ce thème, Marine Le Pen a ainsi raillé les « veilles badernes » d'Emmanuel Macron et la question de la suppression ou non de la directive européenne sur les travailleurs détachés a donné lieu à une passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Nicolas Dupont-Aignan qui a lancé le sujet.



« C'est inacceptable que des personnes qui viennent de Roumanie, de Pologne, d'Espagne et ne payent pas les charges sociales, quand nos artisans, nos indépendants les payent », s'est indigné le candidat de Debout La France.


« On oublie de dire à chaque fois qu'il y a près de 300 000 Français qui sont travailleurs détachés. Donc vous irez leur expliquer les uns et les autres que dès demain c'est fini pour eux », a répliqué Macron, face à Mélenchon et Le Pen.



Entre les éclats de voix, Fillon s'est montré plutôt effacé. Durant sa minute de présentation, il s'est posé en candidat du « redressement » qui « devra restaurer la fierté nationale et se tenir aux côtés des Français qui réclament de l'ordre et de la sécurité ». Il a toutefois répliqué aux attaques de Dupont-Aignan en rappelant que quand « il l'a connu, (il était) chef de cabinet de François Bayrou » au ministère de l'Education en 1993.



Quant à Benoît Hamon, le socialiste se veut « un président qui sait pour qui il se bat », « honnête, combattant, humain ».


En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon s'en est lui pris à « la finance », qui « doit rendre l'argent » et « payer le retour au plein emploi », en se disant « prêt à gouverner ».


Centré sur les thèmes cruciaux de l'emploi, de la sécurité et du social, le débat a duré près de trois heures trente. Disposés en arc de cercle, les candidats n'ont eu en moyenne que 17 minutes de temps de parole.

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