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Grand angle

Sensyo Pharmatech, copycat d’un projet mort-né de l’Institut Pasteur du Maroc (2/2)

08.06.2022 à 18 H 42 • Mis à jour le 27.05.2025 à 14 H 54 • Temps de lecture : 19 minutes
Par
ENQUÊTE.
Bien avant la pandémie du Covid-19, le Maroc aurait pu être capable de fabriquer lui-même ses vaccins : Un projet piloté par l’Institut Pasteur du Maroc lancé dès 2015, puis mystérieusement avorté. Il a pu inspirer celui de Sensyo Pharmatech, mené actuellement sous la houlette de Samir Machhour. A la différence des partenaires envisagés et du montage qui privilégiait un partenariat public-privé maîtrisé localement et non le recours à une officine opaque en Suisse

Dans le premier volet de notre enquête consacrée aux coulisses du projet Sensyo Pharmatech, Le Desk levait le voile sur les discrètes sociétés montées par Samir Machhour - Bio Investment Group (BIG), présente en Suisse et Sensyo, installée entre le Canada et le Delaware -. Placées en amont de la future usine de fabrication de vaccins à Benslimane pour laquelle un consortium bancaire (BCP, BOA, AWB) et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement ont été mobilisés, BIG et Sensyo se placent ainsi comme intermédiaires de l’acquisition des licences de vaccins et récipiendaires des transferts de technologie.


Quant à MarocVax, filiale de BIG au Maroc détenue par Machhour et le businessman Rahhal Boulgoute, c’est elle qui négocie l’acquisition des vaccins pour l’Institut Pasteur du Maroc (IPM) dans le cadre des appels d’offres du ministère de la Santé. MarocVax, en contact avec les laboratoires étrangers producteurs des vaccins, signe aussi avec eux des accords sur le transfert de technologie.


Autrement dit, à terme, le Maroc ne pourra pas accéder directement aux licences de transfert de technologie, celles-ci demeurant entre les mains d’une entité étrangère (BIG en l’occurrence) dont les bénéficiaires effectifs sont soigneusement anonymisés.


La volonté du royaume de se doter d’une infrastructure industrielle médicale de premier plan n’est pas née à l’aune de la pandémie du Covid-19 comme le laisse entendre le storytelling officiel : Depuis 2015, le Maroc préparait sa future unité de production de vaccins et de sérums. Celle-ci, placée sous la direction de l’IPM, ambitionnait de répliquer le fonctionnement mais aussi l’envergure d’expériences ayant réussi durant la pandémie du Covid-19, à l’instar du Serum Institute of India (SII).


Le projet était en voie de concrétisation, avant qu’il ne soit soudainement abandonné. Des études de faisabilité et d’évaluation préalable ont même été réalisées par des cabinets marocains et étrangers. Leur contenu permet de tracer, dans le détail, les grandes lignes du projet d’unité de fabrication de vaccins, prenant en considération les moindres aspects pratiques, du choix des partenaires jusqu’à la conception architecturale de l’usine devant voir le jour, avec en prime le choix du terrain.


La documentation de plus de 1 000 pages à laquelle Le Desk a eu accès révèle l’ampleur du travail réalisé, mais qui finalement demeurera au fond d’un tiroir.


En 2015, première ébauche du projet de l’IPM

En 2015, on entend pour la première fois et presque incidemment parler du projet d’usine de vaccins envisagé par l’IPM. Sa directrice de l’époque, Naima El Mdaghri, en fera écho au micro de Hespress alors que l’Institut ferraille contre le Conseil de la ville de Casablanca ayant adopté une motion proposant sa dépossession d’un terrain situé à Tit Mellil.

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Par @soufianesbiti
Le Desk Grand angle