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Compte-RenduMaati Monjib accuse « le trio El Himma-Majidi-Akhannouch » de « junte au pouvoir »

05.07.2017 à 14 H 04 • Mis à jour le 05.07.2017 à 14 H 04 • Temps de lecture : 3 minutes
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Dans un entretien accordé au journal communiste français L’Humanité et consacré au Hirak rifain, l’historien poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » dans le procès de son association, attaque frontalement le pouvoir qu’il accuse de « ploutocratie »

L’historien et opposant Maati Monjib a accordé une interview au vitriol au journal du parti communiste français L’Humanité au sujet du mouvement de protestation populaire d’Al Hoceima et de sa région.


Il y explique que le Hirak a d’abord demandé la tête de Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de  la pêche, réputé pour avoir l’oreille du roi, après la mort tragique du poissonnier Mohcine Fikri. « Au début du mouvement, la corruption qui règne dans le secteur de la pêche fut l’une des raisons indirectes de ce crime indicible (…) Le régime a refusé ces revendications somme toute raisonnables et faciles à réaliser », a-t-il avancé.


Un rejet des baronnies encartées au PAM

Maati juge qu’au-delà des revendications socio-économiques, c’est le jeu politique du pouvoir avec les baronnies locales qui a fait que les Rifains ont été excédés par la volonté de récupération orchestrée selon lui à travers le PAM d’Ilyas El Omari, l’enfant du pays.


« Le régime autoritaire s’est trompé en essayant de faire des Rifains le fer de lance d’un parti créé par le palais et dont les dirigeants locaux – de véritables béni-oui-oui – sont inféodés au ministère de l’Intérieur et à ses services. Ainsi, à la corruption économico-financière, le régime a ajouté la corruption politique. C’en était trop pour les Rifains », a-t-il affirmé.


Sur les accusations de séparatisme proférées contre le Hirak et pour lesquelles le chef du gouvernement a récemment rétropédalé lors d’un entretien télévisé, l’historien estime que le mouvement, particulièrement autonome des partis politiques traditionnels « se caractérise par son « unionisme » prodémocratique, autrement dit son attachement à l’intégrité territoriale malgré les accusations du pouvoir qui traitent ses animateurs de séparatistes ».

 

Le Hirak, radical mais non extrêmiste

Sur le positionnement idéologique du Hirak, il le juge « radical mais non extrémiste ». Pour lui, Nasser Zafzafi et ses partisans « rejettent la façade pseudo-démocratique du régime » et veulent ainsi « négocier directement avec les représentants du roi et non avec un gouvernement fantoche sans pouvoir et sans crédibilité ». « Il reconnaît Mohammed VI mais le défie en même temps », assure-t-il.


C’est surtout lorsqu’il est questionné sur le rôle des progressistes que Monjib se montre le plus offensif, n’hésitant pas à appeler à « la fin de l’autoritarisme corrompu qui nous gouverne » en « affrontant courageusement la junte au pouvoir, qui est incarnée par le trio El Himma-Majidi-Akhannouch, qui monopolise le pouvoir politique et abuse des ressources du pays et de l’épargne nationale ».


« Beaucoup de progressistes ont peur de montrer ce trio du doigt car ils ont peur de subir une campagne de diffamation, qui est la principale arme politique utilisée aujourd’hui par la police politique », assène-t-il, évoquant sa propre expérience, et citant au passage les attaques menées contre lui par Al Akhbar, le quotidien fondé par Rachid Niny à sa sortie de prison.


Maati Monjib a aussi défendu la thèse d’une entente avec les islamistes « comme en Tunisie ». Pour lui, « nous avons besoin d’un large front pluri-idéologique », seul à même de s’opposer efficacement à la « ploutocratie ». Une vision que nombre de militants de gauche ne partagent pas, le débat d’ailleurs fait actuellement rage au sein de la coalition partisane formée par la Fédération de la gauche démocratique (FGD).


Lire aussi : Maati Monjib, le procès d’une obsession d’Etat

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