FrontièresDouanes commerciales terrestres: le Maroc dit niet une seconde fois à Ceuta

Les autorités marocaines ont à nouveau refusé l’entrée au territoire national d’un camion en provenance de l’enclave espagnole de Ceuta, rapporte la presse ibérique. Le camion appartenant à l'entreprise Vivera Atlántico-Mediterráneo, et qui transportait des produits d’hygiène, a été intercepté par la douane à la frontière de Tarajal vers 11 heures du matin alors qu'il tentait d'entrer au Maroc, indiquent les mêmes sources.
Selon les médias espagnols, la décision des autorités marocaines de refuser l’accès au camion serait liée à des « problèmes avec la documentation du véhicule ».
Il s’agit de la deuxième fois en moins de 10 jours qu’un camion de la même entreprise se voit interdire l’entrée au Maroc à travers la frontière avec Ceuta. Le 8 janvier dernier, un autre véhicule avait tenté d'entrer au royaume avec la même cargaison, « mais il avait dû retourner à Ceuta après que les autorités marocaines aient invoqué des problèmes bureaucratiques empêchant l'exportation », rappellent ces médias. Ce jour-là, le véhicule avait tenté de franchir la douane du Tarajal vers 15h00 et était revenu à la ville autonome vers 20h00, en présence des fonctionnaires des douanes et de la Garde civile, détaille-t-ils encore.
Selon Europa Press, qui cite des sources policières, une nouvelle tentative est attendue vendredi, après l'échec de ce jeudi, avec la présence de la déléguée du gouvernement à Ceuta, Cristina Pérez, qui est arrivée au périmètre frontalier vers 10h30, une heure avant l'arrivée du camion.
Cet incident intervient alors que le Maroc et l’Espagne ont convenu de rétablir le commerce transfrontalier à travers la réouverture des douanes commerciales avec les deux enclaves de Ceuta et Melilla. « Un pas de plus a été franchi aujourd'hui dans cette première phase de normalisation du trafic de marchandises à la frontière, ce qui inclut plusieurs opérations préalables. Les problèmes techniques continuent d'être résolus dans un climat de coopération mutuelle, et nous continuons d'avancer », ont souligné les autorités locales dans une déclaration rapportée par Europa Press.
Pour rappel, la première exportation commerciale de Melilla vers le Maroc depuis la fermeture des douanes commerciales de l'enclave en août 2018, a eu lieu le 8 janvier vers 10 heures, comme rapporté précédemment. L'opération impliquait une camionnette qui a transporté des produits ménagers à travers la frontière de Beni Ansar.
Pour cette réouverture des douanes commerciales avec Ceuta et Melilla, le Maroc avait posé plusieurs conditions. Comme expliqué auparavant, l'accord permettrait au royaume d'exporter des produits tels que fruits, légumes, poissons et granulats vers Melilla, tandis que seules certaines marchandises d'intérêt pour le Maroc pourraient être importées.
Cette mesure a suscité des critiques à Melilla, notamment de Juan José Imbroda, président de la ville, qui dénonce un transfert de souveraineté économique au Maroc et l'absence d'avantages pour les entreprises locales, Melilla ne produisant pas suffisamment de biens exportables. Un déséquilibre perçu comme profitant davantage au Maroc. Après les longs retards d'ouverture des douanes, dus au « trabendo » selon José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, le parti social ouvrier espagnol (PSOE) avait proposé la création de zone franches pour « réinventer » l'économie locale et réduire la dépendance économique vis-à-vis du Maroc, en mai 2023.
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