TerrorismeSri Lanka: attentats simultanés contre des églises et des hôtels
Près de 200 personnes ont été tuées et plus de 400 ont été blessées, dimanche 21 avril au Sri-Lanka, dans une série d’attentats quasi simultanés contre trois hôtels de luxe et trois églises, où était célébrée la messe de Pâques, selon les autorités locales.
Aucune revendication n’a encore été faite pour cette vague d’attaques à la bombe d’une violence que l’île n’avait pas connu depuis la fin de la guerre civile il y a une décennie. Le bilan, communiqué par différentes sources policières, est provisoire et devrait encore évoluer dans la journée car on dénombre des dizaines de blessés dans un état critique dans tous les lieux touchés :
Au moins 64 personnes ont été tuées dans la capitale Colombo, où trois hôtels - le Cinnamon Grand, le Shangri-La et le Kingsbury - ainsi que l’église Saint-Antoine ont été attaqués simultanément. Parmi les victimes, figurent au moins 35 étrangers. Une septième explosion s'est produite dimanche en début d'après-midi dans un autre hôtel à Colombo, faisant deux morts, a annoncé la police locale et un kamikaze a tué trois policiers en se faisant exploser dans un bâtiment d'une banlieue du nord de la capitale.
Au moins 67 personnes ont été tuées dans l’église Saint-Sébastien de Negombo, une ville à majorité catholique au nord de Colombo.
Au moins 25 personnes ont été tuées dans une église de la ville de Batticaloa, dans l’est de l’île.
Ces attentats coordonnés ont eu lieu dans plusieurs églises du Sri Lanka alors que les fidèles assistaient à la messe de Pâques. Toutes les célébrations de Pâques ont immédiatement été annulées dans le pays. Les écoles resteront fermées jusqu’au 23 avril.
Le président sri-lankais Maithripala Sirisena a ordonné le déploiement de l’armée dans les points sensibles de la capitale et la mise en place d’une unité spéciale de la police et l’armée pour enquêter sur les attentats. Le premier ministre, Ranil Wickremesinghe, a condamné des « attaques lâches », annonçant que le gouvernement prendrait des « mesures immédiates pour contenir la situation ». Une réunion du Conseil de sécurité nationale doit se tenir à sa résidence dans la journée.
Le Sri Lanka connaissait un calme relatif depuis la sanglante guerre civile avec les séparatistes tamouls. Mais les tensions interreligieuses sont toujours fortes sur une île où, selon le recensement de 2012, 70 % des 22 millions d’habitants sont bouddhistes, 12,6 % sont hindouistes, 9,7 % sont musulmans et 7,6 % sont chrétiens. L’an dernier, des heurts ont éclaté entre la communauté bouddhiste cingalaise et la minorité musulmane.