Le bloc notes de la rédaction
Mawazine 2024 : sonorités populaires égyptiennes, florilège de tarab, funk et trap
Le chanteur cairote Ahmed Saad a fait vibrer le public de la scène Nahda, le temps d'un spectacle émaillé de sonorités populaires égyptiennes qu'il a animé, samedi soir, dans le cadre de la 19ème édition du Festival Mawazine-Rythmes du Monde.
L’assistance, femmes et hommes, tous âges confondus, a interagi avec beaucoup d'enthousiasme aux chansons de l'artiste égyptien, qui a été accueilli dès son entrée sur scène par des acclamations, le tout dans la joie et la bonne humeur.
Avec son énergie débordante, l’artiste a entamé la soirée avec la chanson Al Moulouks, avant d'enchaîner, au grand bonheur de ses fans, avec son tube Al Youm al Hiloui Da, qui a reçu des millions de vues sur YouTube.
Outre les chansons populaires égyptiennes, l'audience a eu droit à Sabab Farhiti, un duo avec l'artiste syrienne Assala Nasri, qui a connu un grand succès.
L’artiste égyptien et son public marocain ont chanté en chœur d'autres morceaux choisis par ses fans. Né en 1981 au Caire, Ahmed Saad a grandi dans une famille d'artistes. Il a commencé sa carrière, en 2003, en sortant son premier album Achki Lmin. En 2007, il a sorti une série de Single qui ont grandement contribué à sa renommée.
Le chanteur syrien Badr Rami, virtuose des Qududs Halabiya (Chants d'Alep) et des Mouachahates, a gratifié, de son côté son public d'un florilège de mélodies et de partitions puisées dans le répertoire du patrimoine authentique du Tarab, le temps d'un spectacle au théâtre national Mohammed V.
Badr Rami, fils du célèbre violoniste syrien le maestro Mohamed Rami Zeitouni, a plongé l'audience dans une ambiance festive par sa voix de ténor, en interprétant de manière magistrale des chants inspirés du même style musical du grand Sabah Fakhri.
Entre Wahachtini, Ala Babi Waef Amarein, Nassam Alayna Lhawa ou encore Qol Lil Malihati, Badr Rami a envoûté les inconditionnels amateurs du Tarab, venus assister au spectacle de l'une des figures les plus éminentes de la scène musicale arabe contemporaine.
En parfaite symbiose, férus et fans ont eu le loisir de reprendre allègrement tous les titres interprétés par le chanteur, qui les a transporté dans un voyage unique à la redécouverte du répertoire musical syrien. Alternant partitions élaborées, paroles recherchées et mélodies pesées au trébuchet , l'artiste syrien, né au Maroc, aura démontré tout son maestria sur scène, en interprétant les chefs d’œuvre du Tarab des grands ténors de la musique arabe, comme Oum Kalthoum, Mohamed Abdelwahhab, Abdelhalim Hafed, Wadie Safi, et bien d'autres.
Artiste accompli, qui cultive le sens de naviguer avec aisance entre les différents styles musicaux, Badr Rami a donné, encore une fois, toute la mesure de son talent, en reprenant à sa manière La Bohème de Charles Aznavour. La chanson marocaine n'était pas en reste pour Badr Rami, qui se considère un « Marocain de cœur ». Et pour cause : l'ambassadeur des Mouwachahates a forcé l'admiration du public avec l'interprétation de Ya Bent Bladi du grand Abdessadek Chakara.
Pour finir en beauté, l'artiste, drapé des couleurs nationales, a entonné avec son public Sawt Lhassan, la chanson-culte chère au cœur de tous les Marocains. Sa manière à lui de témoigner son attachement au Maroc et à son peuple, sous un tonnerre d'applaudissements.
Porte-flambeau du Tarab alépin, Badr Rami contribue par sa voix, son âme et sa présence à la préservation de cet héritage musical ancestral. Il a débuté sa carrière à la fin des années 90, avant d'opter, sur les pas des grands ténors, pour un style noble qui a fait sa célébrité sur la scène artistique arabe contemporaine.
La scène OLM-Souissi a été le théâtre d’une performance musicale où le célèbre producteur et DJ américain Metro Boomin et l'artiste funk en vogue Dabeull se sont donné l’accolade, offrant des shows d'exception.
Dabeull, accompagné d'un groupe de musiciens et d’artistes, a ouvert le bal, emportant l’assistance dans un voyage musical vers son univers à la fois avant-gardiste et nostalgique avec une riche palette de mélodies et de grooves patiemment élaborés.
Reconnaissable à son look vestimentaire coloré inspiré des années 80 et ses lunettes de soleil, le « funky man », comme le surnomment affectueusement ses fans, a enflammé la scène en menant avec une main de maître ce premier spectacle.
Dès les premières notes, Dabeull a plongé le public dans une atmosphère musicale inédite aux rythmes funky et rétro. Grâce à la fluidité de ses transitions et la sophistication de ses arrangements, l'artiste a enchanté le public qui a afflué à la scène OLM-Souissi.
L'ambiance était à son paroxysme lorsque Metro Boomin, un des producteurs de rap américain moderne les plus influents, a fait son entrée sur scène, au grand bonheur de ses admirateurs qui ont eu droit à des spectacles débordant d'énergie.
L'artiste, connu pour ses collaborations avec les grands noms de l’industrie du rap, tels que Future, Travis Scott, 21 Savage, Migos ou encore The Weeknd, a ainsi gratifié le public d'une fête à ciel ouvert de rap et de trap, avec ses plus grands hits et collaborations, notamment Mask off, Too many nights, Bank account, Super hero, ou encore Creepin.
Tout au long de ce show époustouflant, le public est entré en interaction avec les tubes servis avec brio par cet artiste aux multiples facettes, qui a réuni tous les ingrédients d'une soirée réussie pour le grand plaisir des mélomanes de ce style musical.
Né en 1993 à Saint-Louis dans l'État du Missouri aux États-Unis, Metro Boomin est aussi un Beatmaker, connu pour son influence majeure dans le monde du hip-hop et de la musique trap.
Dabeull, lui, est reconnu internationalement comme le porteur de flambeau de la funk. Il a su remettre au goût du jour un son authentique, chaleureux et entièrement produit avec des synthétiseurs d’époque.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.