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Tourisme« La meilleure manière de soutenir le Maroc est de le visiter »

11.09.2023 à 17 H 51 • Mis à jour le 15.09.2023 à 13 H 27 • Temps de lecture : 9 minutes
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Alors que les efforts de secours se poursuivent dans les zones montagneuses les plus sinistrées par le séisme, à Marrakech, capitale touristique du royaume où les dégâts « restent minimes en comparaison », la vie a repris son cours et l’activité touristique se poursuit « à un rythme normal, bien que sur fond de deuil », rassurent les professionnels du secteur

Le Maroc est en deuil. Près de 3 000 personnes ont perdu la vie et autant ont été blessées dans le violent séisme qui a secoué le centre du pays, et qui s’est fait ressentir dans plusieurs régions. L’épicentre du séisme, situé dans la Province d’Al Haouz, à quelques dizaines kilomètres du sud de Marrakech, les pertes humaines et matérielles ont été lourdes, alors que le bilan continue de grimper.


A son tour, la Ville Ocre, du fait de sa proximité de l’épicentre de ce tremblement de terre, dont la violence s’est fait ressentir dans une grande partie des régions du royaume, a été touchée. La ville a déploré, à ce jour, 18 morts, alors que plusieurs blessés ont été pris en charge. Des dégâts matériels ont été constatés, notamment dans l’ancienne médina.


Les médias français critiqués

Au lendemain de cette catastrophe naturelle, les opérateurs touristiques de la ville, qui connaît un important afflux en cette période de l’année, ont dû gérer une situation « plus que choquante », alors qu’eux-mêmes ont été bouleversés par le triste événement. Durant les deux jours qui ont suivi, ces professionnels se sont retrouvés face à un autre défi qui « ne fait que compliquer la situation », nous confie Laurence Gourret Lapeyre, propriétaire d’un riad à Marrakech.


« C’est scandaleux ce que certains médias et chaînes de télévision, notamment français, diffusent depuis le séisme », clame-t-elle, faisant allusion au discours alarmiste porté par plusieurs médias. « Incertitude », « Chute des réservations », « Longue files d’attente aux aéroports  », « départs à la hâte » … voici comment plusieurs de ces médias ont choisi aborder l’impact du sinistre sur la capitale touristique du royaume.


Or, les représentants officiels, ainsi que des opérateurs touristiques, aussi bien nationaux qu’étrangers de la ville rapportent une tout autre réalité : « Tout le monde a évidemment été effrayé et bouleversé, même nous, professionnels à l’instant T du séisme », raconte le directeur-général d’un établissement appartenant à une chaîne hôtelière internationale. Néanmoins, « une fois le premier choc passé, tout le personnel s’est mobilisé afin de rassurer et encadrer les clients. Et nos efforts se poursuivent à ce jour, malgré la tristesse dans nos cœurs, afin de garantir le meilleur service possible ».


Des dégâts «  très limités »

Contacté par nos soins, Hamid Bentahar, président du Conseil régional du Tourisme (CRT) à Marrakech-Safi, rassure sur le fait que les structures touristiques de la ville n’ont subi que des dégâts « très limités ». Ces constructions, explique-t-il, « sont dans leur majorité construites selon des normes antisismiques, leur permettant de résister aux secousses ». Au niveau de l’ancienne médina, où les plus importantes pertes matérielles ont été rapportées dans la ville ocre, « certains établissements ont été touchés, mais les dommages ne sont pas très importants  ».


Les dégâts, poursuit cet interlocuteur se sont concentrés dans les zones rurales et montagneuses se trouvant à l’extérieur de la ville, où «  malheureusement les dégâts ont été beaucoup plus importants », ajoute-t-il.


Des touristes marchant dans le secteur de la médina touché par le séisme. Crédit: EPA


Un constat confirmé aussi par Mustapha Amalik, secrétaire général de la Fédération nationale de l’Industrie hôtelière (FNIH) qui affirme que : « l’ensemble des établissements hôteliers de la ville demeurent opérationnels et on n’a assisté à aucune forte décrue au niveau de la ville ». Les dégâts, rassure-t-il, se sont limités à « quelques fissures sur les murs ».


Dans son entourage non plus, la propriétaire d’un des nombreux riads n’a pas eu de nouvelles quant à l’effondrement ou la fermeture de l’une de ces maisons d’hôtes. « Je suis en contact avec différentes personnes depuis vendredi, aucune d’entre elles n’a fait état de telles informations », déclare-t-elle.


Annulations et départs anticipés « très minimes »

C’est aussi ce que confirme Amalik, soulignant que le nombre des annulations des réservations a été « très minime ». Celles-ci, nuance-t-il, ont principalement concerné la journée de samedi, « ce qui est tout à fait normal ». Et bien qu’il faille attendre pour avoir les données relatives aux prochains jours, le secrétaire général est confiant. « Après la saison estivale nous attendons un grand nombre de visiteurs durant l’automne. L’activité touristique devraient donc se poursuivre de façon normale dans les semaines à venir », assure-t-il.


De plus, malgré le séisme, et « son impact émotionnel », très peu sont les touristes qui ont trouvé nécessaire de dire « au revoir » à la cité. « Les visiteurs étrangers qui sont là n’ont qu’une seule envie : rester et profiter de la ville. D’ailleurs, ceux-ci sont là parce qu’ils aiment le Maroc, et ils ont décidé de rester pour apporter une sorte de solidarité, tout en profitant de leur séjour à Marrakech », affirme le SG de la FNIH.


Et la meilleure preuve de la résilience des opérateurs touristiques de la ville, selon lui, est la poursuite des préparatifs pour accueillir les assemblées générales de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), prévues en octobre prochain, et qui devraient attirer quelque 14 000 conférenciers.


« Marrakech est en train de se préparer pour abriter cet événement majeur. Ce qui ressort de cela c’est que le Maroc est un État fort : malgré la mobilisation générale pour secourir les victimes du séisme, les travaux continuent au même temps et les préparatifs ne se sont pas arrêtés », étaye-t-il.


Ainsi, face à l’adversité, « l’ensemble des professionnels maintiennent le même courage, car la meilleure façon d’aider notre pays est justement de poursuivre l’activité  », ajoute, pour sa part Hamid Bentahar, soulignant que « c’est une catastrophe naturelle, qui peut survenir n’importe quand dans n’importe quel pays. Les Marocains, comme toujours, continuent de faire preuve de force et de solidarité ».

 

Une activité touristique normale

Notre premier interlocuteur, ainsi que Bentahar indiquent que « l’activité touristique reprend petit à petit son rythme, alors que la ville retrouve un rythme de vie plutôt normal ». Une reprise, « sur fond de deuil », mais « nécessaire », souligne-t-on.


D’après les récits des opérateurs contactés par Le Desk, « une ambiance normale, bien que teintée de tristesse  » s’est réinstallée le lendemain du sinistre. « Les visiteurs profitent toujours de leur séjour en toute tranquillité, alors que tout le monde fait preuve de solidarité, surtout avec les personnels qui ont perdu des membres de leurs familles, mais aussi avec l’ensemble des populations touchées  », ajoutent ces sources.


Au-delà des établissements hôteliers, dans les ruelles de la ville, dans les souks, dans les cafés et les restaurants, les touristes ont afflué de « façon assidue » durant le week-end, précisent encore nos sources. C’est ce que confirme à son tour, Imane Rmili, présidente de la Fédération Nationale des restaurateurs touristiques (FNRT) : « Nous sommes profondément émus par le séisme qui a touché notre pays certes, mais, mis à part un certain nombre de restaurants touchés dans la médina, ceux de la ville sont opérationnels et continuent d’accueillir et rassurer les clients étrangers présents sur Marrakech ».


Pour cette professionnelle du tourisme, la poursuite des prestations pour accueillir l’ensemble des visiteurs dans les meilleures conditions possibles, est une « responsabilité ». D’autant plus, « rassurer nos clients internationaux et à leur garantir un service chaleureux et attentionné, même en ces temps difficiles, fait partie intégrante de notre identité nationale ».

 

C’est donc dans cet esprit, que l’ensemble des professionnels se sont mis à la disposition de leurs clients, afin de garantir la continuité des activités. Une poursuite des efforts dans des conditions difficiles qui ne passe pas inaperçue. Un des touristes français séjournant à Marrakech, qui n’a aucune intention d’interrompre son voyage témoigne : « le Maroc est un pays qui nous est très cher, et où on est toujours bien accueillis », partage-t-il, soulignant qu’« en ces moments difficiles, l’attitude des professionnels est la manifestation ultime de la force d’esprit et des valeurs des Marocains  ».


Soutenir le Maroc « en le visitant »

Au niveau des aéroports du royaume, « le trafic s’est poursuivi de façon normale, et aucune perturbation majeure n’a eu lieu », fait savoir Bentahar. Les visiteurs, et contrairement, à ce qu’ont rapporté certains médias, ne se sont donc pas précipités vers les aéroports pour fuir le pays.


« Les professionnels se sont tournés vers les autorités de la ville, qui ont à leur tour rassuré et les habitants et les voyageurs », insiste ce responsable, soulignant que « dans l’ensemble des structures, les touristes ont été encadrés et accompagnés par le personnel tout au long de la soirée du vendredi, et cette mobilisation se poursuit à ce jour ».


Le président du CRT, s’attend à ce que la ville, et le Maroc en général, accueillent davantage de nouveaux visiteurs dans les semaines à venir. « Nous monitorons la situation en collaboration avec nos partenaires internationaux. Ceux-ci se déploient afin de rassurer leurs citoyens  ».


Message diffusé par l’ensemble des acteurs nationaux et leurs partenaires internationaux : « La meilleure manière de soutenir le Maroc est de le visiter », fait savoir Bentahar.


C’est d’ailleurs le message qui a été véhiculé par plusieurs opérateurs touristique étrangers au Maroc, dont Laurence : « le fait de propager la peur ne peut que nuire davantage au pays. Les populations locales ici comptent depuis toujours sur les activités touristiques. Le besoin est encore plus important maintenant et donc il faut que les voyageurs continuent de se rendre à Marrakech », expique-t-elle.


Le même message a été porté par Vanessa Branson, sœur du fameux milliardaire Richard Branson, et dont la famille possède plusieurs hôtels au Maroc, et à Marrakech. « Bien qu'un certain nombre de bâtiments anciens aient été endommagés, le cœur fondamental de la ville, tout comme ses habitants, est robuste  », a-t-elle souligné dans une interview au Times.


« Il n'y a aucune raison de ne pas visiter Marrakech maintenant », exhortant les visiteurs à maintenir et poursuivre leurs projets de vacances au royaume, puisque c’est le meilleur moyen de soutenir le pays. « Mon message est le suivant : n'annulez pas vos vacances. Vous viendrez dans un pays où la véritable résilience et la beauté des gens brillent malgré la crise  », a-t-elle ajouté.


En Espagne aussi, les agences de voyage ont rassuré leurs clients. Dans un communiqué diffusé samedi, la Confédération espagnole des agences de voyages (CEAV) a affirmé que « les opérations prévues pour voyager au Maroc sont maintenues ». Pour ce qui est des visiteurs déjà présents au royaume, la même source assure que « tous ces voyageurs sont pris en charge et informés », alors que « l’activité touristique se poursuit normalement ».

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