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Quelle stratégie engagée par Ammor pour développer l’artisanat ?

21.10.2022 à 16 H 09 • Mis à jour le 21.10.2022 à 16 H 09 • Temps de lecture : 4 minutes
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Secteur vital mais fragilisé par la domination de l’informel, l’artisanat fait partie des dossiers clés du gouvernement en raison de son potentiel en matière de création d’emploi, des opportunités d’export qu’il présente et des possibilités de soft power qu’il génère. Tour d’horizon de la politique du ministère de Fatima Zahra Ammor pour le dynamiser

Au Maroc, près 2,4 millions de personnes travaillent dans l’artisanat, ce qui en fait le deuxième secteur employeur du royaume, et l’un qui contribuent le plus au produit intérieur brut de l’économie marocaine, à hauteur de 7 %. La crise liée à la pandémie de Covid-19 a profondément affecté le secteur, qui reprend ses souffles depuis le retour à la normale du tourisme et des autres activités économiques.


« L’artisanat marocain a connu une forte reprise dès la reprise des activités. Le produit artisanal marocain connaît une forte demande à l’international. Preuve en est les exportations qui ont connu une croissance importante de 30 % à fin mai », affirmait début septembre la ministre du Tourisme, de l’Artisanat de l’Economie Sociale et Solidaire, Fatima-Zahra Ammor, dans un entretien accordé à L’Opinion.


La ministre, qui a hérité du portefeuille délicat du tourisme et de l’artisanat à la suite des élections législatives d’octobre 2021, avait dès les premières semaines de son mandat attaqué le chantier de relance de secteur vital mais fragile car dominé par l’informel. Dès novembre, elle se réunissait avec les présidents des chambres d’artisanat. Une occasion de présenter à ces représentants des professionnels des métiers de l’artisanat les chantiers qui attendent le secteur, notamment le projet royal de la couverture sociale des professionnels.


Pour ce faire, le ministère de tutelle a lancé en février dernier le Registre national de l’Artisan (RNA), qui a permis de recenser les professionnels du métier dans le but de faire bénéficier le secteur de la l’assurance maladie obligatoire (AMO) mais aussi de tous les programmes de soutien lancés par le gouvernement. A fin septembre, un total de 660 000 artisans avait pu être identifié, dont quelque 440 000 étaient déjà pré-immatriculés au niveau de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).


Stratégie Artisanat. Infographie: Mohamed Mhannaoui/ Le Desk


Le RNA a également permis l’identification de plus de 170 filières artisanales, que le ministère aujourd’hui classe en 14 filières et deux catégories : artisanat de production d’art et d’utilitaire (filature traditionnelle de la laine et d’autres matières, fabrication artisanale de tapis, hanbel et handira ou encore la préparation des viandes de boucherie conservée de manière traditionnelle), artisanat de service (entre autres, la pose artisanale de zelliges et de mosaïques, l’exploitation de fours traditionnels et les services des animatrices de mariage).


Un pari sur l’export et la formation

L’autre grand chantier dont a hérité la ministre Fatima-Zahra Ammor est celui de la finalisation de l’élaboration et l’exécution de la Vision 2030, qui succède la Vision 2015, lancée par le roi Mohammed VI en 2007. La nouvelle stratégie se veut, d’après le ministère, « inclusive, intégrée et intégrante de l’ensemble des acteurs et des filières du secteur. Elle s’intéresse à la fois aux acteurs « selon les enjeux et les besoins des différents segments d’acteurs, distingués par leur taille et leur niveau de maturité », mais également aux filières, en les priorisant selon des critères de potentiel de développement sur le marché national et à l’export et aux différents maillons de la chaîne de valeur, « en raison du constat du manque de compétitivité et de la faible modernisation des outils et méthodes utilisés, que ce soit au niveau de l’approvisionnement en matières premières, de la production ou encore de la commercialisation et la promotion ».


Stratégie Artisanat. Infographie: Mohamed Mhannaoui/ Le Desk


Cette année, le département dirigé par Ammor a donné le coup d’envoi à trois programmes inédits pour booster le secteur. Le premier accompagne les professionnels désireux d’exporter leurs produits, en offrant des services adaptés aux différentes spécificités des opérateurs de l’artisanat.


L’autre objectif est de lever les barrières à l’accès aux marchés ou encore d’assurer un accompagnement logistique et digital, notamment sur le volet commercialisation. Le second programme concerne la création de deux centres d’excellence dans deux catégories d’artisanat, la poterie et la tapisserie, permettant d’accompagner les artisans tout au long de la chaîne de valeur en se focalisant sur la partie marketing.


Stratégie Artisanat. Infographie: Mohamed Mhannaoui/ Le desk
Stratégie Artisanat. Infographie: Mohamed Mhannaoui / Le Desk


Enfin, le ministère mise également sur le développement d’écosystèmes d’agrégation qui permettront l’amélioration de la production et de la commercialisation des produits.


Pour exécuter ces programmes, le ministère de tutelle a mobilisé pas moins de 48 millions de dirhams, dans une première étape, selon Fatima Zahra Ammor qui répondait en avril dernier à une question au parlement. Cette enveloppe a financé le développement global du produit, de la phase d’approvisionnement en matières premières, à la commercialisation, en passant par la production. Un pari sur la formation a également été entrepris par la tutelle pour préserver le savoir-faire artisanal marocain.


Le ministère s’est engagé à augmenter la capacité d’accueil dans les différentes structures de formation des artisans, de 16 000 actuellement à 30 000 places d’ici 2026.

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