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Proche-Orient
Liban: Saad Hariri annonce sa démission

29.10.2019 à 16 H 30 • Mis à jour le 29.10.2019 à 20 H 33 • Temps de lecture : 2 minutes
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Contesté par la rue et bousculé au sein de sa coalition, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé mardi la démission de son gouvernement, disant se retrouver dans une impasse politique et appelant ses compatriotes à préserver la paix civile.


Saad Hariri s'est exprimé lors d'une allocution prononcée peu de temps après l'attaque d'un rassemblement de manifestants par des partisans du Hezbollah et d'Amal, deux mouvements chiites membres de sa coalition gouvernementale.


« Pendant 13 jours, le peuple libanais a attendu une décision pour que cesse la détérioration (de l'économie). Et j'ai essayé, au cours de cette période, de trouver une issue par laquelle aurait été entendue la voix du peuple », a-t-il dit.


« Il faut qu'un choc se produise pour résoudre la crise. Je vais me rendre au palais (présidentiel) Baabda pour présenter la démission du gouvernement. A tous nos partenaires, je dis que notre responsabilité, aujourd'hui est de trouver comment protéger le Liban et relever son économie. »


Cette démission ne signifie toutefois pas que Saad Hariri quitte le pouvoir puisque la constitution libanaise prévoit qu'il dirige un gouvernement intérimaire le temps qu'un nouveau dirigeant soit désigné.


Selon une source de Reuters, le président libanais, Michel Aoun, a reçu la lettre de démission de Saad Hariri. Il n'entendrait toutefois pas lui confier dès ce mardi la tâche de former un gouvernement provisoire.


Le Liban traverse une crise politique profonde marquée par la multiplication des manifestations de défiance à l'encontre d'une classe politique accusée de corruption, de mauvaise gestion des finances publiques et qui est jugée responsable de la pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.


Fait rare, les manifestants visent l'ensemble des dirigeants politiques, quelle que soit leur confession, en les accusant de corruption et d'avoir pillé le pays où plus du quart de la population vit sous le seuil de pauvreté et qui affiche une dette publique représentant 150 % de son produit intérieur brut (PIB).


La détérioration de la situation économique libanaise a conduit S&P à placer la note de crédit de la dette souveraine du pays sous surveillance négative.


Le chef du puissant mouvement Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde vendredi contre une nouvelle guerre civile au Liban, appelant ses partisans à ne pas prendre part aux rassemblements.


Soutenus par des membres d'Amal, certains d'entre eux ont affronté ce mardi des manifestants qui bloquaient certains axes de Beyrouth, détruisant les tentes qu'ils avaient montées et exhortant la police à les déloger. Selon des témoins, plusieurs incendies attribués aux membres d'Amal et du Hezbollah ont été signalés autour des points de rassemblements tenus par les manifestants.


Les forces de l'ordre ont reçu pour instruction de ne pas recourir à la force et s'efforcent de convaincre les manifestants de quitter les lieux de leur propre chef.


Si elle se confirmait, la démission de Saad Hariri irait à l'encontre des préconisations du Hezbollah, membre de sa coalition gouvernementale.


Le Premier ministre a annoncé la semaine dernière une série de mesures destinées à calmer la colère des manifestants, notamment en s'attaquant à la corruption et en proposant de mettre en œuvre des réformes économiques longtemps repoussées.


Certains de ses alliés l'accusent d'avoir pris fait et cause pour les contestataires et d'avoir empêché les forces de sécurité d'intervenir dans les rues.

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