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Maritime
Suite aux restrictions en Grèce, les pétroliers russes se tournent vers Nador pour transborder leur Oural

04.06.2024 à 14 H 29 • Mis à jour le 04.06.2024 à 14 H 29 • Temps de lecture : 3 minutes
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À la suite d'un durcissement en Grèce, la Russie étend ses points de transbordement pétrolier en utilisant un nouveau port au Maroc pour transférer le pétrole des pétroliers plus petits vers des plus grands. Les pétroliers russes transportant l’Oural, pétrole phare du pays, ont opté pour le transfert de leurs cargaisons de pétroliers plus petits vers d’autres plus grands près de la ville de Nador, à l'extrémité est de la côte marocaine sur la Méditerranée, indique Bloomberg, qui expose ses données de suivi des navires qu’il a collectées.


Jusque-là, les pétroliers russes effectuaient leurs opérations de transbordement en Grèce, afin contourner les sanctions et de transporter du pétrole brut russe et des produits pétroliers vers les marchés internationaux. Cependant, la Grèce tente de limiter les échanges avec la Russie. Ainsi, en mai dernier, la marine grecque a organisé des exercices dans le golfe Laconien, dans le sud de la Grèce, une zone où le commerce avec Moscou avait l'habitude de se dérouler, mais où désormais tout trafic maritime a été interdit.


L’annonce par la Grèce le mois dernier d’une zone d'exclusion navale dans les eaux internationales du golfe Laconien a perturbé les transferts de pétrole russe. Pourtant, cela n’a pas découragé les opérateurs et négociants russes qui se sont tournés à la zone près de Nador pour le transbordement de leur pétrole. Selon Bloomberg, Rolin, pétrolier VLCC (Very Large Crude Carrier, ou pétrolier de très grande capacité), reçoit l’Oural du pétrolier plus petit Serendi, un navire de classe Aframax, au large de la ville marocaine. à navire.


En même temps, deux autres pétroliers, Ocean AMZ et Sea Fidelity, sont également arrivés à Nador. Le mois dernier, les trois navires ont chargé environ 730 000 barils de pétrole Oural depuis le port russe de Primorsk dans la mer Baltique, ajoute le média américain, soulignant que c'est le premier cas de surcharge de la variété de navire.


L’année dernière, trois autres types de navires ont été repérés près des côtes marocaines. Comme rapporté en mars 2023 par Le Desk, les navires Crius, Anshun II et Nobel, pétroliers affrétés par des compagnies russes, avaient été retenus en haute mer au large des côtes marocaines, prêts à recevoir un autre navire à quai pour effectuer l'opération de transfert de pétrole depuis les ports russes, dans la Baltique et la Mer Noire. Un mois plus tard, le gouvernement espagnol a ouvert une enquête sur l'éventuelle entrée illégale de diesel russe en Espagne via des pays tiers, après que le quotidien El Mundo ait révélé les importations en provenance du Maroc. Les autorités espagnoles avaient alors réitéré que ces achats seraient en contravention des sanctions européennes imposées au régime de Poutine depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces russes.


Selon les données relayées par Bloomberg environ 80 % du pétrole russe Oural est livré en Asie, principalement en Inde et en Chine.  Le même média note dans ce sens que la société indienne Reliance Industries a récemment conclu un accord avec le Russe Rosneft pour acheter des volumes significatifs de pétrole, qui seront payés en roubles russes. Cependant, comme ont alerté à plusieurs reprises les autorités européenne, « le diesel russe continue d'être sur le marché européen  » et ce, malgré le durcissement les transferts navire à navire (STS) près de Ceuta au cours des derniers mois.


Pour contourner les sanctions internationales consécutives à la guerre en Ukraine, la Russie a jeté son dévolu sur la zone maritime au statut litigieux située au large de l'enclave espagnole de Ceuta pour y opérer le transfert de son pétrole, frappé depuis février par un embargo européen, de tanker à tanker à destination de la Chine et de l'Inde. L'Espagne fait pression pour l'en empêcher, tandis que le Maroc, demeurant neutre dans ce conflit, comme étayé dans le décryptage du Desk, et soignant ses intérêts géopolitiques, et continue à importer le diésel russe.

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