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Moyen-OrientSixième jour de guerre : Israël frappe Téhéran, l’Iran riposte et la diplomatie s’agite

19.06.2025 à 01 H 57 • Mis à jour le 19.06.2025 à 01 H 57 • Temps de lecture : 4 minutes
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Un incendie à proximité de dépôts pétroliers iraniens à Shahran, au nord-ouest de Téhéran après des frappes israéliennes. Crédit : Atta Kenare/AFP
Les tensions entre Israël et l’Iran ont franchi un nouveau seuil ce 18 juin, avec une série d’attaques israéliennes visant la région de Téhéran, tandis que la République islamique affirme avoir répliqué par des tirs de missiles hypersoniques. L’escalade militaire alarme la communauté internationale, qui tente de raviver la voie diplomatique pour éviter une conflagration régionale

Au sixième jour d’un conflit aux allures de guerre ouverte, plusieurs explosions ont retenti dans l’après-midi dans la région de Téhéran. L’armée israélienne a revendiqué de nouvelles frappes ciblant, selon ses dires, des « cibles militaires » dans les environs de la capitale iranienne. Parmi celles-ci, elle affirme avoir « détruit le quartier général de la sécurité intérieure du régime iranien » et mené une attaque contre les abords du siège de la police iranienne. Ces attaques marquent une intensification notable dans la stratégie israélienne, désormais centrée sur des infrastructures sécuritaires névralgiques de la République islamique.


En début de soirée, l’armée israélienne a déclaré avoir détecté des tirs de missiles depuis le territoire iranien. La télévision d’État iranienne a affirmé que des missiles hypersoniques avaient été lancés en représailles, sans toutefois fournir de précisions sur les cibles ou les dégâts causés.


Sur le terrain diplomatique, les signaux sont contradictoires. Le président américain Donald Trump, interrogé sur une possible implication militaire directe des États-Unis, a entretenu le flou : « Je vais peut-être le faire, peut-être pas ». Il a en revanche assuré que l’Iran aurait « pris contact » avec les États-Unis en vue de négociations, une affirmation aussitôt démentie par Téhéran. Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, s’est exprimé dans une allocution télévisée particulièrement virulente, déclarant que « le peuple iranien ne se soumettra à personne » et mettant en garde Washington contre des « dommages irréparables » en cas d’intervention. Il a par ailleurs qualifié d’« inacceptable » l’appel de Trump à une « capitulation sans conditions ».

 

Poutine évoque « une solution » possible

 Le président russe, Vladimir Poutine, a estimé qu’une « solution » qui pourrait convenir à Israël et l’Iran, pays allié de la Russie, pouvait être « trouvée », assurant que les frappes israéliennes ne faisaient que « consolider » le soutien de la population iranienne au pouvoir.


« C’est une question délicate, et il faut bien sûr être très prudent, mais à mon avis, dans l’ensemble, une solution peut être trouvée », a-t-il déclaré lors d’un échange avec des représentants d’agences de presse étrangères au sujet d’une éventuelle issue diplomatique. « A l’heure actuelle, nous constatons qu’en Iran (…) il y a tout de même une consolidation de la société autour des dirigeants politiques du pays », a-t-il ajouté.


Donald Trump a estimé plustôt que le président russe devrait se concentrer sur le conflit en Ukraine avant de jouer, comme il le propose, les médiateurs dans le conflit entre Israël et l’Iran. « Je lui ai parlé hier et il a proposé de faire le médiateur, j’ai dit : “Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d’abord, OK ? Tu peux t’occuper de ça plus tard” », a dit le président américain pendant un échange avec des journalistes à la Maison Blanche.


Face à la menace d’un embrasement régional, l’Élysée a annoncé qu’une « initiative » diplomatique serait prochainement lancée pour « proposer un règlement négocié exigeant de nature à mettre fin au conflit ». Emmanuel Macron a également ordonné au ministère des Affaires étrangères de faciliter le départ des ressortissants français présents en Iran et en Israël. Plusieurs pays ont déjà organisé des opérations d’évacuation : les États-Unis préparent une évacuation volontaire depuis Israël, tandis que le Royaume-Uni a fait quitter le pays aux familles de ses diplomates.


Des sites nucléaires iraniens touchés

Sur le plan sécuritaire intérieur, l’Iran a quasiment suspendu l’accès à Internet sur l’ensemble de son territoire. Le ministère des Communications a justifié cette mesure par « la violation du réseau de communication national à des fins militaires par l’agresseur ». Cette décision s’inscrit dans une série de contre-mesures visant à limiter la circulation de l’information et à préserver les capacités de commandement.


L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait savoir que deux installations de production de centrifugeuses situées près de Téhéran avaient été touchées. Deux bâtiments ont été entièrement détruits, selon les informations recueillies par l’agence, qui a exprimé sa préoccupation quant aux risques de dissémination nucléaire en cas de nouvelles frappes sur des infrastructures sensibles.


L’escalade militaire a également mobilisé les capitales arabes. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Aaty, a mené ce mercredi une série d’entretiens téléphoniques avec ses homologues irakien, Fuad Hussein, saoudien, le prince Faisal ben Farhan Al Saoud, et bahreïni, Abdellatif ben Rachid al Zayani. Ces échanges ont porté sur les conséquences du conflit israélo-iranien sur la sécurité régionale. Selon un communiqué du ministère égyptien, les ministres ont exprimé leur volonté commune de « contenir l’escalade » et de « juguler les attaques croisées afin d’éviter l’expansion du conflit ».


Ils ont souligné l’importance de relancer les discussions autour du programme nucléaire iranien, gelées depuis des mois, et ont convenu d’intensifier leurs efforts diplomatiques conjoints pour mettre un terme à l’escalade actuelle.


Alors que la crainte d’un élargissement du conflit à l’ensemble du Moyen-Orient se précise, la fenêtre d’une désescalade par la négociation paraît encore fragile. Mais les appels à la retenue et aux initiatives diplomatiques se multiplient, signe que, malgré la violence des échanges, la guerre totale n’est peut-être pas encore inéluctable.

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