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MutinerieL’armée ivoirienne envoyée pour « rétablir l’ordre » à Bouaké

15.05.2017 à 07 H 12 • Mis à jour le 15.05.2017 à 07 H 12 • Temps de lecture : 2 minutes
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Des troupes gouvernementales faisaient route dimanche vers Bouaké, deuxième ville de Côte d'Ivoire contrôlée par des soldats mutins, laissant craindre des affrontements au troisième jour de manifestations de certains militaires qui réclament le versement de primes

Des troupes gouvernementales faisaient route dimanche vers Bouaké, deuxième ville de Côte d'Ivoire contrôlée par des soldats mutins, dans le cadre de ce que le chef d'état-major de l'armée a qualifié d'opération de « rétablissement de l'ordre ».


Cette initiative de l'armée régulière soutenant le gouvernement du président Alassane Ouattara fait suite à trois jours de rébellion de la part de militaires qui réclament le versement de primes qui leur avaient été promises.


Jusqu'à présent, les forces loyalistes se sont tenues en retrait de ce nouveau mouvement de grogne des soldats après les mutineries de janvier qui avaient débouché sur des engagements de la part des autorités prévoyant des avantages financiers. « Ces actes d'une extrême gravité sont contraires à la mission de protection assignée aux forces armées. En conséquence, une opération militaire est en cours pour rétablir l'ordre », a déclaré le chef d'état-major de l'armée, le général Sékou Touré, dans un communiqué.


En parallèle à cette déclaration, un important convoi militaire est arrivé dimanche à Tiebissou, située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bouaké. Un soldat présent dans le convoi et contacté par Reuters a précisé que les troupes ne faisaient qu'une halte technique à Tiebissou et qu'elles allaient reprendre leur route vers Bouaké.


Les mutins ont indiqué par la voix de leur porte-parole, le sergent Seydou Koné, qu'ils refusaient de déposer les armes. « Nous avons rencontré les soldats à Tiebissou. Ils nous ont demandé de déposer les armes et de nous rendre. Nous avons refusé et nous demandons notre argent d'abord. Nous les attendons » a déclaré le sous-officier.


Ce nouveau soulèvement des soldats, pour la plupart d'anciens combattants rebelles qui avaient combattu pour aider Alassane Ouattara à accéder au pouvoir, laisse craindre des affrontements alors que la contestation dure depuis trois jours. « Nous savons que les forces spéciales, la garde républicaine et les gendarmes sont en route pour venir ici et nous les attendons », a déclaré le sergent Seydou Koné.



Ces mesures restrictives ont été mal accueillies par la population de Bouaké qui a décidé de se rassembler pour exprimer son mécontentement face à l'initiative des mutins. « La population s'est soulevée mais les mutins ont rapidement dispersé le défilé par des coups de feu », a dit un habitant de Bouaké. « Tout est fermé ».


Au moins cinq habitants de cette ville ont été blessés par des tirs et hospitalisés, a rapporté un témoin, tandis que d'autres ont été molestés.


Les mutins avaient annoncé dans la journée avoir levé les barrages aux entrées de Bouaké et des témoins et un parlementaire avaient constaté que le trafic automobile s'était fluidifié aux abords de la grande ville du nord du pays. Les mutins ont décidé de bloquer à nouveau les accès à l'agglomération qui est un important point de transit entre la capitale économique Abidjan et les pays voisins, le Mali et le Burkina Faso.

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