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Loi
La légalisation du cannabis au menu du prochain Conseil du gouvernement

23.02.2021 à 16 H 21 • Mis à jour le 23.02.2021 à 16 H 21 • Temps de lecture : 2 minutes
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Un Conseil de gouvernement se réunira jeudi sous la présidence du Chef du gouvernement Saadeddine El Otmani. Au début de ses travaux, le conseil examinera un projet de loi portant usage légal du cannabis, a indiqué mardi le Département du Chef du gouvernement dans un communiqué.


Cependant, alors que le 3 décembre 2020, la commission des stupéfiants des Nations unies a reconnu au cannabis des vertus thérapeutiques, le débat refait de nouveau surface au Maroc.


En 2015, le Parti authenticité et modernité (PAM) avait déposé un projet de loi visant à légaliser le cannabis et réclamait l’amnistie pour les cultivateurs du Rif arrêtés pour en avoir cultivé. Le Parti de la justice et de développement (PJD), qui dirige la coalition gouvernementale, accusait alors ses opposants de manœuvre électoraliste.


Un haut fonctionnaire proche du ministère de l’Intérieur cité par Jeune Afrique en 2018 estimait que la légalisation du haschisch à usage industriel et thérapeutique engendrerait une « décontraction sociale » et propose de créer une économie alternative capable de sortir les Rifains de la pauvreté, d’autant que la surface cultivée a baissé de 65 % en dix ans, passant de 134 000 ha en 2003 à 47 196 ha en 2013. Pas de quoi monter une industrie.


Les cultures de cannabis s’étendent sur 50 000 hectares et le Maroc bénéficie d’ « un savoir-faire ancestral ». En matière de cannabis, TelQuel suggérait récemment au gouvernement de « s’inspirer du modèle israélien ». Israël a en effet autorisé le cannabis à des fins thérapeutiques depuis 2006.


Car le business du cannabis, s’il devenait légal, rapporterait gros. Les gains s’éléveraient à 100 milliards de dirhams. Depuis quelques années, l’idée fait son chemin au Maroc, mais le pays n’a jamais sauté le pas. « Des tâtonnements encore insuffisants, alors que le marché mondial est en pleine expansion », soulignait TelQuel.


Pour le Dr Allal Amraoui, chirurgien et député Istiqlalien cité par Bladi.net, « il faudrait au Maroc un cadre légal et réglementaire sur ce sujet, car la répression seule a montré son inefficacité. Elle est injuste dans notre contexte  », a-t-il souligné, ajoutant qu’ « il serait plus rentable, en termes de santé publique, d’être plus efficace dans la lutte contre le tabagisme, qui fait plus de dégâts et qui est la porte d’entrée vers la consommation du cannabis », sans oublier « l’aspect relatif à l’usage thérapeutique et celui de la recherche scientifique qu’il faut prendre en considération. Aujourd’hui, nous gagnerons tous si ce débat se faisait sereinement, loin de toutes polémiques politiciennes stériles ».


En Israël, l’exploitation du cannabis rapporte 1 milliard de shekels (plus de 2,5 millions d’euros), 60 000 Israéliens bénéficient de traitements à base de cannabis et quelque 150 entreprises opèrent dans le domaine. Une manne à laquelle aspire une partie des Marocains. Entre 90 000 et 140 000 familles vivent déjà du kif, selon l’organisation Prohibition Partners.

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