PétroleMaroc-Espagne: l’affaire ENI débarque à Bruxelles

Une poignée d’eurodéputés se sont saisis du dossier des prospections pétrolières autorisées par le Maroc dans ses eaux territoriales face aux Iles Canaries, rapporte Yabiladi.
Premier de cordée, Florent Marcellesi a pris les devants sur les réseaux sociaux par un tweet offensif par lequel il fait pression sur l’Union européenne au nom du « droit international ». Le député européen du parti Equo accuse Rabat de « chantage sur l’immigration et le terrorisme » et appelle à l’arrêt des négociations.
Marruecos chantajea con la inmigración y el terrorismo cada vez que hay que hablar de temas como los sondeos o el Sáhara Occidental. El gobierno español tiene que ser valiente y entablar conversaciones sobre estos temas. Lo cuento en la @La_SER. https://t.co/AyOhlBNUcC
&mdash Florent Marcellesi (@fmarcellesi) January 15, 2018
L’Italien ENI, déjà présent sur le permis Rabat Deep Shore, a élargi sa position actuelle au Maroc en concluant un accord pétrolier avec l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) dans les permis d’exploration en eau peu profonde offshore de Tarfaya I-XII. La zone de 23 900 km2 s’étend au large des côtes de Sidi Ifni, Tan Tan et Tarfaya.
Pour faire barrage aux velléités marocaines, les élus canariens en appellent à la mise en application du mécanisme européen de protection environnemental pour classer le plateau continental atlantique départageant les côtes marocaines de l’archipel espagnol en tant que SIC (site d’importance communautaire).
L’affaire qui intervient dans un climat quelque peu tendu entre Rabat et Madrid sur la situation des enclaves de Ceuta et Melilla, prises d’assaut par les migrants ou encore par les drames répétitifs au point de passage de Tarajal, gène au plus au point le gouvernement Rajoy qui fait le dos rond compte tenu par ailleurs du dossier de la pêche avec l’UE où les intérêts espagnols sont directement menacés.