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Liberté de la presse
Pour HRW, l’affaire Omar Radi est « une manipulation flagrante du système judiciaire »

30.07.2020 à 08 H 17 • Mis à jour le 30.07.2020 à 08 H 30 • Temps de lecture : 2 minutes
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Dans un communiqué, diffusé ce 29 juillet, l'ONG Human Rights Watch aborde l'affaire de Omar Radi, suite à sa mise en détention préventive et mise en examen pour « espionnage et viol », précise la communication de HRW. « L'arrestation survient après que la police l'ait convoqué 12 fois au cours du mois dernier, pour des séances d'interrogatoire de 6 à 9 heures chacune, pendant qu'une campagne de diffamation féroce était menée à son encontre dans des médias réputés proches des services de sécurité », fait-on savoir.


HRW ajoute que dans « un rapport, Amnesty International avait établi que le smartphone de Radi avait été infecté par un logiciel de surveillance que seuls les gouvernements peuvent acheter. Le gouvernement marocain a nié toute implication », précise-t-on. La date fixée pour la prochaine audition est le 22 septembre.


Le directeur par intérim pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch, Eric Goldstein,  affirme que « bien que toutes les allégations de viol doivent faire l'objet d’enquêtes approfondies et équitables, le contexte fait craindre que les deux accusations contre Omar Radi soient une manipulation flagrante du système judiciaire pour réduire un journaliste critique au silence, alors que les attaques contre la liberté d'expression au Maroc se multiplient ».


Rapidement à la suite de l'arrestation de Omar, le consortium de journalistes Forbidden Stories a précisé que la détention du journaliste est « une très mauvaise nouvelle pour la liberté de la presse au Maroc ».



De son côté, l'ONG POMED a appelé « les autorités marocaines à mettre fin immédiatement et de manière inconditionnelle à harcèlement et à l'intimidation du journaliste indépendant Omar Radi ». Pour rappel, le 23 juillet, 8 ONG avaient également appelé à cesser le harcèlement contre Radi.




Le comité de soutien à la libération de Omar Radi s'est également activé, via la publication d'une vidéo de l'intéressé enregistrée avant son arrestation, mais aussi un communiqué du journaliste où il nie toutes les accusations qu'il présente comme « fausses et fallacieuses ». Au sujet de l'acte de viol reproche, Omar Radi présente la relation comme étant consentie, ajoutant que son « seul crime dans ce dossier/coup monté est mon exercice de ma liberté individuelle avec une certaine indifférence face aux dangers qui me guettaient, et une insouciance vis-à-vis des oppresseurs qui me poursuivaient nuit et jour, recensaient mes déplacements et mes mouvements ».


Dans la foulée, un texte signé par des féministes marocaines a été rendu public, dénonçant l'instrumentalisation des combats féministes et des violences faites aux femmes « à des fins politiques et sécuritaires ». 

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