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SahelUne guerre contre le terrorisme aux portes de l’Algérie, mais sans l’Algérie

04.11.2017 à 19 H 19 • Mis à jour le 04.11.2017 à 19 H 19 • Temps de lecture : 2 minutes
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L’Algérie qui dispose de frontières avec trois pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger) ne fait pas partie de la nouvelle alliance militaire (G5-Sahel), parrainée par Paris et Washington, et ce alors même que ces frontières représentent des zones de prédilection des groupes terroristes. Le Maroc a, de son côté, fait savoir qu’il était disposé à soutenir les pays du Sahel dans le domaine de la formation des troupes et dans la sécurisation des frontières

Le G5 Sahel - nouvelle force antiterroriste composée du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad - a débuté mercredi 1er novembre ses premières opérations conjointes.


Parrainée par la France, la force du G5 Sahel, créée fin 2014, a été lancée officiellement à Bamako (Mali) en juillet dernier en présence du président Emmanuel Macron. À terme, cette nouvelle force -officiellement complémentaire à la mission de l’ONU au Mali (Minusma) et à l’opération française Barkhane – doit rassembler 5000 hommes.


Soutien du Maroc

Bien que sceptiques sur l’efficacité d’une telle opération, les États-Unis ont finalement annoncé en début de semaine un soutien financier à hauteur de 51 millions d’euros dans un contexte où la mort de trois soldats américains au Sahel a relancé le débat sur la sécurisation dans la région.


Le Maroc a, de son côté, fait savoir qu’il était disposé à soutenir les pays du Sahel dans le domaine de la formation des troupes et dans la sécurisation des frontières.


En revanche, l’Algérie qui dispose de frontières avec trois pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger) ne fait pas partie de cette nouvelle alliance militaire, et ce alors même que ces frontières représentent des zones de prédilection des groupes terroristes.


Échec du CEMOC

Il faut dire que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), initiative militaire régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie, lancée en avril 2010, n’a pas montré de résultats concluants.


Ce groupe, piloté par l’Algérie, prévoyait notamment la création d’une base militaire commune de 70.000 hommes à Tamanrasset. À l’époque, le Maroc (qui revendique le principe d’intégrité territoriale -et donc une frontière avec la Mauritanie – alors que l’Algérie soutient l’autodétermination des peuples) avait été exclu de cette initiative militaire régionale.


Pour certains observateurs, la lutte intestine entre Alger et Rabat sur la question du Sahara occidental a contribué au blocage du projet de force miliaire commune. Dans le même temps, profitant certainement de ces griefs, les groupes terroristes ont tranquillement progressé dans la région.


Pour rappel, une partie du Sahel est le théâtre -entre autres- d’une lutte de leadership entre des acteurs non-étatiques, en l’occurrence l’organisation État islamique et Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). En outre, l’organisation Boko Haram, née en 2002 au Nigeria, et qui a prêté allégeance à l’État islamique en mars 2015, sévit dans la région du Lac Tchad et menace une partie des pays de l’Afrique centrale.


Alger tente de reprendre la main

Ces querelles en matière de leadership régional et l’échec du CEMOC ont finalement conduit à la mise à l’écart de l’Algérie.


Exclue du G5 Sahel, voyant son leadership régional menacé, la diplomatie algérienne a tenté ces dernières semaines de relancer le CEMOC. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a d’ailleurs effectué il y a quelques jours une tournée en Mauritanie, au Tchad, au Mali et au Niger.

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