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n°921.Évacuation des gravats de la mosquée de Tinmel : ce qu’il en est réellement

20.11.2023 à 13 H 04 • Mis à jour le 20.11.2023 à 13 H 04 • Temps de lecture : 3 minutes
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Les débris et gravats de la mosquée de Tinmel sont réutilisés. Le président d’Icomos Maroc, joint par Le Desk, est catégorique et réfute de récentes allégations faisant état d’atteinte au patrimoine. Il précise en plus le rôle de l’archéologue dans ce chantier assez particulier

Aucune urgence à la mosquée de Tinmel. Contrairement à ce qui a été relayé par le site d’informations Médias24, tous les gravats et débris sont réutilisés, apprend-on auprès de Aboulkacem Chebri, président de la section marocaine d'Icomos (Conseil international des Monuments et des Sites) archéologue de profession. Chebri est aussi directeur du centre d’études et de recherches sur le patrimoine maroco-lustanien, relevant du ministère de la Culture. L'intéressé, représentant l'association, était sur les lieux peu de temps après le séisme, avec son équipe, mais aussi avec des architectes de l'Ordre mobilisés. Récemment, l'association a été établi un rapport contenant 10 recommandations à suivre après le séisme concernant tout le patrimoine culturel bâti, dont le monument phare de Tinmel.


Dans son article diffusé dimanche en soirée, Médias24 s’appuie pour soutenir son propos sur des témoignages, mais aussi des photos accompagnant l’article.


On en dénombre plus précisément quatre qui sont récentes. L'auteur de l'article indique que « sur les photos, on voit bien que de nombreux débris sont travaillés à la pelle et évacués dans des bennes, avant de faire place nette », lit-on.


Capture d'écran du site Médias24 prise ce 20 novembre à 12:40.


Capture d'écran du site Médias24 prise ce 20 novembre à 12:40.


Les photos, consultées par Le Desk, proviennent en fait d’une publication Facebook d’Aboulkacem Chebri, et dont l'usage a été orienté pour arriver à un faux constat, comme l'explique le patron de la branche marocaine d'Icomos. Le 18 novembre, il publiait une série de photos, prises lors de sa visite sur les lieux de la mosquée de Tinmel.


La photo originale publiée le 18 novembre par Aboulkacem Chebri sur sa page Facebook.


La photo originale publiée le 18 novembre par Aboulkacem Chebri sur sa page Facebook.


Chebri accompagne ses clichés par un message on ne peut plus explicite : « Mosquée de Tinmel en intervention d’urgence :  Dégagement des débris qui couvraient tout l’intérieur de la mosquée, étaiement des structures restantes et collecte des matériaux réutilisables ». Autrement dit, de l'avis même d'Icomos, aucun débris ne sera gâché.


La série de photos publiées par Aboulkacem Chebri, président d'Icomos Maroc.

 

Joint par Le Desk, Aboulkacem Chebri, que nous avions rencontré sur les lieux de la mosquée de Tinmel une dizaine de jours après le séisme, précise que son équipe a effectué une visite bien détaillée des environs et de la mosquée. « J’ai été agréablement surpris du travail réalisé à la mosquée Tinmel. Il fallait déblayer les décombres du tremblement de terre et colmater certaines parties. Ils ont ramassé des débris qui sont utilisables pour construire un mur », nous explique-t-il. « D’autres débris ont été déposés pour être classés », ajoute-t-il, faisant allusion à la publication de Médias24.

 

L'autre grief opposé dans cet article est le fait que les archéologues ont été écartés du chantier. «  Je ne vois pas aucunement nécessaire la présence d’un archéologue dans ce moment. On a un sol ferme, il faut rassembler les débris. Vous avez pu voir avec moi les débris sur place au lendemain du séisme et la quantité à ramasser. En trois mois, les équipes ont pu faire un bon travail », affirme notre interlocuteur qui est archéologue pour rappel. « Même le plâtre a été récupéré. Ils ont été isolés et rayonnés dans une partie du chantier », fait-il savoir pour conclure.

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Par @soufianesbiti
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