Protection sociale Akhannouch défend le chantier de la généralisation de l’AMO et du soutien direct aux familles

À la Chambre des conseillers, le Chef du gouvernement a livré, ce mardi 27 mai, un large bilan des réformes sociales en cours, centrées autour de l’Assurance maladie obligatoire (AMO-Tadamon), du soutien direct aux ménages vulnérables et de la mise en place d’un nouveau modèle de gouvernance sociale incarné par l’Agence nationale du soutien social (ANSS).
Un investissement public massif pour l’AMO-Tadamon
Le chef de l’exécutif a annoncé que l’État mobilise chaque année environ 9,5 milliards de dirhams (MMDH) pour financer les cotisations des familles bénéficiaires du régime AMO-Tadamon. Ce dispositif, qui vise les plus vulnérables, permet à quelque 4 millions de familles, soit environ 11 millions de personnes avec leurs ayants droit, d’accéder gratuitement aux soins médicaux dans les hôpitaux publics, mais aussi aux services du secteur privé dans les mêmes conditions que les assurés affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Depuis son lancement et jusqu’en mars 2025, le régime a permis le dépôt de plus de 14 millions de dossiers médicaux auprès des agences de la CNSS, dont plus de 300 000 liés à des pathologies chroniques ou coûteuses. Environ 12 millions de ces dossiers ont déjà été traités, représentant une dépense globale de plus de 17 MMDH.
Extension de la couverture aux indépendants et non-salariés
Aziz Akhannouch a également souligné l’achèvement du cadre juridique encadrant la couverture des travailleurs non-salariés, avec la publication de 28 décrets d’application. Cette réforme a permis à 3,5 millions de personnes d’intégrer le régime, dans une logique de contribution équitable basée sur les revenus.
Le chef du gouvernement a précisé que, jusqu’à avril 2025, plus de 4 millions de dossiers médicaux avaient été déposés par cette catégorie, avec une moyenne quotidienne dépassant les 9 200 dossiers, pour un coût global de 4 MMDH. Il a insisté sur le caractère structurant de cette mesure, qui sécurise l’avenir de cette frange active de la population en lui garantissant un filet de protection contre les risques de santé.
Vers un accès universel à la santé avec AMO-Achamil
Akhannouch a affirmé que le gouvernement a posé les jalons du régime AMO-Achamil, destiné à intégrer de nouvelles catégories sociales jusqu’alors exclues de toute couverture médicale. À ce jour, plus de 313 000 personnes et leurs ayants droit en bénéficient. Il s’agit, selon lui, d’un pas décisif vers l’objectif d’universalité, dans une logique de justice sociale.
Soutien social direct : une réforme inédite
Autre pilier de cette politique : le programme d’Aide sociale directe, lancé en décembre 2023 via la plateforme numérique www.asd.ma. Avec 25 MMDH alloués en 2024 et 26,5 milliards prévus pour 2025, ce programme devrait atteindre 29 MMDH d’ici 2026, représentant environ 2 % du PIB, ce qui positionne le Maroc au deuxième rang en Afrique en matière de soutien social budgétisé.
Ce dispositif cible 4 millions de foyers, soit près de 12 millions de personnes, dont 3,2 millions sont également affiliées à l’AMO. Le montant de l’aide varie de 500 à 1 200 dirhams par mois, selon la composition du foyer. On recense plus de 5,5 millions d’enfants bénéficiaires, ainsi qu’un million de personnes âgées de plus de 60 ans recevant des aides forfaitaires.
Réforme de la CNSS et renforcement de la gouvernance
Afin de répondre à la forte demande générée par ces dispositifs, la CNSS a connu une restructuration organisationnelle : révision de son organigramme, adoption d’un nouveau plan d’action, création d’une direction dédiée aux affaires de santé, recrutement de 1 660 nouveaux collaborateurs et extension du réseau territorial avec 174 agences fixes, 65 mobiles et plus de 3 100 points de contact.
Un centre d’appel a également été mis en place, traitant plus de 4,7 millions d’appels, tandis que 25 campagnes de communication multicanaux, 8 400 caravanes régionales et plus de 4 200 rencontres professionnelles ont été organisées pour vulgariser ces réformes.
L’ANSS, levier institutionnel central
Le gouvernement a récemment organisé la première réunion du Conseil d’administration de l’Agence nationale du soutien social (ANSS), marquant un tournant institutionnel dans la mise en œuvre de cette nouvelle politique sociale. Cette agence vise à coordonner, rationaliser et évaluer l’ensemble des programmes de soutien. Trois membres indépendants y ont été nommés, en plus des représentants des ministères concernés et du Haut-Commissariat au plan.
La mission de l’ANSS consiste à garantir un ciblage plus précis des bénéficiaires, une gouvernance territoriale efficace et un pilotage intégré de la transformation sociale à l’œuvre.
Soutien scolaire à 3,1 millions d'enfants
Dans le cadre du soutien à la scolarisation et à l'allègement des charges liées à la scolarisation, le gouvernement a lancé une « aide exceptionnelle supplémentaire » pour l’année scolaire en cours, ciblant environ 1,8 million de familles, soit plus de 3,1 millions d’enfants, a indiqué, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Il a précisé que 48 % des enfants ciblés sont des filles, soulignant que ce soutien vise notamment à encourager la scolarisation des jeunes filles en milieu rural, notant aussi que 61 % des bénéficiaires sont issus de zones rurales et que 75 % des bénéficiaires sont âgés de 6 à 20 ans.
Concernant la protection de la santé des mères et des nouveau-nés, Akhannouch a fait savoir que le gouvernement continue de verser des allocations forfaitaires à la naissance. Ainsi, jusqu’à fin janvier 2025, environ 42 800 familles ont bénéficié de cette aide, à raison de 2 000 dirhams pour la première naissance et 1 000 dirhams pour la deuxième, pour un budget total estimé à 65 MDH.
Cette initiative, poursuit-il, s'inscrit dans une démarche globale de promotion de la santé familiale, à travers la protection des femmes enceintes, l'amélioration du suivi médical pendant la grossesse, le renforcement des soins destinés à la petite enfance, et l'encouragement à la vaccination.
3,8 MMDH pour l'aide au logement
S'agissant de la situation des veuves, le chef du gouvernement a souligné que, pour pallier la faible couverture sociale dont cette catégorie, le nombre de bénéficiaires a été multiplié par plus de six en comparaison avec celui de 2021, passant de 75 000 à plus de 420 000. Parmi elles, 330 000 sont des veuves sans enfants, auparavant exclues de ce dispositif, et plus de 87 000 veuves qui prennent en charge quelque 97 000 enfants orphelins. Et d'ajouter que le soutien social accordé à ces enfants scolarisés sera progressivement augmenté pour atteindre 400 dirhams par enfant d’ici 2026.
Par ailleurs, en ce qui concerne le soutien à l’acquisition du logement principal, Akhannouch a indiqué que plus de 142 000 demandes ont été enregistrées jusqu’à fin avril. Sur ce total, 48 000 aides ont été effectivement attribuées. Ainsi, 37 % des bénéficiaires ont reçu 100 000 dirhams pour l’achat d’un logement d’une valeur inférieure à 300 000 dirhams alors que 63 % ont obtenu 70 000 dirhams pour des logements d'un montant compris entre 300 000 et 700 000 dirhams. Le budget global consacré à cette opération s’élève à 3,8 MMDH, a-t-il expliqué.
Akhannouch a conclu que le projet de l’État social représente une véritable transformation dans la vie des familles marocaines, faisant remarquer qu’il ne s’agit pas de simples mesures à court terme, mais bien d’un écosystème social durable, appelé à accompagner les citoyens pour les décennies à venir, faisant du soutien direct un véritable levier de promotion économique et sociale escomptée.
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