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Art

Festival Gnaoua : « Ouled Bambra », huit troupes qui se disputent le titre de Maâlem

23.06.2023 à 11 H 20 • Mis à jour le 23.06.2023 à 12 H 31 • Temps de lecture : 4 minutes
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L'association Yerma Gnaoua est à l'initiative cette année du concours de jeunes talents « Ouled Bambra », qui verra huit troupes de gnaouis s'opposer lors d'une compétition où le vainqueur se verra décerner le titre de Maâlem

Alors que la reconnaissance de l'art et de la musique Gnaoua est désormais gravée dans le marbre avec son inscription au patrimoine immatériel de l'UNESCO en 2019, le Festival Gnaoua et Musiques du monde d'Essaouira s'apprête à lever le voile sur sa 24ème édition se tenant du 22 au 24 juin. En plus d'une programmation riche en artistes internationaux tels que Selah Sue, Ky-Mani Marley et Eliades Ochoa, ainsi que des artistes locaux tels que Hamid El Kasri, Hoba Hoba Spirit ou encore Saïd Kouyou, une surprise de taille est prévue cette année. Un événement annexe, le concours des jeunes talents « Ouled Bambra » sera organisé en parallèle, il rassemblera une sélection de jeunes gnaouis issus de différentes régions du Maroc.


Porté par l'association Yerma Gnaoua, fervente défenseure et promotrice de la culture Gnaoua, et ce depuis 2009, date où elle a vu le jour, ce projet novateur propose un concours dédié pour la première fois à la scène émergente gnaouie. La compétition se déroulera les vendredi 23 et samedi 24 juin à partir de 16h30 à la médiathèque Bab Marrakech d'Essaouira, avec une cérémonie de remise de prix prévue le dimanche suivant. 


Il n’en restera qu’un

Le concept du concours est simple mais prometteur : huit troupes de jeunes gnaouas, sélectionnés au préalable par des Maâlems confirmés dans huit villes représentant autant de régions du Royaume, à savoir Tanger/Asilah, Safi, Fès/Meknès, Marrakech, Agadir, Essaouira, Casablanca et Rabat. Les troupes se produiront devant un jury composé d’éminents professionnels du monde culturel et musical. Les performances de ces jeunes gnaouis, dont l'âge varie entre 15 et 35 ans, seront évaluées non seulement sur la qualité musicale proposée, mais aussi sur leurs performances scéniques, leurs chorégraphies, leurs costumes et leur maîtrise du Guembri, l'instrument emblématique Gnaoua.


Le groupe vainqueur de cette première édition se verra décerner, en plus de l'octroi du titre de Maâlem, un prix en reconnaissance du talent de ses membres et de leur prestation, tout en lui offrant aussi la chance d'enregistrer un titre au studio Hiba dans des conditions professionnelles, dixit Abderrahim Elbertai, secrétaire général adjoint de l’association contacté par le Desk. Quant au reste des participants et le groupe vainqueur « ils bénéficieront d’un encadrement technique et artistique, en plus de la constitution d'un dossier artistique professionnel, ainsi qu’une invitation à participer aux prochaines tournées organisées par l'association Yerma Gnaoua à la suite du festival », nous indique la même source. 


Le concours Ouled Bambra se révèle donc, dans le sillage d’une passation entre les générations, être une véritable opportunité pour ces jeunes artistes de se distinguer, d'exposer tout leur talent et ainsi obtenir une certaine reconnaissance dès les prémices de leur début de carrière. El Bertai nous a d’ailleurs confié que l’idée de la création de ce concours était de justement « structurer le domaine des Gnaoua pour donner à ces nouvelles générations une autoroute sans encombres dans l'expression de leur art ».


Au four et au Guembri depuis 2009

Pour ses faits d’armes, depuis sa création en 2009 sous l'impulsion de Neila Tazi, présidente fondatrice de l’association et actuellement présidente honoraire, Yerma Gnaoua a été à l’initiative de nombreuses actions pour améliorer le statut des Maâlems Gnaoua, promouvoir la reconnaissance de leur culture, la valoriser et œuvrer à sa transmission en organisant diverses animations culturelles. 


Parmi ces réalisations, en 2021, l'association avait co-produit avec la SNRT une soirée exceptionnelle à Essaouira pour célébrer l'inscription des Gnaoua au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, couronnant ainsi un travail de fond entamé depuis 2009. 


En effet, dès ses débuts, l'association avait soumis une demande d'inscription au ministre de la Culture de l’époque et qui a finalement abouti à cette reconnaissance officielle de l’instance onusienne. La soirée avait réuni 115 artistes, entre Maâlems, Mqadmats, et Kouyous dans le but de rendre hommage aux maîtres Gnaoua, tout en sensibilisant le public à l'importance de cette tradition dans le patrimoine culturel marocain.


Yerma Gnaoua défend également la culture Gnaoua au-delà des frontières marocaines. En septembre 2022, l'association avait participé à une réunion régionale préparatoire à la conférence « Mondiacult » organisée par l'UNESCO et l'Arabie saoudite au Mexique. Cette réunion avait rassemblé des ministres de la Culture arabes et des experts internationaux. 


En outre, l'association joue aussi un rôle dans la diffusion des informations sur les concerts et les événements artistiques liés aux Maâlems Gnaoua. Elle organise également des ateliers artistiques, des journées de formation et des masterclasses axés sur le thème des Gnaoua. « l'association est même devenue la porte paroles des gnaoui vis à vis des autorités  », nous a expliqué Abderrahim El Bertai.


Aussi, ses activités principales comprennent également, entre autres, l'amélioration du statut des Maâlems Gnaoua, le travail à la reconnaissance des Gnaoua en tant que trésors humains vivants, la sensibilisation et la promotion du patrimoine gnaoui, le développement du dialogue interculturel, la transmission de la musique gnaouie aux jeunes, la promotion par le biais du Festival Gnaoua, l'organisation d'événements culturels ainsi que la production et la diffusion de la musique gnaouie.

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Le Desk Culture