BruxellesLe Pacte de Marrakech fait imploser la coalition gouvernementale belge

Les ministres nationalistes flamands de la N-VA ont démissionné de la coalition au pouvoir en Belgique depuis quatre ans, a annoncé, dimanche 9 décembre, le ministre de l'Intérieur Jan Jambon. Leur choix est motivé par une divergence profonde sur le pacte de l'ONU sur les migrations, dit pacte mondial de Marrakech. Ce texte affole aussi certains « gilets jaunes » en France.
Le Premier ministre Charles Michel prend ainsi la tête d'un gouvernement sans majorité au Parlement, à cinq mois des prochaines élections législatives, prévues fin mai. Il a nommé ce dimanche de nouveaux ministres pour remplacer ceux de la N-VA et redistribuer leurs portefeuilles (Intérieur mais aussi Finances, Défense et Migration).
Samedi soir, un Conseil des ministres de la dernière chance avait été convié, mais il n'a pas permis de surmonter les divergences. La N-VA est le seul des quatre partis de la coalition opposé au pacte de Marrakech. Ce texte onusien doit être approuvé lundi 10 et mardi 11 décembre au Maroc par les pays de l'ONU, avant d'être ratifié lors d'un vote au siège des Nations Unies à New York, le 19 décembre. Non contraignant, le pacte de l'ONU recense des principes et une vingtaine de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations.
Le pacte avait d'abord fait l'objet d'un consensus gouvernemental cet été, mais la N-VA a changé d'avis fin octobre. Deux jours plus tard, une large majorité droite/gauche s'est dégagée en plénière à la Chambre, en faveur d'une résolution demandant au gouvernement de soutenir le pacte. La N-VA s'est retrouvée isolée au côté du parti d'extrême droite Vlaams Belang.
Ce parti anti-immigration a d'ailleurs tenu samedi un meeting à Bruxelles avec la Française Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, et Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, afin de dénoncer ce pacte, brandi comme épouvantail par les populistes à travers l'UE à l'approche des élections européennes en mai prochain.