EnergieGNL: Chart Industries dotera le Maroc de ses premières unités de regazéification
Chart Industries revendique l’installation prochaine des premières unités de regazéification du gaz naturel liquéfié (GNL) au Maroc. Dans un communiqué, la société américaine spécialisée dans la conception et la fabrication d'équipements pour les marchés de l'énergie propre et des gaz industriels, a annoncé avoir reçu une commande pour doter le pays de ses premières installations de ce genre.
Il s’agit d’un choix stratégique pour la sécurité énergétique du royaume, qui pourra désormais stocker une partie de ses besoins en GNL. Cela lui permettra notamment de réduire sa dépendance des importations depuis l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe (GME) utilisé en flux inversé, mais aussi d'être à l'abri des fluctuations des prix et des disruptions pouvant impacter les chaînes mondiales d'approvisionnement.
Chart Industries ne spécifie pas les caractéristiques des installations qu'elle fournira au Maroc. La société conçoit différents types de terminaux GNL dotés d'unités flottantes de stockage (FSU), mais aussi d'unités flottantes de stockage et de régazéification (FSRU) destinées à stocker le gaz naturel liquéfié avant qu'il ne soit regazéifié et transporté par gazoduc.
Bien qu'il reste à découvrir sur quel type d'installation portera le contrat au juste, la mise en place de FSRU figure parmi les projets sur lesquels planchaient les autorités marocaines. La sélection de Chart Industries fait écho au processus lancé depuis 2021, quand le département de l’Énergie a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour la conception et la mise en place d'une solution maritime pour l'approvisionnement en gaz naturel du marché national par une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU).
Le projet vise à doter le pays d’infrastructures de stockage, afin de lui permettre de faire face aux évolutions du marché de l’énergie et aux « diverses contraintes, telles que la diversification, la continuité et sécurité d'approvisionnement, la compétitivité de son économie, la volatilité des prix et son impact négatif, la réduction des émissions des gaz à effet de serre, etc. » en mettant du gaz naturel à la disposition des consommateurs, notamment pour la production de l’électricité et l’industrie.
L’appel à manifestation lancé par l’ex-ministre de l’Énergie, Aziz Rebbah, avait attiré l’intérêt de plusieurs entreprises et opérateurs internationaux, créant un engouement qui a poussé le ministère à prolonger la période de consultation des offres. Cependant, aucune mise à jour sur l’évolution du projet n’a été communiquée, jusqu’à ce que l’actuelle ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a annoncé en août 2022 la possibilité de « l’annulation des projets déjà lancés comme l’installation d'une barge de regazéification ». Cette possibilité, avait-elle expliqué, était envisagée en raison de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur le secteur énergétique et plus particulièrement du gaz.
Après cette pause, le projet d’installer des unités de regazéification de GNL directement importé revient donc à l’ordre du jour avec l’annonce de Chart Industries. Les détails techniques, les coûts et les délais pour leur mise en place n’ont toujours pas fait état de communication officielle de la part de Rabat. L’AMI lancé il y a deux ans, situait le coût du projet avec l’option des barges flottantes aux alentours des 5 milliards de dirhams (MMDH). Il y a un peu plus d’un an, des études géotechniques pour un terminal GNL à Mohammedia avaient été amorcées. En juillet dernier, un accord avec Shell a été conclu pour des livraisons de GNL sur dix ans a été conclu mais toujours avec un transit de regazéification via les ports espagnols et un acheminement assuré par le GME.
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