Propulsion véliqueLe Français Airseas inaugure à Dakhla son Centre d’essais pour la décarbonation du transport maritime

Le Centre d’essais et de recherche d’Airseas, une entreprise française spécialisée dans le développement de technologies éoliennes pour la propulsion maritime, a été inauguré, mercredi à la commune d'El Argoub (60 km de Dakhla), marquant une étape clé dans la décarbonation du transport maritime mondial.
Mobilisant un investissement de 50 millions de dirhams (MDH), ce Centre qui s'étend sur 80 Ha, dispose d'installations avancées pour tester et optimiser le Seawing, une aile automatisée de 1 000 m², conçue pour réduire la consommation de carburant des navires de 20 %.
Dakhla, spot réputé pour la pratique du kite-surf et de la planche à voile a été choisi par la start-up fondée en 2016 par d’anciens ingénieurs aéronautiques d’Airbus en raison de la constance des vents tout au long de l’année,
Ce système innovant traction automatisées pour navires utilise un pilotage automatisé par intelligence artificielle pour optimiser la trajectoire et maximiser l'efficacité, d’autant plus que son installation est rapide et adaptable à divers types de navires.
Un hangar de 2 400 m²
Le site comprend un hangar de 2 400 m², avec des ateliers mécaniques et électroniques, ainsi qu'un Centre de commande simulant les conditions de navigation.
Dans une déclaration à la presse, le directeur général du Centre régional d’investissement (CRI) de Dakhla-Oued Eddahab, Mounir Houari, a souligné que ce projet a créé environ 30 emplois directs, faisant observer que « la région connaît une forte demande en termes de projets relatifs aux énergies renouvelables, qui auront un impact positif sur le développement économique local ».
Pour sa part, le président et CEO d’Airseas, Masao Nakayama, a indiqué que la région de Dakhla-Oued Eddahab a été le meilleur choix pour la concrétisation de ce projet innovant, eu égard ses conditions climatiques favorables, notant que cette région a tous les atouts pour promouvoir un développement vert et durable.
Réduire de 20 % la consommation de carburant
De son côté, le directeur du projet Airseas Maroc, Adrien Fortin, a indiqué que la création de ce site a pour objectif d'en faire un centre d’essai pour notre produit Seawing, afin de continuer à le tester et à l'améliorer pour atteindre notre objectif qui consiste à réduire de 20 % la consommation de carburant des navires.
Ont notamment pris part à la cérémonie d'inauguration de ce Centre d'essai, le secrétaire général de la province d’Oued Eddahab, Mohamed Dahbi, les élus et les consuls généraux de plusieurs pays à Dakhla, ainsi que des opérateurs économiques marocains et étrangers.
La start-up française de propulsion éolienne Airseas basée au quartier portuaire de Chantenay à Nantes avait démarré la construction de ce nouveau centre de recherche et développement au Maroc en septembre dernier pour poursuivre le développement de son système de cerf-volant Seawing.

Le site doit permettre d'éprouver son système vélique dans différentes conditions de vent, de séquencer les tests plus fréquemment et d'affiner la dynamique de vol et la puissance de traction.
Le hangar et le banc d'essai avancé de Dakhla permettront à l'entreprise d'œuvrer à la production à grande échelle de la technologie, prévue en 2025, en fournissant un espace pour tester son cerf-volant et ses composants individuels dans une zone avec un flux continu de vents stables.
Les tests dans le nouveau centre auront lieu sur terre et en mer, la société affirmant que Dakhla a été choisi pour permettre à Airseas d'effectuer quotidiennement une série d'essais.
Le Seawing est un grand cerf-volant qui vole à 300 m au-dessus du niveau de la mer pour assurer la propulsion éolienne des navires et réduire la charge du moteur principal afin de diminuer la consommation de carburant et donc les émissions de gaz à effet de serre.
Aujourd’hui selon l’Organisation Maritime Internationale (OMI), 9 produits sur 10 transitent par voie maritime. Si le transport maritime est aujourd’hui responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre, ce chiffre pourrait atteindre les 17 % en 2050 si aucune solution n’est mise en place.1 Et pourtant en juillet dernier, l’OMI a adopté une stratégie révisée pour réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes internationaux d‘ici 2050.
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