JusticeAssociation Racines: les raisons invoquées pour justifier sa dissolution
Les motifs invoqués par la justice pour dissoudre l’association culturelle Racines ont été révélés ce lundi 31 décembre par Akhbar Al Yaoum, qui affirme dans sa livraison de ce jour, disposer d’une copie du jugement.
Le quotidien donne le détail des griefs opposés à l’association qui avait abrité l’enregistrement de la web-émission « 1 dîner, 2 cons », objet des poursuites.
Selon les informations d’Akhbar Al Yaoum, Racines a reçu une convocation du tribunal de Première instance de Casablanca, dès le 28 novembre pour une audition fixée le 12 décembre devant le juge d’instruction. L’association basée à Mers Sultan, et dont un des salariés, Aadel Essaâdani, avait participé à l’émission, a ainsi appris que le parquet avait requis sa dissolution, sur demande du gouverneur de Casablanca – Anfa. Celui-ci a considéré que « l’association, durant le 5 août, a organisé une activité dont les discussions portaient clairement atteinte à la religion musulmane et insultait les institutions et ses fonctionnaires », précise la même source.
Le gouverneur, au nom du ministère de l’Intérieur, a reproché en substance aux convives d’avoir accusé les fonctionnaires de l’Etat de corruption dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), et à Racines d’avoir abrité l’expression d’opinions politiques, dérogeant ainsi à son statut.
D’autres motifs sont avancés pour justifier de la cessation d’activité de racines, notamment d’avoir participé à l’organisation d’une activité durant laquelle des boissons alcoolisées ont été consommées et des « mots dégradants et des insultes » ont été proférés. Des réprimandes que le parquet général a entérinées pour introduire une demande de dissolution au juge.
Parmi les déclarations sur lesquelles se repose l’argumentaire du parquet général, celles du journaliste et militant Omar Radi, qui a mentionné, durant l’émission, que « l’Etat marocain est un Etat policier fondé sur le despotisme et d’anciens principes qui vont à l’encontre de la démocratie, des droits et des libertés », mentionne Akhbar Al Yaoum. Autre déclaration jugée contentieuse, celle d’un invité qui a prétendu que « le ministère de l’Intérieur est le plus corrompu au niveau de l’Etat, dans le cadre de l’INDH », est-il souligné.
Pour sa défense, l’association Racines a répliqué qu’à aucun moment elle n’a organisé le tournage et la diffusion sur les réseaux sociaux de la web-émission « 1 dîner, 2 cons », se contentant, a-t-elle expliqué, de fournir ses locaux pour l’abriter. Un argument ignoré par la justice dans son jugement.
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