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Les trois grands séismes qui ont secoué le Maroc en moins d’un siècle

09.09.2023 à 17 H 17 • Mis à jour le 09.09.2023 à 21 H 39 • Temps de lecture : 5 minutes
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Alors que le pays déplore déjà plus de 1 000 morts, le bilan des pertes humaines et matérielles, engendrées par le séisme d’Al Haouz ne fait que s’alourdir. Ce n’est pas la première fois que le Maroc est confronté à un pareil sinistre. Ceux d'Agadir à d'Al Hoceima sont encore dans toutes les mémoires

Situé sur la ceinture sismique, le Maroc est exposé de facto à des tremblements de terre. Des centaines de secousses telluriques de différentes magnitudes sont enregistrées annuellement par l’Institut national de Géophysique. Bien que la majorité d’entre elles passent souvent inaperçues, certaines ont été d’importantes magnitudes provoquant de forts séismes et engendrant des pertes de vies et d’énormes dégâts.


C’est le cas d’ailleurs du séisme qui a frappé le pays dans la soirée du 8 septembre courant. D’une magnitude estimée à 7 sur l’échelle de Richter, ce dernier est l’un des plus forts qu’a connu le royaume. Son épicentre localisé dans la commune d’Ighil à la province d’Al Haouz, les secousses se sont fait ressentir dans la plus grande partie du territoire marocain.


Le bilan des pertes en vies humaines ne cesse de s’alourdir. A mi-journée de ce samedi déjà, le nombre des décès s’élevait à 1 037, alors que plus de 1 204 personnes, dont 721 se trouvent dans une situation critique, ont été blessées. Ce bilan risque de s’alourdir alors que les opérations de recherche et de secours se poursuivent.


Bilan du séisme à 19 h. infographie: Mohamed Mhannaoui / Le Desk


Et bien qu’aucun bilan des dégâts matériels ne soit encore établi, les images provenant aussi bien d’Ighlil et d’Imlil que d’autres localités d’Al Haouz montrent des zones entièrement rasées. Des sources sur place font également état d’ « importants » à « très importants » dégâts dans la ville de Marrakech et ses alentours.

Quand Al Hoceima fut frappée

Le 24 février 2004 à 2 heures 27  minutes, la terre trembla à Al Hoceima. Réveillés effrayés par ces secousses, les habitants de la ville quittèrent leurs domiciles pour se réfugier en plein air. Plusieurs d’entre eux perdirent la vie, d’autres furent blessés à différents degrés et une large partie d’entre eux ont perdu leurs habitations et leurs possessions.


D’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter cette catastrophe finira par ôter la vie à 629 morts, alors que 962 personnes ont été blessées à différents degrés. Le bilan des pertes humaines fut alors des plus lourds.


Ce fut également l’un des séismes les plus dévastateurs dans l’histoire du Royaume, laissant de grandes parties de cette ville du nord-est du pays totalement effacées.  D’après les estimations officielles, ce sont quelque 2 539 bâtiments qui ont été détruits.


L’épicentre de ce séisme a été situé à Aït-Kamara, à 19 km d’Al Hoceïma, à 8 kilomètres de profondeur. La première secousse a été suivie d’une centaine de répliques, dont deux particulièrement fortes durant la matinée du 25 février. Celles-ci se sont par la suite poursuivies durant des semaines.


Le séisme d’Agadir, le plus mortel de tous

Le 29 février 1960, frappée par un puissant séisme, la ville d’Agadir fut détruite. Bien que ce ne fut pas le plus puissant en termes de magnitude (estimée à 5,7 sur l’échelle de Richter), ce tremblement de terre fut l’une des catastrophes naturelles les plus mortelles de l’histoire contemporaine du Maroc, avec un bilan s’élevant à 12 000 morts. Environ  25 000 personnes, soit le tiers de la population de la région à l’époque, ont été blessés.


Ce séisme, notons-le, a été si puissant qu’il a provoqué un tsunami, compliquant davantage la situation dans cette ville côtière. Les écroulements enclenchés par le tremblement de terre ont à leur tour laissés la région détruite.


D’après des estimations, environ 60 % à 90 % des constructions d’Agadir ( et des localités avoisinantes) ont été détruites. Le coût des dégâts a alors été estimés entre 70 millions et 120 millions de dollars (M $).


Suite à ce drame, un programme de reconstruction de la ville fut lancé. La ville, telle qu’on l’a connaît aujourd’hui fut donc bâtie, un peu plus au sud de l’ancienne cité. Un investissement de quelque 45 M $ fut déployé dans ce cadre. Le Maroc bénéficia alors de l’aide de la France, de l’Espagne et des États-Unis.


Une solidarité dont ont aussi fait preuve ces alliés traditionnels du royaume, en plus d’autres pays, dont Israël, l’Italie, l'Ukrainel’Inde, ou encore l’Afrique du Sud, tous ayant exprimé leur disposition à soutenir le royaume en ces moments difficiles.  Plusieurs pays arabes, dont l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn, la Jordanie, la Libye et la Tunisie ont à leur tour exprimé leur condoléances et solidarité, se disant « aux côtés du Maroc », alors qu’il traverse cette tragédie.


Une solidarité internationale

Cette solidarité a même pu briser la glace de la crise que traversent le Maroc et l’Algérie, et dont les relations bilatérales ont été suspendue, à l’initiative unilatérale de l’Algérie. En effet, le pays voisin a ouvert son espace aérien, fermé aux vols en provenance du Maroc depuis 2021, pour le transport des blessés et des aides humanitaires. La présidence du pays a par ailleurs exprimé sa disponibilité à fournir des aides au Maroc.


Au niveau continental aussi, les condoléances des pays et leaders africains se sont également succédées. En outre, plusieurs organisations internationales ont exprimé leur intention de se mobiliser pour soutenir le royaume.


A l’heure de l’écriture de ces lignes, les efforts se poursuivent pour retrouver et sauver les survivants coincées sous les décombres et exhumer les corps des victimes ayant perdu la vie. Il est à signaler que les équipes de secours ont été empêchées, par les écroulements, ainsi que par les dommages survenus au niveau des voies routières, d’accéder à plusieurs des localités touchées durant la nuit du vendredi. Dans l’après-midi de ce samedi, celles-ci n’avaient encore pas pu atteindre l’épicentre du séisme.


Sur instructions royales, les forces armées royales (FAR) ont aussi été mobilisées, alors que des détachements d'intervention, des avions, des hélicoptères, des drones et des moyens du Génie ainsi que des antennes logistiques ont été déployés sur les lieux en vue d'apporter le soutien nécessaire aux différents départements concernés et aux populations sinistrées, a annoncé dans cette matinée de samedi l’Etat-Major Général des FAR.

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Le Desk Datadesk