ConjonctureHCP : tirée par les activités non agricoles, la croissance s’est établie à 3,8% en 2024

Les activités non agricoles ont continué à tirer la croissance de l’économie marocaine en 2024, face au repli des activités agricoles sous les effets la sécheresse. C’est ce qui ressort de l’arrêté des comptes nationaux au titre de l’année précédente, publié par le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Avec une hausse en volume de 4,5 % de la valeur ajoutée des activités non agricoles, conjuguée à une baisse de 4,8 % des activités agricoles, le produit intérieur brut (PIB) s’est accru de 3,8 % en 2024, en progression par rapport au taux de 3,7 % enregistré une année auparavant.
Cette croissance, portée par la demande intérieure et une hausse de 7,5 % du volume des impôts nets des subventions sur les produits, s'est réalisée dans un contexte marqué par une forte inflation et un creusement du besoin de financement de l'économie nationale, fait savoir le HCP.
Une croissance tirée par les secteurs secondaire et tertiaire
En volume, la valeur ajoutée du secteur primaire a enregistré une baisse de 4,5 % en 2024 après une hausse de 1,8 % l’année précédente. Selon le HCP, la performance limitée du secteur primaire s’explique par le recul de la valeur ajoutée des principales activités, avec le recul de 4,8 % de celles agricole et le net ralentissement de la pêche, dont la croissance est passée de 6,9 % à 2,6 %.
Si, globalement, la valeur ajoutée non agricole a enregistré une évolution positive, celle-ci a été tirée par le secteur secondaire qui a réalisé une progression notable, passant de 0,8 % à 4,2 % en 2024. Cette performance est le résultat de la hausse des valeurs ajoutées des principales industries, dont d’extraction (+13 % au lieu d’une baisse de 4,2 % en 2023), du bâtiment et travaux publics (+5 %, au lieu de 0,3 %), de celle manufacturière (+3,3 % au lieu de 3,1 %) et puis de l’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets (+2,6 % au lieu d’une baisse de 10,6 %).
Le secteur tertiaire a en revanche vu sa croissance ralentir, avec sa valeur ajoutée passant de 5 % en 2023 à 4,6 % en 2024. Cette évolution résulte principalement du ralentissement des activités de l’hébergement et la restauration à 9,6 % au lieu de 23,5 % il y a une année, de celles de la recherche et développement et des services rendus aux entreprises à 4,2 % au lieu de 6,8 %, ainsi que des activités d’information et de communication dont la valeur ajoutée a évolué de 3 % au lieu de 5,2 %.
Les autres activités du secteur ont quant à elles connu des hausses de leurs valeurs ajoutées se situant à 7,4 % pour le transport et entreposage, à 7,3 % pour les services financiers et assurances, à 4,1 % pour le commerce et la réparation de véhicules, à 6,6 % des services de l’éducation, de la santé et action sociale et à 4,1 % pour les services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale.
Hausse des prix, mais amélioration de la demande intérieure
Aux prix courants, le PIB a connu une augmentation de 7,9 % durant l’année 2024 au lieu de 11 % en 2023, dégageant ainsi une hausse du niveau général des prix de 4,1 %.
En parallèle, la demande intérieure a augmenté de 5,8 % en 2024 au lieu de 4,9 % en 2023 contribuant, ainsi, positivement à la croissance économique nationale de 6,3 points au lieu de 5,4 points une année auparavant. C’est ainsi que les dépenses de consommation finale des ménages et des ISBLSM ont connu une hausse de 3,4 % au lieu de 4,8 %, avec une contribution à la croissance de 2,1 points au lieu de 3 points, explique le HCP.
De son côté, l’investissement brut (formation brute de capital fixe, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a connu un taux d’accroissement de 10,9 % contre 4,3 % en 2023, contribuant ainsi à la croissance de 3,2 points au lieu de 1,3 point. Le taux d’accroissement de la consommation finale des administrations publiques, de sa part, a affiché une augmentation de 5,6 % au lieu de 6,1 %, avec une contribution positive à la croissance de 1 point au lieu de 1,2 point l’année précédente.
Le poids négatif des échanges extérieurs
Au niveau des échanges extérieurs, les importations ont augmenté de 11,6 % au lieu de 9,5 %, avec une contribution négative à la croissance de 5,9 points au lieu d’une contribution négative de 5,3 points l’année dernière.
Les exportations de biens et services, de leur côté, ont affiché une hausse de 8 % au lieu de 7,9 %, contribuant à la croissance de 3,4 points en légère baisse de 0,1 point par rapport à 2023. Dans ce cadre, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative de 2,5 points au lieu d’une contribution négative de 1,8 point une année auparavant.
Aggravation du besoin de financement
Avec une augmentation du PIB aux prix courants de 7,9 % au lieu de 11 % l’année passée et une hausse de 4,9 % des revenus nets reçus du reste du monde au lieu de 1,2 %, le revenu national brut disponible a connu un ralentissement de son évolution passant de 10,2 % en 2023 à 7,7 % en 2024.
Compte tenu de la hausse de 6,3 % de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 8,6 % enregistrée une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 28,9 % du PIB au lieu de 28 %.
Avec un niveau d’investissement brut représentant 30,1 % du PIB au lieu de 29,0 %, le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi aggravé passant de 1 % du PIB en 2023 à 1,2 % en 2024.
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