MédiasBouachrine annonce la fin du quotidien Akhbar Al Yaoum, son ex-cheville ouvrière apporte un témoignage dissonant

Par un post publié ce 14 mars, le fondateur du quotidien Akhbar Al Yaoum annonce la fin de son journal qu'il a lancé il y a 14 ans, aujourd'hui incarcéré à la prison de Ain Borja suite à une condamnation pour viol et traite d'être humains, affirme que « cette décision intervient après trois ans de calvaire de cette entreprise médiatique ». Ce calvaire, d'après le journaliste, « a commencé après son arrestation, puis celle de son rédacteur en chef, Soulaiman Raissouni, puis celle de la journaliste Hajar Raissouni, et après l'intimidation qu'a pu vivre Afaf Bernani, ayant pu travailler au sein de la direction ».
Taoufik Bouachrine mentionne « le harcèlement continu qui a empêché les publicités » pour le quotidien indépendant considéré comme proche de certains milieux conservateurs islamistes comme de la mouvance de gauche contestataire du régime. Il mentionne également le refus du gouvernement de s'acquitter des subventions d'Etat que le journal devrait bénéficier. Il ajoute que cette décision a été justifiée par le refus de Saâdeddine El Otmani, chef du gouvernement, mais aussi de Othman El Ferdaous, ministre de tutelle de la presse, de refuser « le droit légitime du journal au soutien public, à l'instar de toutes les entreprises médiatiques, afin de contrer les effets néfastes de la pandémie du Covid-19 ».
En avril 2020, El Ferdaous avait, à son arrivée au gouvernement, annoncé qu'Akhbar Al Yaoum avait bénéficié, à l'instar de quatre autres médias du déblocage de la subvention d'Etat au titre de 2019, jusqu'à cette date gelée. L'affectation des fonds de cette aide consentie en retard par les pouvoirs publics avait suscité une vive polémique au sein du média et de la part de voix extérieures à la publication.
De son côté, l'ancien directeur de publication Younès Masskine a affirmé, sur sa page Facebook, qu' « Akhbar Al Yaoum n'a pas été tué par la crise, les restrictions ou le blocus, même si tout cela était vrai ou réel, cela n'a pas été la cause directe de la termination d'une expérience médiatique de cette taille. Le journal a été exécuté par une décision claire, seul le temps nous dira qui en est responsable et quels en sont les secrets », a-t-il avancé sans plus de détails.
Le bureau syndical du journal Akhbar Al Yaoum affilié au Syndicat national de la presse (SNPM) abonde dans son sens et déclare être surpris par « l’annonce inattendue et sans avis préalable de la fermeture du journal » et a signifié que l’entreprise Medias 21 éditrice du quotidien arabophone n’a pas explicité les raisons de cette décision unilatérale et que les « allégations » sur la situation financière difficile avancées par la direction sont « factices » et ont pour but de « confisquer les droits des employés de l’entreprise ».
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.