n°173.Qui veut faire croire à une « cinquième colonne » du Hirak « infiltrée » au CNDH ?
Le site d’information Al Aoual a affirmé, sur la base du seul communiqué du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), que Driss El Yazami et Mohamed Sebbar, seraient « mécontents » et « à la recherche » de membres « infiltrés » du Hirak dans les rangs de l’instance chargée des droits de l’Homme.
Le CNDH a souligné que les conclusions et recommandations qui seront contenues dans son rapport global et final sur les événements d'Al Hoceima, seront « les seules références pour connaître son évaluation du déroulement desdits événements dans toutes leurs dimensions avec neutralité, objectivité et responsabilité ».
Réagissant au leak de conclusions préliminaires sur des allégations de torture qu'auraient subie certains détenus du mouvement de protestation d’Al Hoceima, le CNDH a exprimé, dans un communiqué son « étonnement » pour la fuite partielle de ce document « qu'il a veillé à ce qu'il soit adressé exclusivement à la partie concernée ».
Or, à aucun moment, le CNDH ne privilégie une source interne ayant fait fuiter les extraits de ce rapport qui était à la date de sa divulgation dans la presse déjà parvenu à ses destinataires au ministère de la Justice.
Ecran de fumée sécuritaire alimenté par la presse
Une source de premier plan au CNDH consultée par Le Desk évacue l’éventualité de « fuites orchestrées pour éviter l'enterrement prématuré du rapport ». « Cela est tout sauf crédible. Notre intérêt était à ce stade la confidentialité la plus totale pour laisser libre champ à la justice de décider des suites à donner. Sinon, pourquoi mettre à mal cette initiative alors que le travail est de plus inachevé ? », assure-t-elle, niant toute suspicion envers des membres de l’instance telles que rapportées par Al Aoual.
Le rapport élaboré par les deux experts a été « mis à la disposition de la partie compétente afin d'entreprendre les mesures juridiques qu'elle juge appropriées », note le communiqué du CNDH, précisant d’ailleurs que l’instance « ne peut, ni moralement ni juridiquement, empiéter sur les prérogatives de l’autorité judiciaire, comme l'ont recommandé les deux experts ».
Les allégations d’Al Aoual rejoignent étonnamment celles faites la veille par Barlamane, un site connu pour sa proximité avec les sécuritaires, qui accusait le CNDH d’être un instrument de « parties qui refusent un retour au calme dans le Rif ».
Une thèse non étayée et incohérente qui tente ainsi d’escamoter l’éventualité d’une opération dé-crédibilisation alors que le rapport final est en gestation, et dont les fragments fuités ont d’ailleurs aussitôt été pilonné par la DGSN d'une frappe préventive.
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