Transport maritimeÀ Nador, l’équipage du mystérieux navire « White Eagle » toujours en quarantaine

Le mystère persiste autour du navire marchand « White Eagle » qui a accosté la semaine dernière au port Beni-Enzar à Nador. D’après la presse espagnole, le Maroc a interdit à l’équipage de ce bateau battant pavillon comorien de descendre à terre.
Contraintes de rester à bord, ces personnes sont approvisionnées quotidiennement en nourriture par une camionnette. Des ambulanciers sont aussi disponibles pour aider les marins, en cas de nécessité, si le capitaine les sollicite, précise-t-on.
D’après la même source, ce navire transporte une cargaison de 6 000 tonnes réparties dans 80 conteneurs, qu'il a récupérée en Sierra Leone (dont les côtes sont souvent utilisées par les trafiquants d'armes) et qui devait être livrée au Liban. « Bien que le contenu de cette cargaison soit officiellement inconnu, le fait qu'il soit strictement interdit de fumer à proximité du navire, qui est amarré dans une zone non utilisée pour le chargement et le déchargement, éveille les soupçons », souligne-t-elle.
L'ambassadeur des Philippines à Rabat se serait rendu à Nador pour s’enquérir de la situation de l'équipage dont la majorité sont ses compatriotes, sans fournir aucune information après sa visite.
La presse ibérique indique que les soupçons sur ce navire se sont accrus lorsque les autorités marocaines ont constaté qu’il avait désactivé son localisateur AIS le 13 décembre dernier, lors d'un voyage dans les eaux internationales près de Rabat.
Pour le moment, ni l’Agence nationale des ports (ANP) ni Marsa Maroc n’ont livré une version officielle sur cette affaire. « Des sources officielles marocaines consultées affirment ne rien savoir du navire et n'ont fourni aucun détail à ce sujet. L'Espagne ne s'est pas encore prononcée, malgré la proximité de Melilla », souligne-t-on.
Cette omerta, conjuguée au séjour prolongé du navire, suscite des inquiétudes auprès des résidents de Beni-Enzar, notamment l’Association du Grand Rif pour les droits de l’homme, qui craignent que le matériel à bord n’affecte la santé des habitants et l’environnement.
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