AMOLa CNSS officialise l’extension de la protection sociale aux travailleurs non-salariés

Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Casablanca, la direction de la CNSS est venue officialiser le lancement de la réforme de la généralisation de la protection sociale, avec l’extension de celle-ci aux travailleurs non-salariés, désormais assujettis au régime de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) depuis ce 1er décembre.
« Les travailleurs non-salariés n’avaient aucune couverture jusqu’à présent, il fallait que ça change », souligne Hassan Boubrik, directeur général de la CNSS. « Il est inadmissible que près de 60 % de la population marocaine n'ait toujours pas accès à l’AMO »
Les catégories concernées, qui bénéficieront de l'Assurance Maladie Obligatoire à partir du 1er janvier 2022, sont les suivantes : les commerçants et artisans tenant une comptabilité, les médecins, les pharmaciens, les dentistes, les notaires, les paramédicaux, les auto-entrepreneurs, et les personnes assujetties à la Contribution Professionnelle unique.
« Toute personne qui appartient à l’une de ces catégories figurant est invitée à compléter son immatriculation à partir du 1er décembre 2021, à travers les différents canaux que nous avons mis en place », souligne le directeur général. « Il s'agit du portail en ligne, mais également du serveur vocal interactif pour vérifier le numéro d'immatriculation, le centre d'appel et de traitement, et évidement notre réseau d'agence, qui va s'agrandir pour traiter les nouvelles demandes ».
Après finalisation du processus d'immatriculation, les assurés recevront leur numéro d’immatriculation, ainsi que le mode de passe pour accéder à leur espace privé sur le portail www.macnss.ma, en vue de télécharger l'attestation d'immatriculation et procéder à la déclaration des membres de leur famille, fait savoir la communication officielle de la Caisse nationale de sécurité sociale.
« Nous avons quatre trimestres pour intégrer plus de 8,7 millions de nouvelles personnes au régime de l'AMO, dont 5,3 millions de ramedistes », précise Reda Benama, directeur des études, de la communication et du développement à la CNSS.
Des moyens « importants » déployés
La CNSS entend se doter d'importants moyens pour traiter les nouveaux dossiers et ne pas dégrader le délai de traitement actuel, estimé aujourd'hui à 9 jours en moyenne.
L'établissement public prévoit notamment l'ouverture de 47 nouvelles agences, pour passer à plus de 170 agences. Une nouvelle agence sera inaugurée à Sidi Smail « dès le 31 décembre 2021 », assure Reda Benama, et 45 nouvelles agences mobiles s’ajouteront aux 10 agences mobiles actuellement opérationnelles.
« Nous avons également mis en place un plan complémentaire de dépôt des dossiers d'assurance maladie dans les points de proximités agrées par la CNSS (Cash Plus, Barid Cash, etc) », souligne Hassan Boubrik. « Cela nous donne accès à 2100 points de contacts supplémentaires »
Pour fluidifier le traitement des dossiers, la CNSS mise majoritairement sur la digitalisation des procédures, avec le déploiement d'un nouveau système d'information, mettant en place la dématérialisation totale des process AMO dès mars 2022.
« Cela nous permettra d'apporter une qualité de service beaucoup plus forte pour le citoyen, avec un coût beaucoup plus faible pour l'État », soutient le directeur général. « Aujourd'hui, la plupart des gens éditent leurs attestations sur nos sites et ne se déplacent plus en agence. Nous avons énormément simplifié les procédures, car ce n’est pas en compliquant la vie aux gens qu’on atteint plus d’efficacité »
L'extension de l'AMO aux travailleurs non-salariés fait partie du projet de généralisation de la protection sociale, lancé par le roi Mohammed VI le 14 avril dernier, et qui consacre une couverture sociale universelle à travers la généralisation de l'AMO et des Allocations Familiales à tous les ménages à partir du mois de janvier 2021, en plus d'une retraite au profit de la population active non couverte et une indemnité pour perte d’emploi (IPE) au profit de la population active.
« C’est certes un projet très ambitieux, mais nécessaire. C’est une véritable révolution sociétale », assure Hassan Boubrik. « Nous n’avons pas d’autres choix que de réussir, car il est dramatique qu'une majorité de citoyens marocains soient obligés de s'endetter dès qu'un aléa de la vie concernant la santé, une perte d'emploi, ou la retraite survient. Nous devons mettre en oeuvre les moyens qu’il faut pour réussir ».
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