ÉnergieBerlin abandonne sa déclaration sur les e-fuels soutenue par le Maroc

Soutenue par le Maroc, la proposition allemande visant à intégrer les e-fuels (carburants synthétiques) aux accords européens a fini par être retirée. D’après les médias européens, le retrait de cette déclaration par le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, survient alors qu’elle a échoué à gagner l’appui d’autres pays.
En plus du Maroc, uniquement deux autres pays, à savoir la République tchèque et le Japon ont signé la déclaration soumise par l'Allemagne. Ainsi, « les efforts de Wissing pour persuader les pays de signer une déclaration visant à promouvoir les e-fuels comme une option pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des voitures de tourisme ont été abandonnés en raison de désaccords sur le texte proposé », explique Politico.
Berlin militait pour exclure les carburants synthétiques de l’Accord de l’Union européenne (UE) interdisant la vente de véhicules à moteur à combustion neufs à partir de 2035. Dans cette tentative de « dernière minute » pour inclure une disposition autorisant les e-fuels, l’Allemagne était aussi soutenue par l'Italie, ajoute la même source.
La déclaration portée par l’Allemagne engageait les pays signataires à investir dans de nouvelles usines de production d'e-fuel, à partager leur savoir-faire et à défendre la « neutralité technologique » dans le développement des véhicules propres, autrement dit de ne pas se fier exclusivement aux batteries pour décarboner le transport routier.
Pour l’Allemagne, les e-fuels pourraient aussi être utilisés pour « décarboner la vaste flotte de voitures à moteur à combustion existante, qui restera sur les routes pendant des années après que les ventes de nouvelles voitures sera interdite ». Fabriqués à partir de dioxyde de carbone capté dans l'air et d'hydrogène obtenu à partir d'électricité propre pouvant être utilisée dans les moteurs à combustion traditionnels, ces carburants constituent également une solution pour préserver une partie de l’industrie automobile allemande.
Par ailleurs, l’autorisation des carburants synthétiques « améliorera également les opportunités de politique industrielle pour les pays du Sud », indique la déclaration portée par l’Allemagne, soulignant que « la production de masse bénéficiera de conditions particulièrement favorables dans les endroits où les coûts de production d'électricité éolienne et solaire sont bas ».
Néanmoins, l’utilisation des e-fuels pose toujours un nombre de difficultés, notamment leur coût. En plus, les carburants synthétiques sont encore produits en quantités très limitées, et l'UE prévoit les utiliser dans des secteurs difficiles à décarboner, tels que l'aviation.
Le texte de la déclaration ne précisait pas quels pays étaient considérés comme des « opportunités de politique industrielle » pour les e-carburants, mais les pays signataires, dont le Maroc, y voyaient clairement des avantages. Pour la République tchèque et le Japon, tous deux grands constructeurs automobiles, cette exception constituait un moyen de préserver leurs industries. Pour le Maroc, en revanche, l’autorisation des e-fuels servait non seulement l’industrie automobile, mais également les ambitions du pays qui « espère commercialiser son immense potentiel pour utiliser l'énergie solaire et éolienne afin de produire de l'hydrogène vert ».
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