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Balise des marchés« Choc Trump » sur la Bourse de Casablanca : le MASI en chute libre

08.04.2025 à 01 H 40 • Mis à jour le 08.04.2025 à 13 H 38 • Temps de lecture : 3 minutes
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L'annonce par Donald Trump, de l'imposition de nouvelles taxes douanières a secoué les marchés financiers mondiaux. Le Maroc, bien que moins touché que d'autres nations, n'a pas été épargné. Ces mesures ont eu des répercussions notables sur la Bourse de Casablanca, en particulier sur son indice phare, le MASI, qui a enregistré l'une de ses pires séances historiques

Depuis la roseraie de la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé l'instauration de droits de douane réciproques sur les importations des pays du monde entier, affirmant que cette politique vise à rétablir l'équilibre commercial et à favoriser la réindustrialisation des États-Unis. Ces nouvelles taxes s'appliquent en deux temps : d'abord une taxe universelle de 10 % sur toutes les importations dès le 5 avril 2025, puis des droits majorés, notamment 34 % pour la Chine et 20 % pour l'Union européenne, à partir du 9 avril 2025.


Bien que le Maroc fasse partie des pays relativement épargnés avec une taxe de 10 %, la méthode de calcul des droits reste très controversée. L'administration américaine a utilisé une règle de trois, divisant le déficit commercial bilatéral par le montant des exportations des pays vers les États-Unis, sans véritable logique économique. Cette approche a provoqué de vives réactions à l'international. Par ailleurs, bien que Washington ait déclaré ne pas vouloir renégocier l'ALE avec le Maroc, comme révélé par Le Desk, certaines taxes sont appliquées sur des produits malgré la couverture de l'accord, révélant des incertitudes dans la continuité de sa mise en œuvre.


Les acteurs économiques et surtout dans l'opposition politique au  Maroc ont exprimé leurs inquiétudes face à ces nouvelles barrières tarifaires. Le groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) a sollicité une réunion avec le ministre de l'Industrie et du Commerce pour évaluer les conséquences potentielles sur l'économie nationale. Les secteurs exportateurs, notamment le textile, les agrumes et les produits de la mer, pourraient être particulièrement affectés.


Chute historique du MASI

La Bourse de Casablanca a connu une séance particulièrement tumultueuse le 7 avril 2025. Dès l'ouverture, le MASI a affiché une baisse de 3,17 %, s'établissant à 16 687,03 points, avec un volume d'échanges de 58,88 millions de dirhams (MDH) sur le marché central. Cette tendance baissière s'est accentuée au fil de la journée, l'indice atteignant une perte de 4 % en seulement quinze minutes après le début des échanges, reflétant une nervosité accrue des investisseurs face aux tensions commerciales internationales. En clôture, le MASI a enregistré une baisse de 5,64 %, terminant à 16 260,30 points, ce qui en fait la quatrième pire performance quotidienne de son histoire. La capitalisation boursière a fondu de près de 49,7 milliards de dirhams (MMDH) en une seule séance, avec un volume global échangé sur le marché central de 917 MDH, bien au-dessus de la moyenne.


Les valeurs les plus touchées

Parmi les valeurs les plus touchées, Alliances a enregistré une chute de 9,99 %, clôturant à 479,75 dirhams (DH), tout comme Delta Holding et Stroc Industrie qui ont également chuté de 9,99 %, atteignant respectivement 72,01 DH et 55,76 DH. Disty Technologies a perdu 9,98 %, se stabilisant à 278,15 DH, tandis que Résidences Dar Saada a reculé de 9,97 %, pour finir à 100,70 DH. SMI a également enregistré une baisse de 9,97 %, se positionnant à 1 986 DH. Les grandes capitalisations n'ont pas été épargnées non plus. Maroc Telecom a vu son titre reculer de 7,32 %, clôturant à 107 DH. Attijariwafa bank a perdu 4,22 %, à 646,50 DH. Bank of Africa a reculé de 2,56 %, à 190 DH, tandis que BCP a enregistré une baisse de 1,13 %, atteignant 272 DH. Cette chute traduit l'inquiétude des investisseurs concernant l'impact des nouvelles taxes sur les entreprises marocaines exportatrices et, plus largement, sur l'économie nationale.


Les effets des taxes douanières américaines se sont fait sentir bien au-delà du Maroc. Les principales places boursières mondiales ont connu des baisses significatives. Par exemple, la Bourse de Paris a chuté de 4,78 %, tandis que Francfort et Londres ont respectivement reculé de 4,13 % et 4,38 %. Ces chiffres illustrent l'ampleur de la réaction des marchés financiers face aux tensions commerciales croissantes.


Face à cette situation, « il est crucial pour le Maroc de diversifier ses partenariats commerciaux afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du marché américain », fait savoir un analyste du marché de la place. « Renforcer les relations avec l'Union européenne, l'Afrique subsaharienne et l'Asie pourrait offrir de nouvelles opportunités pour les exportateurs marocains. Par ailleurs, une évaluation approfondie des secteurs les plus vulnérables permettra d'adopter des mesures d'accompagnement adaptées pour soutenir les entreprises affectées », défend-t-il.


Les nouvelles taxes douanières imposées par les États-Unis « ont mis en évidence la fragilité des relations commerciales internationales et l'importance pour le Maroc de renforcer sa résilience économique face aux chocs externes », ajoute notre interlocuteur : la réaction immédiate et prononcée de la Bourse de Casablanca « souligne l'importance de rester vigilant face aux évolutions géopolitiques influençant les marchés ».

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