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Céréales
Pour la deuxième année consécutive, le Maroc importera plus de blé russe que français

01.10.2024 à 17 H 49 • Mis à jour le 01.10.2024 à 17 H 49 • Temps de lecture : 3 minutes
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Pour pallier le recul de la production nationale, le Maroc a reconduit le programme de restitution à l'importation de céréales. Pour cette campagne, le royaume ne pourra cependant pas compter sur son fournisseur historique : la France, premier exportateur de blé tendre au pays, dont la récolte a à son tour été affaiblie par les conditions climatiques défavorables.


L’Hexagone avait en effet annoncé une baisse de 26 %  du total de ses exportations en cette denrée pour la campagne 2024-2025, réduisant ainsi les volumes expédiés au Maroc de 2,8 à 1,5 million de tonnes. Au moment où le Royaume a besoin d’importer 5 à 5,5 millions de tonnes de blé tendre, les importateurs marocains se tournent ainsi vers de nouveaux marchés, et à leur tête la Russie, premier exportateur mondial de céréales.


Selon Omar Yacoubi, président de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL), un « important  » programme d’importation depuis la Russie est lancé. « Notre premier fournisseur a connu une récolte décevante, et donc on est obligés d’aller chercher du blé ailleurs. Il se trouve qu’on a de très bonnes relations commerciales avec la Russie ». Le blé russe représente en effet, souligne notre interlocuteur, le meilleur rapport qualité-prix pour les importateurs marocains : « les Russes ont une très bonne qualité et proposent le prix le plus compétitif du marché », ajoute-t-il.


Ainsi, au cours de la campagne actuelle, la Russie détrônera la France et fournira au Royaume, pour la deuxième année consécutive, fournissant au Maroc la plus importante part de ses besoins en blé. En août dernier déjà, les importations marocaines depuis ce pays avaient atteint 1,92 million de quintaux de blé tendre, surpassant ainsi les quantités procurées sur le marché français, qui n'a fourni que 0,33 million de quintaux.


Interrogé si la Russie est en phase de devenir la destination favorite des importateurs marocains, Yacoubi souligne que cette réorientation  des importations « est purement conjoncturelle ». Le président de la FNCL ajoute dans ce sens : « Il ne faut pas oublier que la France est un fournisseur sur lequel nous avons compté pendant de longues années. Cette année ce sera plutôt la Russie, mais ce n’est pas une tendance de fond ».


Le choix des pays exportateurs, étaye-t-il, reste déterminé par l’évolution de l’offre sur le marché national. « À chaque récolte on redessine une carte des pays exportateurs et des pays importateurs de céréales en fonction des récoltes dans chaque région », fait savoir le président la FNCL.  C’est dans cette optique d’ailleurs, rappelle Yacoubi, que le Maroc poursuit la diversification de ses sources d’approvisionnement en céréales. Ainsi, aux côtés de la Russie, plusieurs marchés sont aussi ciblés par les négociants marocains, dont notamment la Roumanie, la Bulgarie, l’Ukraine, l’Allemagne, la Pologne et les pays baltiques.


Pour cette campagne, les importateurs marocains, bien qu’encouragés par le recul des cours mondiaux de blé, espèrent une nouvelle baisse des prix. « Les cours se sont détendus, mais restent quand même légèrement au-dessus du cours cible fixé par le gouvernement marocain à 270 dirhams le quintal. Une autre baisse nous permettrait de passer en-dessous de cette barre », note notre interlocuteur. L’évolution des prix dépendra des récoltes céréalières dans l’hémisphère sud qui intervient dès début décembre.

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