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BoycottSous pression, Lahcen Daoudi démissionne du gouvernement

06.06.2018 à 21 H 38 • Mis à jour le 07.06.2018 à 12 H 17 • Temps de lecture : 3 minutes
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Le secrétariat du PJD, présidé par Saâdedine El Otmani, réuni en urgence le 6 juin au soir a pris acte de la demande de démission de Lahcen Daoudi du gouvernement. Dans son communiqué, il sanctionne l’attitude « inappropriée » du ministre présent auprès des salariés de Centrale Danone lors de leur manifestation du 5 juin devant le Parlement

Le mouvement de boycott fait sa première victime gouvernementale. A l’issue de la réunion extraordinaire dédiée à l’étude du comportement de Lahcen Daoudi après sa participation à un sit-in organisé par les salariés de Centrale Danone devant le parlement le 5 juin au soir, le secrétariat général du PJD affirme que l'initiative du ministre des affaires générales à cette manifestation relève d’un « comportement inapproprié », ajoutant qu'il « apprécie à sa juste valeur la réaction de Lahcen Daoudi consistant à assumer la responsabilité de ses actes et à demander d'être libéré de ses fonctions ministérielles ».


Il exprime toutefois « son rejet de certaines déclarations contraires à l'éthique et à la liberté d'expression émises par certains militants du parti visant le ministre Daoudi ».


Communiqué du SG du PJD à l'issue de la réunion extraordinaire du 6 juin actant la démission de Daoudi du gouvernement


L’initiative de Daoudi au cœur de cette réunion extraordinaire avait été annoncée dans l’après-midi du 6 juin par le chef du gouvernement et secrétaire général du parti Saâdeddine El Othmani dans un précédent communiqué. Plusieurs sources concordantes partisanes et au sein de la primature affirmaient dès lors qu’El Otmani a été « surpris » de voir son ministre rallier les protestataires alors qu’il se rendait au parlement pour participer aux travaux nocturnes d’une commission sur les secteurs productifs.


Le chef du gouvernement, alerté de la situation a tenu à exprimer son mécontentement en appelant au téléphone son ministre pour lui signifier que son comportement « n’était pas adéquat », ont rapporté les mêmes sources qui affirmaient ainsi que Daoudi « ne s’est pas concerté avec El Otmani dans ce sens ».

 

Lahcen Daoudi : « J’ai pris peur... »

Interrogé par la presse, Daoudi a nié avoir été tancé par El Otmani. « Si vous avez des sources d’un quelconque appel téléphonique, mentionnez-la ! », a-t-il lancé aux journalistes qui le pressaient de questions au lendemain de sa sortie. Il avait toutefois reconnu plus tard avoir été contacté par le chef du gouvernement à ce sujet.


Pour s’expliquer, il a indiqué qu’au moment de son arrivée au Parlement il a été encerclé par la foule des employés de Centrale Danone. « J’ai pris peur qu'ils me serrent sur la route, et donc je leur ai dit que je descendais de mon véhicule, est-ce là une faute ? », s’est-il justifié.


Un parlementaire indique que Daoudi « pris par son engagement maintes fois répété concernant le boycott est allé jusqu’au bout de sa logique ». Mais au sein du PJD, des voix se sont vite élevées pour rappeler qu’un « ministre en exercice ne devrait pas s’associer à une manifestation d’autant qu’il est venu lui même scander des slogans devant la représentation nationale ».


Parmi ses détracteurs, le chef du groupe parlementaire PJD à la Chambre des conseillers, Nabil Chikhi a estimé que « cet acte aussi absurde qu’impopulaire ne reflète en rien l’action du parti », tandis que l’élue Amina Mae El Ainine, citée par Telquel.ma a fustigé « une tentative d’assassinat symbolique du PJD, toujours en cours, et qu’il convient de stopper net », parlant même de confiscation du crédit populaire du PJD par un de ses membres.


El Otmani avait invité ses partisans à s’abstenir de tout commentaire avant les débats du conclave qui a donc entériné la démission de Daoudi du gouvernement. Certains membres du parti, très remontés par ce qu’ils ont considéré comme « une faute inadmissible », avaient même envisagé l’expulsion du ministre des instances du PJD.


En application de l'article 47 de la Constitution, le chef du gouvernement devra transmettre au roi Mohammed VI la demande de démission de Daoudi qui décidera in fine de mettre fin à ses fonctions.

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