JusticeCryptomonnaies : depuis le Maroc, un Franco-Marocain suspecté d’être derrière des rapts en France

Depuis quelques mois, en France, des acteurs du marché de la cryptomonnaie, ou leurs proches, ont été la cible d’enlèvements. En janvier dernier, David Balland, patron de la plateforme Ledger, avait subi des mutilations à la main après son enlèvement dans la ville de Vierzon. Le 1er mai, à Paris, c'est le père d’un homme ayant fait fortune dans la cryptomonnaie qui a connu un sort similaire. Une dizaine de jours plus tard, toujours dans la capitale française, la fille et le petit-fils du dirigeant d’une société d’échange de cryptomonnaies étaient à leur tour victimes d'une tentative de kidnapping.
Selon des informations du quotidien français Le Parisien, toutes ces affaires seraient liées, partageant un même mode opératoire : les rapts étaient le fait de jeunes exécutants, recrutés par les mêmes commanditaires. Des opérations de la police française, en relation avec les deux tentatives d'enlèvement parisiennes, se sont soldées par l’interpellation, les 26 et 27 mai, de plus de 20 personnes, dont plusieurs mineurs, toutes originaires de la région parisienne.
Et le lundi 26 mai, un quatrième kidnapping, cette fois-ci dans les environs de Nantes, a pu être déjoué. Derrière ces quatre affaires, la police française explore la piste d’au moins un commanditaire commun, installé au Maroc, rapporte LeParisien. Il s'agit d'un Franco-Marocain, âgé de 40 ans, soupçonné de faire partie d’une organisation criminelle qui recrute de jeunes exécutants pour commettre ces enlèvements, accompagnés parfois de mutilations.
Le Franco-Marocain a été identifié après l’analyse de transactions en monnaie électronique dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement de David Balland. Au cours de sa séquestration, les ravisseurs avaient demandé le versement de près de dix millions d’euros (M €) en bitcoins aux associés de la victime, qui en avaient transféré près de 3 millions sur des portefeuilles numériques. Et c'est le suivi de ces portefeuilles qui a permis à la police française d’identifier le commanditaire du rapt. Localisé au Maroc, il est notamment suspecté d'avoir recruté les équipes de ravisseurs à travers des annonces publiées sur les réseaux sociaux.
Les investigations ont aussi permis de découvrir une liste de cibles, favorisant l'hypothèse d'un lien entre les enlèvements. Cette liste a été découverte dans le smartphone de l’un des suspects impliqués dans l’enlèvement de David Balland, comportant plusieurs noms, dont celui des victimes des enlèvements à Paris, ainsi que le détail des véhicules et des outils à utiliser pour ces opérations criminelles.
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