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RapportEn 2020, près de 850 personnes ont perdu la vie sur la route migratoire vers les Canaries

29.03.2021 à 13 H 00 • Mis à jour le 29.03.2021 à 15 H 23 • Temps de lecture : 3 minutes
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Un rapport de l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) alerte sur la situation de la route migratoire des Canaries, où le nombre de décès ne cesse de croître. Les départs ont souvent lieu depuis à Dakhla, soit près de 450 kilomètres des Canaries

L’année 2020 a été la plus meurtrière de la route migratoire des Canaries, indique un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), précisant que 850 personnes ont péri l’année dernière dans l’océan Atlantique en tentant de traverser du continent africain vers l’archipel espagnol. En d’autres termes, pour chaque 26 personnes ayant débarqué aux Canaries en 2020, une personne est morte ou a disparu durant la traversée.


« La route de l’Afrique de l’Ouest et le Maroc vers les îles Canaries a été empruntée par des milliers de migrants depuis au moins 1999, quand ont été enregistrés les premiers décès sur cette route. Le 26 juillet 1999, un bateau transportant plus d’une douzaine de migrants a coulé à 300 mètres de la côte de Fuerteventura, faisant au moins neuf morts. Depuis cette première tragédie, plus de 3100 personnes sont mortes ou ont disparu en route vers les îles Canaries », dénombre le rapport.


Cette route migratoire est extrêmement dangereuse « en raison des longues distances que les migrants doivent traverser », ainsi que « la difficulté des opérations de rechercher et de sauvetage ». Si le point de départ le plus proche des Canaries est situé au Maroc à 95 kilomètres, les départs ont lieu à des points beaucoup plus lointains, à Dakhla (450 kilomètres) ou Nouadhibou, en Mauritanie (775 kilomètres).


« Les migrants peuvent être en mer pendant des jours, voire des semaines, et les bateaux ne transportent probablement pas assez de nourriture et d’eau pour ceux qui sont à bord », ajoutent les auteurs du document, renchérissant que « la longueur de la traversée et le fait que plusieurs migrants auraient pu perdre leur vie à cause de la faim ou de la déshydratation laisse penser que les 3163 morts enregistrées sont considérablement en-dessous du nombre réel ». L’ONG espagnole Asociación Pro Derecho Humanos de Andalucía estime qu’« en 2006, quand plus de  30000 personnes sont arrivées en Espagne via cette route, un bateau sur trois a disparu durant la traversée ».


Deux types d’embarcations sont généralement utilisées lors des traversées : des pateras, de petits bateaux de pêche ayant transporté la quasi-totalité des arrivants jusqu’en 2005  et des cayucos, beaucoup plus longs, taillés en forme de pirogues, devenus de plus en plus communs depuis le milieu des années 2000. « Ce changement de moyen de transport a fait partie d’une stratégie des passeurs pour accueillir le nombre grandissant de personnes tentant la traversée à partir de 2006, avec plus de 50000 arrivées documentées entre 2006 et 2009 », explique l’OIM.


Le nombre d’arrivées sur les îles Canaries est resté bas depuis 2009 jusqu’à ce qu’il explose en 2020, « avec 2000 arrivées enregistrées en septembre et plus de 5000 observées mensuellement ». Cette augmentation, « bien qu’elle soit en-dessous des nombres observés sur cette route au milieu des années 2000 », représente une « préoccupation particulière » en raison de « la hausse dramatique des décès en mer ». Alors qu’entre 2014 et 2018 moins de 50 décès étaient enregistrés annuellement, 850 personnes ont péri sur cette route en 2020, quatre fois plus que l’année précédente (210 décès).


« La plupart de ces décès ont eu lieu près de la côte de l’Afrique continentale, dont 433 au large de la côte marocaine, 195 près du Sénégal et 166 non loin de la côte mauritanienne », fait savoir l’OIM. Sur les 850 personnes décédées, à peine 185 dépouilles ont été récupérées. « Cela signifie qu’on ne sait rien, ou presque, du sexe, de l’âge ou de la nationalité de ceux ayant perdu leur vie sur cette route en 2020, même si l’on sait qu’au moins 69 femmes et six enfants ont disparu », regrette le rapport.


Pour l’OIM, « bien qu’il soit encore trop tôt pour savoir si ces augmentations représentent une tendance sur le long-terme, les éléments préliminaires assurent que la fermeture des frontières et les conséquences économiques du Covid-19 jouent un rôle dans l’augmentation du nombre de personne tentant de traverser vers les îles Canaries ». Celles-ci viennent essentiellement du Maroc, du Sénégal et du Mali. « Beaucoup d’entre eux travaillaient dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture, qui ont été particulièrement touché par les mesures anti-Covid », lit-on dans le rapport publié ce 26 mars.









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