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Téhéran
Black-out total de l’Iran, les pasdarans menacent les émeutiers

19.11.2019 à 11 H 44 • Mis à jour le 19.11.2019 à 11 H 44 • Temps de lecture : 2 minutes
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Depuis samedi, les Iraniens sont coupés du monde et ne peuvent plus se connecter, même par téléphone. Ce qui rend difficile l’évaluation de la situation après le déclenchement des affrontements d’une très grande violence. Le bilan des victimes est incertain. Le pouvoir indique qu’un millier de personnes ont été arrêtées et que les émeutes sont sous contrôle. Les gardiens de la révolution menaçent d’agir avec sévérité

Alors que les manifestations ont pris une ampleur inédite en Iran après l’annonce en fin de semaine dernière de l’augmentation du prix de l’essence, le régime de Téhéran qui a ordonné une violente répression contre les protestataires a coupé Internet.


Un black out sur l’ensemble du territoire iranien ordonné par le Conseil supérieur de sécurité nationale, l’organisme stratégique de défense, qui s’est révélé d’une efficacité redoutable mettant ainsi à mal la capacité organisationnelle des manifestants à coordonner leurs actions et à transmettre au monde les images de la révolte. Les connexions sont tombées en dessous de 5 % du niveau habituel, d’après l’Observatoire de la liberté du net. Le téléphone avec des cartes prépayées, très utilisé en Iran, ne fonctionne pas non plus. Et les lignes fixes connaissent d’importantes perturbations.


Selon des informations parcellaires obtenues par les médias, un nombre indéterminé de membres des forces de l’ordre auraient été tués (Amnesty International, plusieurs dizaines de victimes, voire des centaines ont déjà été repertoriées). Des administrations ont été saccagées et une centaine d’agences bancaires ont été incendiées.


Selon certaines sources, plus de quarante ville de la République islamique sont en état de siège. A Chiraz, des insurgés tiennent des quartiers entiers et les étudiants occupent la principale université de la ville.


Les autorités de Téhéran tentent de rassurer sur l’ampleur du soulèvement populaire en indiquant que les quelques poches de résistance seront anéanties très rapidement.


Une affirmation impossible à vérifier, tandis que les pasdarans (gardiens de la révolution) se préparent à intervenir. Ils ont adressé aux contestataires un dernier avertissement avant de prendre, ont-ils communiqué, des « mesures décisives », ce qui laisse clairement entendre que le calme est loin d’être revenu dans le pays.


D’autres cités, notamment dans le Kurdistan iranien serait aussi en ébullition, notamment à Marivan, où on compterait plus d’une dizaine de morts suite à des heurts violents avec les forces de l’ordre. Une situation qui toucherait aussi l’est et le sud du pays, régions déjà en proie à de fortes intempéries automnales…


Depuis le début du blocus américain il y a un an, les prix ont été multipliés par trois, l’inflation et le chômage sont en hausse constante, et le pays sombre dans une crise économique et sociale grave. Les Iraniens sont pénalisés par un jeu géopolitique et les tensions qui règnent au sommet de la République islamique à trois mois des élections législatives. Il ne manquait plus que ce black-out numérique pour enfermer encore un peu plus les Iraniens dans leur solitude.

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