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n°1062.Pétrole : les marges brutes des distributeurs reculent dans un contexte de hausse des volumes importés

17.04.2025 à 00 H 48 • Mis à jour le 17.04.2025 à 00 H 48 • Temps de lecture : 2 minutes
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Le Conseil de la concurrence a publié son quatrième rapport trimestriel de suivi des engagements des distributeurs en gros de carburants. L’occasion de faire le point sur les volumes, les prix, la fiscalité et les marges d’un secteur sous surveillance

Le marché marocain des carburants a connu, au quatrième trimestre 2024, une hausse notable des volumes importés accompagnée... d’une baisse de leur valeur. C’est l’un des constats saillants du rapport publié récemment par le Conseil de la concurrence, dans le cadre de son suivi des engagements pris par neuf sociétés de distribution dans le cadre des accords transactionnels conclus en 2022.


Importations en hausse, recettes fiscales en progression

Entre octobre et décembre 2024, le Maroc a importé 1,68 million de tonnes de gasoil et d’essence, soit une hausse de 15,7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette progression des volumes s’est accompagnée d’une baisse de 11,8 % de la valeur totale des importations, qui s’est établie à 12 milliards de dirhams (MMDH).


En conséquence, les recettes fiscales ont progressé de 11,6 % pour atteindre 7,10 MMDH. Cette augmentation est portée essentiellement par la Taxe intérieure de consommation (TIC), qui a rapporté 5,34 MMDH à l’État (+17,9 %), tandis que la TVA à l’importation a légèrement reculé.


Des marges sous pression

Malgré cette dynamique, les marges brutes réalisées par les distributeurs en gros sont en recul. Le gasoil a dégagé une marge moyenne de 1,28 DH/L, contre 1,46 DH/L au trimestre précédent. L’essence, elle, affiche une marge de 1,67 DH/L, en baisse par rapport aux 2 DH/L du trimestre précédent. Ces marges restent également en deçà des moyennes annuelles.


Deux phases se distinguent : une baisse des marges en octobre et novembre, suivie d’une légère reprise début décembre — notamment sur l’essence — avant un repli en fin de trimestre.


Des prix de vente en baisse malgré la stabilité des coûts d’achat

Le Conseil note également que les prix à la pompe ont baissé au cours du trimestre, même si les cotations internationales (CIF) sont restées relativement stables. Les distributeurs ont appliqué des baisses de prix plus importantes que la variation de leurs coûts d’achat, en particulier pour le gasoil (baisse de 49 centimes contre -29 centimes sur le coût d’achat). Ce comportement semble indiquer un effort de répercussion des gains d’efficacité ou une stratégie de repositionnement commercial.


Une structure de prix dominée par les coûts et la fiscalité

Le rapport détaille enfin la structure du prix final à la pompe. Pour le gasoil, le coût d’achat représente 54 % du prix payé par le consommateur, contre 46 % pour l’essence. Les taxes (TIC + TVA) pèsent respectivement 31 % et 38 %. Les marges des distributeurs et des gérants de stations se partagent les 15 à 16 % restants.


Un marché encore très concentré

Les neuf sociétés concernées par le reporting continuent de dominer le secteur, concentrant 82 % des importations, 81,7 % de la capacité de stockage, 71,7 % du réseau de stations-service et 82 % des ventes. Le nombre total de stations-service dans le pays a atteint 3 534 à fin décembre, en hausse de 56 unités sur trois mois.


Ce rapport intervient alors que le secteur de l’énergie reste au cœur de plusieurs débats, notamment sur la régulation des prix, la concurrence réelle entre opérateurs et la relance du raffinage national. Les données détaillées fournies par le Conseil de la concurrence pourraient alimenter les discussions sur la régulation et la transparence du marché, au moment où les prix à la pompe restent un enjeu social et politique majeur.

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