Le marché mondial des engrais connaît depuis plusieurs années des bouleversements majeurs liés aux tensions géopolitiques, aux fluctuations des prix des matières premières et aux stratégies d’expansion des grands acteurs. Après quatre années de crise intense, il semble enfin retrouver son équilibre en 2025, décrypte une analyse datée de fin mars, le cabinet conseil indépendant Global Sovereign Advisory. Les prix des engrais azotés, phosphatés et potassiques, qui avaient connu des hausses spectaculaires, retrouvent leurs moyennes historiques. Ce retour à la normale est principalement dû à la baisse des coûts de production, notamment grâce à la chute des prix du gaz naturel. L'urée, par exemple, est passée de 925 dollars ( $)/tonne en avril 2022 à 436 $/tonne en février 2025.
Le marché reste cependant marqué par de profondes recompositions. La Russie, notamment, s’est imposée comme le principal exportateur mondial, profitant de l’abondance de gaz naturel pour augmenter sa production d’urée et d’ammoniac. Entre 2019 et 2023, sa part d’exportation mondiale est passée de 16 % à 19 %. À l'inverse, l'Union européenne a vu ses capacités de production diminuer, fragilisées par la pénurie de gaz et les politiques de décarbonation. De leur côté, les États-Unis et le Canada, bien que moins impactés, doivent composer avec de potentielles tensions commerciales internes.
La demande mondiale en engrais phosphatés reste forte, notamment en raison de la croissance démographique et de la nécessité d’augmenter la productivité agricole. En 2024, la demande mondiale d’engrais phosphatés a enregistré une hausse de 3 %, tirée par l’Asie (+5 %) et l’Afrique (+4 %), malgré un recul de 2 % en Amérique latine.

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