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HCPCrise de l’emploi en 2024 : des créations de postes insuffisantes face à la hausse du chômage

03.02.2025 à 07 H 16 • Mis à jour le 03.02.2025 à 07 H 16 • Temps de lecture : 6 minutes
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Le chômage a continué sa hausse en 2024, passant à 13,3% contre 13% une année auparavant. En cause : une destruction massive de l'emploi rural, avec la succession des épisodes de sécheresse. La création de 162 000 postes « exclusivement » en milieu urbain n'a ainsi pas permis de compensé cette perte. Les détails

L’année 2024 s’est clôturée, avec une crise de l’emploi qui persiste, alors que le taux de chômage a continué de grimper. C’est ce qui ressort de la dernière note d’information du Haut-Commissariat au plan relative à la situation du marché du travail au titre de l’année dernière.


Si l’économie a pu créer au cours de cette période de nouveaux postes d’emploi, inversant la tendance observée en 2023, cela n’a cependant pas été suffisant pour atténuer l’hémorragie de l’emploi rural, sur fond de conditions climatiques défavorables et de la sécheresse, selon les explications du gouvernement.


80 000 postes détruits en milieu rural

Entre l’année 2023 et 2024, l’économie nationale a créé 82 000 postes d’emploi, résultat d’une augmentation de 162 000 postes en milieu urbain et d’une diminution de 80 000 en milieu rural, après avoir perdu 157 000 postes une année auparavant, indique le HCP. La création de l’emploi aurait ainsi concerné « exclusivement » le milieu urbain.


Par type d’emploi, 177 000 postes d’emplois rémunérés ont été créés, résultat d’une création de 157 000 postes en milieu urbain et de 20 000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a, quant à lui, connu une baisse de 95 000 postes, due au recul de ce type d’emploi en milieu rural de 100 000 postes et d’une augmentation de 5 000 postes en milieu urbain. Le secteur des services a contribué à la création de 160 000 postes d’emploi, celui de l’industrie 46 000 postes, celui des BTP 13 000 postes, alors que l’agriculture, forêt et pêche a perdu 137 000 postes.


Le taux d’activité a quasi-stagné entre 2023 et 2024, passant de 43,6 % à 43,5 %. Par milieu de résidence, ce taux a baissé de 0,8 point en milieu rural, passant de 47,3 % à 46,5 % et augmenté de 0,2 point en milieu urbain, passant de 41,8%à 42 %. Il a augmenté de 0,1 point parmi les femmes, s’établissant à 19,1 %,et diminué de 0,4 point parmi les hommes (68,6 %), fait savoir la même source.


De son côté, le taux d’emploi a reculé de 38 % à 37,7 % au niveau national (-0,3 point), enregistrant une baisse de 1 point en milieu rural, passant de 44,3 % à 43,3 %, et une légère hausse de 0,1 point en milieu urbain, passant de 34,8 % à 34,9 %. Ce taux a baissé de 0,4 point pour les hommes et de 0,2 point pour les femmes.


Une population active urbaine et masculine

En 2024, sur les 10 673 000 actifs occupés, 38,2 % d’entre eux résident en milieu rural et 20,6 % sont de sexe féminin. Les jeunes âgés de 15 à 34 ans constituent 34 % du volume total de l’emploi (8 % pour les 15 à 24 ans et 26 % pour les 25 à 34 ans). Près de 48 % des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 32,9 % ont un diplôme moyen et 19,1 % un diplôme supérieur.


Le secteur des services emploie 49,4 % des actifs occupés, suivi de l’agriculture, forêt et pêche avec 26,3 %. L’industrie, contribue, de son côté, pour 12,6 %. Le secteur des BTP emploie, quant à lui, 11,6 % des actifs occupés.  Près de 6actifs occupés sur 10 en milieu rural (61,7 %) exercent dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche, et de deux tiers des actifs occupés citadins (67 %) travaillent dans le secteur des services.


L'emploi salarial concerne près de 6 actifs occupés sur 10 (59,9 %). Il reste plus fréquent parmi les femmes citadines actives occupées avec 84,8 % contre 66,8 % parmi leurs homologues hommes. Les indépendants, quant à eux, représentent 26,5 % des actifs occupés, 30 % parmi les hommes et 13,3 % parmi les femmes. Les aides familiales représentent 9,5 %, avec une forte concentration chez les femmes rurales (66,6 %). Le statut d'employeur représente 1,7 % de l’ensemble des actifs occupés.


Près de 10 % des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré, avec une proportion plus élevée chez les ruraux (22,7 %) que chez les citadins (2,2 %), et chez les femmes (26,4 %) que chez les hommes (5,8 %). Près de 12,1 % des actifs occupés exercent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 17,8 % en milieu rural et 8,6 % en milieu urbain.


Près de trois actifs occupés sur dix (30,6 %) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (42,4 % dans les villes et 11,7 % à la campagne). Les actifs occupés exerçant dans l’industrie enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé (49,2 %), suivis de ceux relevant du secteur des services (42,3 %), des BTP (13,2 %) et de l’agriculture, forêt et pêche (7,5 %). Au niveau national, 46,7 % des salariés bénéficient d’une couverture médicale assurée par l’employeur, dont 54,6 % en milieu urbain et 25,6 % en milieu rural, 63,7 % parmi les femmes et 42,4 % parmi les hommes.


Plus de la moitié des salariés (52 %) disposent d'un contrat formalisant leur relation avec l'employeur. Plus du quart (27,5 %) disposent d'un contrat à durée indéterminée, 15,2 % d'un contrat à durée déterminée et 9,2 % d’un contrat verbal.


Le taux du chômage grimpe à 13,3 %

Entre 2023 et 2024, le nombre de chômeurs a augmenté de 58 000 personnes, passant de 1 580 000 à 1 638 000 chômeurs, ce qui correspond à une hausse de 4 %. Cette hausse est la conséquence d’un accroissement de 42 000 chômeurs en milieu urbain et de 15 000 en milieu rural. Le taux de chômage est ainsi passé de 13 % à 13,3 % (+0,3 point), indique le HCP.


Le taux de chômage a augmenté de 1,1 point parmi les femmes, de 18,3 % à 19,4 % et de 0,1 point parmi les hommes, passant de 11,5 % à 11,6 %. Il est passé de 6,3 % à 6,8 % (+0,5point) en milieu rural et de 16,8 % à 16,9 % en milieu urbain (+0,1 point). En outre, cette hausse a concerné l’ensemble des catégories d’âge. Ainsi, le taux de chômage est passé de 35,8 % à 36,7 % (+0,9 point) parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, de20,6 % à 21 % (+0,4 point) pour les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 7,4 % à 7,6 % (+0,2 point) pour celles de 35 à 44 ans, et de 3,7 % à 4 % pour celles de 45 ans et plus (+0,3 point).


Selon le diplôme, le taux de chômage a connu une quasi-stagnation (-0,1 point) parmi les diplômés, passant de 19,7 % à 19,6 %, et une hausse de 0,3 point parmi les personnes n’ayant aucun diplôme, passant de 4,9 % à 5,2 %. Ce taux a enregistré les hausses les plus importantes parmi les titulaires de diplômes en qualifications professionnelle (+1,5 point avec un taux de 23,9 %), suivis des titulaires des diplômes de l'enseignement secondaire qualifiant (+1,3 point avec un taux de 24,6 %).


Par ailleurs, au cours de cette période, le chômage a été marqué par la hausse de la proportion des personnes récemment en chômage, souligne le HCP. La part des personnes en situation de chômage depuis moins d’un an s'est élevée de 33,3 % à 37,1 %. Ainsi, la durée moyenne de chômage est passée de 32 mois à 31 mois. D’un autre côté, 30 % des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement et 25,6 % suite à l’achèvement des études.


Par ailleurs, 50,7 % des chômeurs sont des chômeurs ayant déjà travaillé, dont près de 80 % de ces chômeurs résident en milieu urbain, plus de trois quarts sont des hommes (77,5 %) et plus de la moitié d’entre eux sont des jeunes âgés de 15 à 34 ans (57,5 %). Près de 7 chômeurs ayant déjà travaillé sur 10 (72 %) ont un diplôme, 45,2 % de niveau moyen et 26,8 % de niveau supérieur. En outre, 85,8 % de ces chômeurs étaient des salariés et 12,8 % des auto-employés. Près de 55,6 % exerçaient dans le secteur des services, 17,7 % dans les BTP et 15,7 % dans l’industrie.


Le volume du sous-emploi est, de son côté, passé, durant la même période, de 1 043 000 à 1 082 000personnes au niveau national, de 560 000 à 585 000 en milieu urbain et de 483 000 à 496 000 en milieu rural. Le taux de sous-emploi a ainsi augmenté de 9,8 % à 10,1 % au niveau national, de 8,7 % à 8,9 % en milieu urbain et de 11,6 % à 12,2 % en milieu rural.

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