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EconomieBank Al-Maghrib réduit son taux directeur de 50 pb à 1,5%

16.06.2020 à 18 H 47 • Mis à jour le 16.06.2020 à 18 H 47 • Temps de lecture : 4 minutes
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Bank Al-Maghrib a décidé de réduire le taux directeur de 50 points de base (pb) à 1,5%, au terme de sa deuxième session de l'année 2020 tenue mardi à Rabat

« Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé, après la baisse de 25 points de base en mars dernier, de procéder à une deuxième réduction du taux directeur de 50 points de base, le ramenant à 1,5 %, et de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques », indique Bank Al-Maghrib dans un communiqué, notant que les projections macroéconomiques de la Banque établies restent entourées d'un degré exceptionnellement élevé d’incertitude.


Dans le même sens, Bank Al-Maghrib a mis en place des dispositions spécifiques pour fournir un appui au refinancement des banques participatives et aux associations de microcrédit. Ces nouvelles décisions, conjuguées aux différentes mesures d'assouplissement déjà mises en œuvre, devraient contribuer, avec celles prises par le Comité de Veille Economique, à atténuer l’impact de la pandémie et à soutenir la relance de l’économie et de l’emploi, poursuit la même source.


Lors de cette réunion, le Conseil a noté qu'après s’être établie à 1,4 % en moyenne au premier trimestre 2020, l’inflation, mesurée par la variation du nouvel indice des prix à la consommation base 100 en 2017 mis en place par le HCP en mai dernier, est revenue à 0,9 % en avril en lien essentiellement avec le repli des prix des carburants et lubrifiants.


A moyen terme, et dans un contexte de faibles pressions inflationnistes émanant de la demande et des cours bas des matières premières, elle se maintiendrait, selon les prévisions de BAM, à un niveau modéré autour de 1 % aussi bien en 2020 qu’en 2021.


Sa composante sous-jacente, mesurant la tendance fondamentale des prix, devrait passer de 0,5 % à 0,8 % en 2020 et revenir à 0,7 % en 2021, estime la Banque.


Par ailleurs, la Banque centrale souligne qu’au niveau national, pâtissant de l’effet conjugué de la sécheresse et des restrictions pour limiter la propagation du Covid-19, l’économie accuserait, selon ses projections, une contraction de 5,2 % en 2020, la plus forte depuis 1996.


La valeur ajoutée agricole connaîtrait un recul de 4,6 %, avec une récolte céréalière estimée par le département de l’Agriculture à 30 millions de quintaux, et celle des activités non agricoles diminuerait de 5,3 %.


Selon la Banque centrale, en 2021, la croissance marquerait un rebond à 4,2 %, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 12,4 %, sous l’hypothèse d’une production céréalière de 75 millions de quintaux, et une amélioration du rythme des activités non agricoles à 3,1 %.


Bank Al-Maghrib fait observer à cet égard qu'au regard de l'évolution rapide et incertaine de la situation, ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes, avec une balance des risques orientée à la baisse. En effet, selon les scénarios d’une reprise plus lente de l’activité ou de la persistance de la faiblesse de la demande étrangère et des perturbations des chaînes d’approvisionnement, la récession serait beaucoup plus profonde.


Concernant le marché du travail, poursuit BAM, les dernières données de l’enquête nationale sur l’emploi ont été collectées par le HCP entre le 1er janvier et le 20 mars font ressortir une création de 77 mille emplois après une perte de 2 mille au cours de la même période une année auparavant, une amélioration du taux d’activité de 45,7 % à 46 % et une hausse du taux de chômage de 9,1 % à 10,5 %.


Cependant, une enquête ponctuelle réalisée par le HCP du 1er au 3 avril pour appréhender les retombées de la pandémie sur l’emploi indique une destruction de près de 726 mille postes, soit 20 % de la main d'œuvre des entreprises organisées. Sur le plan des comptes extérieurs, BAM souligne que les données provisoires du mois d’avril montrent les premiers signes de l’impact de la crise sanitaire, avec des diminutions de 19,7 % des exportations, de 12,6 % des importations, de 12,8 % des recettes de voyage et de 10,1 % des transferts des MRE.


Selon le Conseil, une relative amélioration serait attendue au second semestre avec la levée progressive des restrictions au niveau national et chez les partenaires commerciaux et les mesures d’appui à la relance, mais celle-ci ne permettrait qu’un rattrapage partiel.


S’agissant des conditions monétaires, les taux débiteurs ont, selon l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib, diminué de 4 points de base à 4,87 % au premier trimestre 2020, tirés par le repli des taux assortissant les prêts aux entreprises privées.


Pour ce qui est des finances publiques, l’exécution du budget au terme des cinq premiers mois fait ressortir un déficit de 25,5 milliards de dirhams, contre 19,5 milliards un an auparavant et ce, compte tenu du solde positif de 18,1 milliards du nouveau compte d’affectation spéciale pour la gestion de la pandémie du Coronavirus, fait savoir BAM.


Au regard des fortes incertitudes qui entourent l’évolution de la conjoncture économique à la fois au plan national et international, Bank Al-Maghrib assurera un suivi étroit de la situation et procédera à l’actualisation régulière de ses projections et à l’identification des scénarios d’évolution probables. Et de noter que la Banque appellera si les circonstances l’exigent à une réunion exceptionnelle de son Conseil avant celle prévue le 22 septembre prochain.

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