Agriculture

Céréales: le Maroc confronté à une nouvelle baisse de la production

La campagne céréalière actuelle se clôturerait encore cette année avec une récolte bien en deçà de la moyenne. C’est ce qu’indiquent les derniers chiffres du Centre commun de la recherche (JRC) relevant de la Commission européenne qui a suivi l’évolution des cultures des céréales en Nord d’Afrique entre les mois de décembre et de février. Les résultats de ce suivi font ressortir des retards dans la croissance de ces plantes, ce qui signifierait une baisse allant de 23 % à 29 % de la production nationale des différentes céréales en 2024.

Si le semis s’est déroulé selon des conditions normales, malgré une période de pré-semis particulièrement sèche (des précipitations cumulées dans les zones agricoles de 40 à 65 % inférieure à la moyenne), la persistance des conditions climatiques défavorables a eu un impact notable sur la croissance des plantes.  « L'accumulation de biomasse est bien en dessous de la MTA et est inférieure à celle de la saison précédente (2022–2023) », note le JRC. Cette baisse de la biomasse a été de 16 % pour le blé et de 19 % pour l’orge, par rapport à la moyenne quinquennale.

Les précipitations se sont produites presque exclusivement dans la première moitié de janvier et, dans l'ensemble, étaient insuffisantes pour soutenir la croissance des cultures d'hiver pendant les stades végétatifs. La moyenne cumulée de celles-ci a à son tour été insuffisante, marquant ainsi la « l'une des saisons les plus sèches depuis 1979 ». Ce manque pluviométrique s’est conjugué à des températures moyennes quotidiennes bien au-dessus de la moyenne, avec des températures maximales « exceptionnellement  » élevées vers la mi-décembre et la mi-janvier, étaye la même source.

Ces conditions ont ainsi entravé la croissance des plantes, dont la biomasse est passée de 1,58 tonnes par hectare (t/ha) la saison dernière à 1,32 t/ha cette année pour le blé et de 1,02 à 0,8 t/ha pour l’orge.  Ces baisses constatées dans une période où les céréales sont à des stades végétatifs avancés rendent improbable une « une récupération complète des cultures, même si des précipitations substantielles surviennent dans les semaines à venir ».

Le Maroc est donc confronté à une autre récolte céréalière en-deçà des attentes et de la moyenne quinquennale. Selon les prévisions du JRC, il est prévu que la production nationale du blé soit en recul de 23 %, pour se situer à 3,2 millions de tonnes (Mt), dont 2,1 Mt de blé tendre (baisse de 23 %) et 1 Mt de blé dur (baisse de 24 %). Pour ce qui en est de l’orge, la production devrait se situer à 900 000 tonnes, enregistrant une baisse de 29 %.

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