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ReportageReconstruire après le séisme d’Al Haouz, les architectes et experts se portent volontaires

18.09.2023 à 01 H 12 • Mis à jour le 18.09.2023 à 08 H 39 • Temps de lecture : 3 minutes
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Après le drame du séisme ayant frappé le Haut-Atlas, les architectes et experts se mobilisent pour sauver certains monuments et aussi apporter leur aide aux sinistrés, dont les habitations se sont écroulées ou sont désormais inhabitables. Le Desk les a suivis dans leur première mission, à la symbolique localité de Tinmel

Le séisme survenu le 8 septembre au Maroc a endommagé plusieurs monuments historiques à Marrakech, Taroudant, Tinmel ou encore Ouarzazate, selon un premier bilan dressé par les experts de l’Unesco. Outre ces sites-là, plusieurs habitations se sont effondrées ou menacent ruine, laissant plusieurs milliers de Marocains sans toit, avec l’hiver qui approche à grand pas.


Les travaux de reconstruction et de sauvegarde sont colossaux, mais des architectes, ingénieurs et spécialistes se sont organisés pour apporter leur soutien. Le Desk s’est rendu, le 15 septembre, à la première réunion d’urgence des membres de l’association Turath, dédiée à la préservation du patrimoine matériel et immatériel de la ville de Marrakech.


L’architecte et présidente de l’association, Saod Belkeziz, explique la démarche bénévole de ses adhérents pour soutenir les efforts de l’État. « Nous voulons aider l’état dans ce chantier colossal, en leur soumettant des suggestions et notre expertise de façon bénévole. Nous avons des architectes, ingénieurs et des bureaux de contrôle qui sont prêts à se porter volontaire », souligne-t-elle.


« Nous voudrions d’abord envoyer nos experts pour évaluer les dégâts et sécuriser les bâtiments pour éviter tout accident, avant d’activer toute aide », suggère l’architecte.



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C’est d’ailleurs la mission qu’a effectué l’Ordre national des architectes ainsi qu’un ensemble d’experts le lendemain même à Tinmel au pied de la mosquée du même nom, elle aussi complètement détruite et qui nécessitera une reconstruction. Sur place où nous étions également, les experts relèvent plusieurs dangers, notamment le fait que les zones sinistrées ne soient pas encore sécurisées, nous confie l’architecte Karim Rouissi. « Il faudra à un certain moment fermer l’accès aux populations pour ne laisser rentrer que les autorités et les techniciens spécialisés », ajoute-t-il.


Pire encore, les architectes alertent également sur l’emplacement de certaines tentes qui accueillent provisoirement des habitants et qui ne devraient pas être installées dans des lits d’un cours d’eau ou dans des zones qui peuvent connaître des éboulements de terrain.


Ces experts ont déjà effectué des visites à Marrakech, mais se rendre dans les douars les plus reculés est primordial, afin de dégager une méthodologie spécifique, poursuit Karim Rouissi.


Tirer des enseignements d’Al Hoceima

Lors de ces visites, des architectes venus de Nador et d’Al Hoceima ont également fait le déplacement. « Je suis bouleversé par les scènes que l’on voit et qui nous rappellent celles d’Al Hoceima en 2004, où il y avait comme ici plusieurs zones inaccessibles », nous confie Mohamed Cheikh, président du Conseil régional de l'Ordre des architectes de Nador.


La zone sinistrée est très vaste, « pour tout reconstruire, l’état et les architectes devront travailler main dans la main », plaide notre interlocuteur, pour qui « désormais tout le Maroc est en zone rouge, alors qu’autrefois on ne craignait des tremblements de terre qu’à Al Hoceima ou encore Agadir ».


Dans ce sens, comme à Al Hoceima, « il faudrait impérativement que cette région et toutes les autres répondent au Règlement de construction parasismique RPS 2000 », qui définit « la méthode d’évaluation de l’action sismique sur les bâtiments à prendre en compte dans le calcul des structures et décrit les critères de conception et les dispositions techniques à adopter pour permettre à ces bâtiments de résister aux secousses sismiques ».


L’architecte plaide également pour la généralisation des cartes d’aptitude concernant les risques d’éboulement, d’inondation ou de tremblements de terre. Ces cartes avaient déjà été octroyées à certains après le tremblement de terre à Al Hoceima. A l’époque, le Maroc avait été le premier en Afrique à mettre en place cette certification qu’il faut démocratiser, affirme Mohamed Cheikh.


L’association Turath prévoit de mettre en place une plateforme pour permettre aux spécialistes, même étrangers, d’entamer le dialogue et d’échanger leur expertise pour entamer ce grand chantier auquel ils voudraient contribuer.

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