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Patrimoine
L’association Casamémoire alerte sur la destruction du Bloc Bouazza et d’autres bâtiments emblématiques

28.03.2025 à 12 H 48 • Mis à jour le 28.03.2025 à 12 H 48 • Temps de lecture : 2 minutes
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L’association Casamémoire tire la sonnette d’alarme suite à la démolition du Bloc Bouazza, une barre résidentielle de l’ensemble urbain d’Al Hank, et à la menace qui plane sur les immeubles de la gendarmerie nationale situés rue Othmane Ibn Affane.


Dans un communiqué diffusé ce jeudi, Casamémoire rappelle que « depuis plus d’une décennie, des avancées significatives ont été réalisées en matière de conservation et de mise en valeur du patrimoine architectural du XXᵉ siècle à Casablanca. Grâce à l’engagement de nombreux acteurs – institutions publiques, société civile, chercheurs et citoyens – la reconnaissance de ce patrimoine comme un atout essentiel pour le développement de la ville a progressé ».


Cette dynamique semble aujourd’hui menacée. « Nous avons été interpellés une première fois, le mois dernier, par la disparition du Bloc Bouazza, puis plus récemment par les menaces relayées par la presse concernant les immeubles de la gendarmerie nationale... Ces deux ensembles, qui constituent des repères majeurs dans l’histoire architecturale et urbaine de Casablanca, sont aujourd’hui en péril ».


Si l’association reconnaît que certaines opérations de réhabilitation peuvent impliquer des transformations de l’existant, elle insiste sur l’impératif d’un processus concerté : « nous réaffirmons qu’un tel processus doit impérativement s’inscrire dans une concertation approfondie et un dialogue constructif avec tous les acteurs impliqués ».


En effet, c’est l’absence de débat public et de transparence qui inquiète : « l’absence de concertation prive la ville d’une réflexion collective sur les solutions possibles et alimente une dynamique qui risque d’anéantir les efforts consentis ces dernières années pour préserver l’identité et la mémoire de Casablanca ».


Cette disparition du Bloc Bouazza fait craindre un précédent. Pour Casamémoire, il est essentiel de « garantir une évolution harmonieuse de la ville tout en préservant son patrimoine ». L’association se dit pourtant favorable aux efforts de requalification urbaine de Casablanca.


« La mise à niveau des infrastructures, la réhabilitation des espaces publics et le renforcement des aménités urbaines sont des démarches essentielles pour l’avenir de la ville. Cependant, ces transformations doivent aller de pair avec le respect du patrimoine architectural et urbain », souligne l'association.


La menace ne tient pas qu’aux pelleteuses. Pour Casamémoire, la législation en vigueur montre ses limites. Le projet de loi sur le patrimoine, récemment proposé par le ministère de la Culture, est pointé du doigt pour son manque de dialogue avec la société civile. « Nous regrettons que le projet de loi, malgré sa volonté de doter le Maroc d’un cadre juridique moderne et efficace, ait été élaboré sans concertation véritable ».


L’association appelle donc à l’ouverture d’un « dialogue national transparent avec toutes les parties prenantes afin qu’une loi inclusive, adaptée aux réalités locales, soit adoptée pour garantir la transmission du patrimoine national aux générations futures ».


Fondée en 1995 à la suite de la destruction de la villa Mokri signée Marius Boyer, Casamémoire œuvre depuis trois décennies à sensibiliser l’opinion publique, protéger les vestiges de l’architecture du XXᵉ siècle, et promouvoir une mémoire urbaine aujourd’hui plus que jamais en sursis.


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