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EtudeMaroc: L’OCDE préconise une hausse de la dépense publique de santé

16.09.2020 à 12 H 02 • Mis à jour le 16.09.2020 à 12 H 02 • Temps de lecture : 5 minutes
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Depuis plusieurs années, le Maroc a amélioré ses performances de santé, avec la hausse de l’espérance de vie ou la réduction du fardeau des maladies transmissibles. Toutefois des efforts restent nécessaires, affirme une récente étude de l’OCDE, qui souligne le besoin pour le pays de renforcer la dépense publique de la santé

« Depuis plusieurs années, le Maroc a amélioré ses performances de santé, avec la hausse de l’espérance de vie ou la réduction du fardeau des maladies transmissibles. Toutefois des efforts restent nécessaires, en particulier pour atteindre certaines des cibles des objectifs de développement durables ou pour œuvrer contre les disparités régionales dans l’offre de soins », estime cette étude intitulée « Mobilisation des recettes fiscales pour le financement de la santé au Maroc », rendue publique lundi.


À cela vient s’ajouter le poids de la transition épidémiologique et du vieillissement de la population avec la multiplication par trois des personnes de plus de 65 ans entre 2020 et 2060, augmentant les dépenses de santé et menaçant les équilibres budgétaires des caisses de l’assurance maladie obligatoire.


Selon l’étude, entre 2020 et 2060, le nombre de personnes de plus de 65 ans devrait être multiplié par trois au Maroc. Ceci augmente les dépenses de santé et menace les équilibres budgétaires des caisses de l’AMO, mais pourrait être davantage contrôlé avec des politiques de santé promouvant le vieillissement en bonne santé.


« Tous ces défis soulignent le besoin de renforcer la dépense de la santé. Pour se rapprocher des cibles des ODD 3 en 2030, le Maroc devrait augmenter le niveau des dépenses de santé de 2.5 points de pourcentage de PIB, pour atteindre 8.2 % du PIB, dont 2.2 points de pourcentage pour la dépense publique », préconise l'étude.


Cette hausse permettrait d’augmenter les dépenses de santé par habitant de 170 USD en 2016 à 419 USD en 2030, de multiplier par 2.6 le nombre de médecins et par 3.6 le nombre de personnel médical (sous réserve de garder des politiques de santé relatives aux ressources humaines identiques).


« Ceci équivaudrait à une hausse sur la période de 107 Mds MAD (7.7 Mds MAD de hausse annuelle), dont 77 Mds MAD pour la dépense publique (5.5 Mds MAD de hausse annuelle) », soulignent les auteurs de l’étude.


L’analyse sur longue période montre que la croissance des dépenses totales de santé est tirée par le financement public, et que la croissance des dépenses publiques de santé est tirée par la croissance économique et la priorisation du secteur de la santé au sein du budget général de l’État.


Pour financer la hausse des dépenses publiques de santé deux axes d’actions seront nécessaires. D’une part, il s’agira d’améliorer la conception des cotisations sociales pour l’assurance maladie obligatoire. D’autre part, il s’agira d’avoir un recours accru aux recettes fiscales, avec une amélioration de la conception de chaque impôt, notamment ceux ayant des liens plus marqués avec le secteur de la santé, comme les taxes intérieures de consommation, de par leurs influences sur le comportement des consommateurs, et la fiscalité environnementale de par l’impact indirect sur la santé des populations.


Toutefois, si la hausse des ressources publiques pour la santé est nécessaire à moyen terme, celle-ci ne pourra pas être réalisée dans les conditions actuelles. Il s’agira au préalable de renforcer l’efficience et la maîtrise de la dépense publique de santé, mais aussi de soutenir le développement du secteur privé opérant dans le secteur de la santé sans que cela se traduise nécessairement par de nouvelles incitations fiscales, recommande l’étude.


Cette étude entre dans le cadre d’un projet conjoint entre le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Centre de politique et d’administration fiscales (CPAF) de l’OCDE, visant à analyser les capacités des pays en matière de mobilisation des recettes fiscales pour le financement de leur système de santé, et en particulier pour le financement de la lutte contre les trois maladies précitées.


Le projet a débuté avec deux pays pilotes : le Maroc et la Côte d’Ivoire. Le travail avec le Maroc fait suite à une collaboration entre le CPAF de l’OCDE et le Maroc qui a abouti en 2019 à l’Examen des Politiques Fiscales du Maroc, et qui a constitué la contribution de l’OCDE à la discussion sur le renforcement de l’équité du système fiscal marocain.


L’actuelle analyse est basée sur les échanges et informations collectées lors d’une mission à Rabat en novembre 2019. Pendant cette mission, l’équipe de l’OCDE s’est entretenue avec un grand nombre d’experts marocains, tant dans le domaine de la santé que de la fiscalité, dont les contributions ont été capitales pour la réalisation de ce rapport, souligne l’OCDE, qui affirme que le rapport a été élaboré en étroite collaboration avec la Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies et la Direction de la planification et des ressources financières du Ministère de la Santé, ainsi que la Direction des études et des prévisions financières et la Direction du budget du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration.


Le rapport a été rédigé fin 2019, soit avant la crise sanitaire liée au COVID-19. « Les analyses qui y sont présentées ne tiennent donc pas compte des évolutions importantes que le secteur de la santé, dont son financement, ont connu pendant la gestion de la crise. Si certaines analyses restent cohérentes (comme la décomposition de la croissance des dépenses totales de santé et des dépenses publiques de santé), d'autres pourront servir de point d’entrée à une discussion plus générale sur le financement de la santé qui intégrera des éléments spécifiques à la gestion de la crise liée au COVID-19 », ont tenu à souligner ses auteurs.


En effet, « depuis la rédaction de ce rapport, le Maroc a pris de nombreuses mesures sanitaires, économiques et sociales pour tenter de mitiger les effets néfastes de la crise. Une fois la crise sanitaire passée, ces mesures devront être considérées dans la poursuite de la réflexion sur le financement de la santé », estiment-ils.

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