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Droit de grève: un débrayage national prévu mercredi pour contester le projet de loi

02.02.2025 à 16 H 54 • Mis à jour le 02.02.2025 à 16 H 54 • Temps de lecture : 3 minutes
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Alors que les négociations se poursuivent à la Chambre des conseillers pour atteindre un consensus autour du projet de loi sur le droit de la grève, après plus de 300 amendements apportés à la Chambre des représentants et encore d’autres en commission à la deuxième chambre, les syndicats continuent leur mobilisation pour faire barrage à un texte qu’ils jugent « restrictif ».


Dans ce cadre, après la marche nationale organisée à la capitale Rabat organisée par le Front de défense du droit à l'exercice de la grève le 19 janvier dernier, et à laquelle des centaines de manifestants venus de différentes villes du Maroc ont participé pour contester le projet de loi organique relatif à l'exercice du droit de grève, adopté « sans intégrer les amendements essentiels répondant aux revendications des syndicats et des organisations professionnelles », une nouvelle action de protestation se prépare.


Cette fois-ci, une grève nationale est prévue mercredi 5 février. Dans des communiqués diffusés ce dimanche l’Union marocaine du travail (UMT), l’Organisation démocratique du travail (ODT) et la Confédération démocratique du travail (CDT), trois des principales cinq centrales syndicales nationales, ont appelé à un débrayage général de 24 heures pour « défendre le droit à la grève », considérant que ce dernier est « l’unique moyen à travers lequel les travailleurs marocains peuvent défendre leurs droits et préserver leurs acquis ».


Selon l’UMT, qui critique l’approche adoptée par le gouvernement en « expédiant le processus législatif pour l’adoption de la loi régissant l’exercice du droit de grève  », les amendements proposés par les composantes du Front représentées à la Chambre des conseillers « n’ont pas été positivement reçus  » par l’Exécutif. Ce dernier, ajoute le syndicat, « n’a pas adopté une approche participative dans l’élaboration de ce projet de loi et a insisté à le soumettre directement au parlement  ».


Par ailleurs, dénonce l’UMT, le gouvernement est resté attaché à sa vision « qui vise à mettre en place des complications qui empêchent et restreignent l’exercice de ce droit constitutionnel ». Cela, sur fond « de l’empirement de la situation sociale et l’incapacité de l’Exécutif à prendre des mesures pour contrer l’hémorragie du pouvoir d’achat et la hausse des prix ». Dans le même sillage, l’UMT pointe aussi du doigt la politique gouvernementale « qui consolide l’exclusion sociale », que ce soit à travers la mise en œuvre de la généralisation de la protection sociale, la fusion CNSS-CNOPS, qui « menace les droits acquis des adhérents », ou encore la « mise en échec  » du dialogue social et son « non-engagement à appliquer ses conclusions ».


Pour sa part, l’ODT estime que le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, «  a opté pour un passage en force du projet de loi sur l’exercice de ce droit constitutionnel et son adoption en dehors de l’institution du dialogue social ». L’élaboration et l’adoption de ce texte s’est faite « sans l’inclusion de l’ensemble des organisations syndicales, professionnelles politiques et des droits de l’Homme ». Dans son communiqué, l’ODT s’indigne aussi contre la « marginalisation et l’exclusion » de plusieurs de ces organisations, dont ce syndicat-même, dans le cadre de la discussion et des séances de consultations tenues et qui devaient « permettre d’élaborer une version consensuelle de la loi sur la grève ».


À son tour, le conseil national de la CDT a décrété une grève de 24 heures ce mercredi. Dans un communiqué diffusé dans la soirée de samedi, la centrale syndicale a appelé à une mobilisation « massive, forte et active » de la part des travailleurs et des citoyens. S’insurgeant contre l’approche du gouvernement pour faire adopter le projet de loi sur la grève, dans la cadre d’un « plan visant à détruire ce droit historique et constitutionnel », la CDT pointe aussi du doigt la politique d’exclusion de l’Exécutif dans la passation de plusieurs projets de lois et ses « attaques envers les droits et acquis des travailleurs » et « les libertés syndicales ».


La décision de mener une grève nationale a été prise par les bureaux exécutifs de l’UMT, de l’ODT et de la CDT réunis le 1er février. Une conférence de presse est aussi prévue lundi par ces syndicats et d’autres membres du Front de défense du droit à l'exercice de la grève.

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