GouvernementDéveloppement de l’industrie : Aziz Akhannouch fait le point
« Notre pays continue de miser sur le secteur industriel, à travers une politique renouvelée et durable, qui prend en compte les transformations à l’international et les évolutions rapides de l'économie mondiale en vue d'atteindre la souveraineté industrielle », a affirmé le chef du gouvernement Aziz Akhannouch ce 19 novembre, lors de la séance des questions orales mensuelles à la Chambre des conseillers.
Dans cette perspective, a rappelé Akhannouch, plusieurs initiatives visant à soutenir et à donner un coup de pouce au tissu industriel national, ainsi qu’à promouvoir l’investissement et l’entrepreneuriat dans le secteur de l’industrie ont été lancée. Passant en revue les différents programmes mis en place dans ce cadre, le chef du gouvernement s’est félicité des efforts déployés par l’ensemble des acteurs, qui ont permis de faire du Maroc une « plateforme industrielle compétitive ».
Des programmes pour soutenir l’investissement
Parmi ces programmes : la Banque des projets. Lancé dans le cadre du plan de relance industriel axé sur la substitution aux importations, ce programme a permis d’identifier 1 864 projets d'investissement dans les différentes régions du royaume, représentant un investissement total prévu de 119 milliards de dirhams (MMDH) et plus de 181 000 emplois directs, a fait savoir Akhannouch. À ce jour, 654 projets ont été signés, avec des investissements atteignant 78 MMDH, ce qui permettra de créer plus de 89 000 emplois directs, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, 2 012 projets industriels, ont été traités depuis 2021 au niveau des commissions régionales unifiées d’investissement (CRUI). Ces projets, représentent un investissement de plus de 800 MMDH, avec un potentiel de création de quelque 275 000 emplois directs.
Dans ce sens, le chef du gouvernement a mis en avant la dynamique que connaît le secteur depuis le lancement en 2022 de la nouvelle charte d’investissement. Le montant total des capitaux d’exploitation des projets approuvés par la Commission nationale des investissements a été multiplié par dix, passant de 13 MMDH entre octobre 2021 et avril 2023 à 140 MMDH entre mai 2023 et novembre 2024, a-t-il indiqué.
En parallèle, le gouvernement a veillé à mettre en place une offre foncière permettant de stimuler l’investissement industriel en développent les zones d’accélération industrielles (ZAI) et les zones industrielles (ZI). Dans cette optique, 30 accords relatifs aux infrastructures industrielles ont été signés, pour un investissement total de plus de 7,8 MMDH, a souligné Akhannouch.
En outre, depuis octobre 2021, un total de 32 projets portant sur la création et l'extension des ZAI, des ZI et des zones d'activités économiques ont été lancés, ce qui permettra de fournir une offre foncière industrielle supplémentaire de 3 705 hectares, soit 30 % de la superficie totale actuelle. À cela s’ajoute le lancement officiel de la cité Mohammed VI de Tanger Tech et la création de deux zones industrielles dédiées à la défense.
Une performance croissante à l’export
Au cours des dernières années, l’industrie nationale a affiché une solide performance à l’export, a également souligné Akhannouch. Ainsi, le Maroc est devenu « un pôle important de fabrication de voitures et un leader en Afrique », avec une capacité de production annuelle de près de 700 000 véhicules, exportées vers plus de 70 destinations à travers le monde. Le développement du tissu industriel automobile a par ailleurs permis d’atteindre un taux d’intégration de 69 % et 148 MMDH d’exportations en 2023, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2022 et de 82 % par rapport à 2019. À fin octobre 2024, ces exportations sont estimées à 115 MMDH, ce qui « témoigne du développement continu du secteur », a ajouté le chef du gouvernement. En parallèle, a souligné Akhannouch, le pays ambitionne de s’imposer aussi dans le domaine de la mobilité électrique, avec actuellement trois types de véhicules électriques produits dans le pays, en plus de plusieurs accords avec des groupes mondiaux leaders dans le domaine.
Le chef du gouvernement a par ailleurs mis en avant le développement de l’industrie aéronautique nationale, dont les exportations connaissent une croissance remarquable, totalisant environ 20 MMDH entre janvier et septembre 2024, soit une augmentation de 20 % par rapport à la même période de 2023. Cette croissance devrait se poursuivre, alors que le secteur continue à attirer les investisseurs internationaux a souligné Akhannouch, notant que plus de 150 entreprises, telles que Boeing, Airbus ou encore Safran, qui construira au Maroc un site de maintenance et de réparation de moteurs d'avions, ont choisi le royaume pour renforcer leurs activités.
Cette « performance remarquable » à l’export est également enregistrée par d’autres industries, dont celle électrique et électronique, avec un volume des exportations qui a atteint en 2023« un niveau record » de 19 MMDH, soit une hausse de 21 % par rapport à 2022 et de 99 % par rapport à 2019, ou encore du textile et du cuir qui a réalisé 46 MMDH d’exportations en 2023, enregistrant une augmentation de 5 % par rapport aux exportations nationales de 2022, et de 25 % par rapport à 2019.
En ce qui concerne le textile et le cuir, Akhannouch a mis l’accent sur la résilience du secteur. « Alors que le secteur fait face à d'importants défis au niveau mondial, ce secteur au Maroc a su s'adapter aux différentes transformations, comptant désormais plus de 1 500 entreprises, contribuant ainsi à hauteur de 23 % des emplois industriels, soit plus de 243 000 postes », a-t-il noté.
Le Chef du gouvernement a par ailleurs souligné les efforts visant à soutenir les industries agro-alimentaires, qui représentent 2 000 entreprises et plus de 200 000 emplois et qui ont totalisé un chiffre d’affaires de 185 MMDH. Ainsi, il a fait savoir que le gouvernement poursuit la mise en œuvre de projets d’investissement pour le développement des Agropoles, dont ceux déjà lancés affichent déjà « des résultats significatifs », avec un taux de commercialisation global de 70 % au niveau des agropoles Meknès, de Berkane, du Loukkos, du Souss et de Beni Mellal, soit 213 hectares abritant 387 projets.
Cap sur l’innovation
Afin d’accompagner les évolutions mondiales, l’accent est aussi mis sur l’innovation, la recherche et le développement, « devenu un facteur clé pour créer de la valeur ajoutée, développer l'intégration locale et renforcer la souveraineté industrielle du royaume », note par ailleurs le chef du gouvernement. Dans ce cadre, Akhannouch rappelle que le gouvernement, en partenariat avec le Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a lancé le programme d’appui à l’innovation industrielle.
La première série de contrats de financement dans le cadre de ce programme a porté à ce jour sur 108 projets innovants, a-t-il indiqué. Relevant de différents secteurs industriels et domaines technologiques, ces projets représentent un coût total de 615 millions de dirhams (MDH), dont la contribution de l'État s'élève à 264 MDH.
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