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Football fémininÀ jamais les premières, bilan de la participation des Lionnes au Mondial

11.08.2023 à 12 H 47 • Mis à jour le 13.08.2023 à 06 H 10 • Temps de lecture : 7 minutes
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En atteignant les huitièmes de finale de Coupe du Monde féminine, les Lionnes de l'Atlas ont déjoué tous les pronostics. Pour leur retour au Maroc, une réception a été organisée en leur honneur. L'heure est à la fête mais aussi au bilan

Après l’accueil en grande pompe réservé aux Lionnes de l’Atlas à l'occasion de leur retour de la Coupe du Monde jeudi soir, l’équipe nationale féminine a pris la direction du Complexe Mohammed VI de Maâmora, pour prendre part à une réception en son honneur en présence des staffs, des membres fédéraux et de leur président Fouzi Lekjaa.


« Nous sommes contentes de cet exploit historique, nous en sommes consciente et on espère que ce soit un vrai tournant dans l’histoire du football féminin au Maroc et que ce soit un nouveau point de départ pour poursuivre le travail », a déclaré lors de la réception, Ghizlane Chebbak, au nom de toutes les joueuses de l’équipe nationale, après avoir remercié le roi pour son soutien, la fédération, les staffs et les supporters.


Se qualifier pour les huitièmes de finale du Mondial pour une première participation, c’était du jamais vu dans l’histoire du football féminin arabe et africain. Mais après les applaudissements, l’heure est forcément au bilan d'une aventure bourrée d'émotions, mais qui tient aussi son lot de conclusions.


À jamais les premières

Malgré une élimination en huitième de finale logique contre la France (4-0), l’une des favorites de la compétition, l’équipe nationale féminine avait réussi l’impensable en sortant de sa poule en compagnie de la Colombie et aux dépens de l’Allemagne et de la Corée du Sud, malgré une lourde première déconvenue.


Héroïques, inspirantes et courageuses, les Lionnes de Reynald Pedros ont offert des moments d’émotions aux Marocains avec des périodes de moins bien, mais surtout plusieurs moments historiques. Pour la première participation d’une nation arabe au Mondial, le défi a été relevé avec brio par l'équipe vice-championne d'Afrique.


Au bout du suspense, avec un beau coup de pouce du destin et des Coréennes qui ont maîtrisé la fougue allemande en parallèle, l’exploit s’est dessiné dans la matinée du 3 août, alors que les Lionnes avaient réussi à renverser la Colombie. Larmes et cris de délivrance accompagneront le coup de sifflet du match opposant l’Allemagne à la Corée (1-1). Les Lionnes venaient de réaliser l’impensable.


Le Maroc ne s’est pas contenté de devenir la première nation arabe à disputer un Mondial féminin, mais a forcé le destin pour en plus, se qualifier au second tour pour son baptême du feu. Avec son but contre la Corée, Ibtissam Jraïdi est devenue la première joueuse arabe à marquer en Coupe du Monde, alors que sa coéquipière, Nouhaila Benzina, a été saluée et considérée comme un symbole d’inclusion par le sport, selon le président de la FIFA, en devenant la première joueuse voilée de l’histoire de la compétition.


Cette Coupe du Monde était aussi celle de l’éveil de l’Afrique. Pour la première fois de l’histoire, trois nations africaines se sont qualifiées au second tour avait d’être éliminées par trois nations pionnières en la matière, la France, l’Angleterre et les Pays-Bas, avec une mention spéciale pour les Nigérianes qui s’inclineront aux tirs aux buts face aux Anglaises championnes d’Europe.


Le grand écart

Sur le terrain, tout se jouait principalement dans les têtes. Lorsque les Lionnes de l’Atlas jouaient contre des nations moins imposantes par leurs histoires respectives comme la Corée du Sud ou la Colombie, les Lionnes de l’Atlas jouaient sans complexes.


Engagées, agressives et en confiance au moment de la prise de décision, elles n’ont pas démérité leurs deux victoires au bout du compte avec à la clé un match référence contre les Colombiennes, « le plus abouti » depuis que Pedros a pris en charge la sélection nationale, d’après le principal intéressé.


Néanmoins, lorsqu’il fallait hausser le niveau d’un cran et faire preuve de plus de concentration en commettant moins d’erreurs, la marche était à chaque fois trop haute pour les Lionnes. En conférence de presse après la défaite, le sélectionneur l’a d’ailleurs souligné, il n’y a pas lieu de comparer entre des nations qui travaillent depuis plus de trente ans dans le développement du football féminin, et un « Rookie » comme le Maroc.


Dans le jeu, dès qu’elles étaient opposées aux joueuses de classe mondiale comme celles qui composent les effectifs de l'Allemagne (6-0) et la France (4-0), les Lionnes étaient loin d’être libérées, s’agaçaient facilement et commettaient pour le coup, l’irréparable. Une faute de passe, une faute de main, une erreur d’appréciation ou un mauvais alignement peuvent coûter le match, et plus le chrono avance, plus les erreurs s’enchaînent et l’addition devient vite salée au bout des 90 minutes.


Pendant cette aventure, on a eu la confirmation que nos Lionnes peuvent faire jeu égal avec les équipes en phase de progression, mais que pour tenir tête aux chevronnées comme Hoalid et les siens ont fait au Qatar, il fallait encore beaucoup de travail et de patience car le processus de changement vient tout juste de commencer.


« Le début du process »

Au terme de l’aventure des Lionnes en Australie et en Nouvelle-Zélande, la déception était de mise et les larmes de regrets ont coulé, parfois même face aux caméras en zone mixte.


Des regrets surtout par rapport à la première mi-temps livrée contre la France, qui a profité de toutes les erreurs d’appréciation et d’inexpérience des joueuses marocaines pour plier le match avant la pause (3-0). Mais la fierté viendra petit à petit effacer et faire oublier les remords. En conférence de presse, Reynald Pedros tête haute demandera à ce que cette dernière défaite « ne gâche pas l’exploit », qu’il compare à la demi-finale décrochée par les hommes de Hoalid Regragui au Qatar, compte tenu de la jeunesse de ce groupe et de son inexpérience au niveau international.


Mais pour le coach, cet exploit est une récompense du « sérieux » et du travail de restructuration du football féminin entamé par la FRMF depuis un peu plus de cinq ans. Il terminera par rappeler que ce n’est que le début de la belle histoire du football féminin marocain, et que le travail avec son groupe reprendra en septembre. En ligne de mire, la qualification aux Jeux Olympique de Paris, et le titre de la Coupe d’Afrique des nations 2024 qui sera encore une fois organisée au Royaume.


Lors de la réception organisée en leur honneur, les Lionnes de l’Atlas représentées par leur capitaine Ghizlane Chebbak promettent encore plus de joie et de moments de fierté aux Marocains qui les soutiennent. Conscientes qu’elles ont peut-être changé le cours de l’histoire du football féminin au Maroc, elles promettent de poursuivre le travail pour continuer d’inspirer les prochaines générations de joueuses.


Dans ce sens, Fouzi Lekjaa a enfilé sa casquette de patron du football marocain pour s’adresser aux Lionnes, et leur rappeler leur chemin parcouru avant leur moment de gloire en Australie. « Beaucoup d’entre vous ont vécu toutes les étapes et ont été témoins de l’évolution du football féminin. Pour moi, c’est une étape, c’est le début d’un process (…) notre pays est une grande nation du football, et les résultats en Coupe du Monde féminine,  masculine et celle du futsal le confirment », a tout d’abord déclaré Lekjaa qui ne met aucune limite à l’ambition qu’il considère légitime.


Après avoir énuméré les prochains défis et échéances qui attendent l’équipe nationale en plaçant la qualification aux Jeux Olympique comme principal objectif, Lekjaa explique comment sa fédération compte capitaliser sur cet exploit au Mondial féminin et son impact social, pour poursuivre le travail et entamer le « grand changement ».


« On va mener un changement radical au niveau de la formation pour donner l’occasion aux jeunes filles, de différents âges, de travailler dans les meilleures conditions, sachant qu’aujourd’hui il y a un vrai engouement par rapport à la pratique du football féminin, et le mérite footballistique vous revient ».


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